Ancien député du Lot-et-Garonne, Olivier Damaisin est depuis le 1er décembre 2022 coordinateur national interministériel du plan prévention mal-être en agriculture auprès du ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau.
Cet amoureux de rugby (il est membre du XV parlementaire), dirigeant de l’Alliance centriste, a l’amour des terroirs de France chevillé au corps et au coeur. Longtemps élu municipal de sa commune de Beauville dans son beau département (bonne nouvelle pour ses 600 habiitants, une boulangerie va rouvrir), Olivier Damaisin s’est vu confier par la chef de l’Etat et la Première ministre une mission des plus sensibles humainement : aller à la rencontre des paysans en souffrance.
En 2020, un premier rapport d’Olivier Damaisin, demandé par Didier Guillaume, ministre de l’agriculture à l’époque, portant sur l’identification et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté et la prévention du suicide, puis en 2021 un rapport d’information piloté par les sénateurs Henri Cabanel (groupe RDSE) et Françoise Férat (Union centriste), enfin fin 2021 une feuille de route adoptée par le gouvernement Castex pour la prévention du mal-être et l’accompagnement des agriculteurs en difficulté, avaient préparé le terrain de la mission de celui qui murmure à l’oreille des paysans…
Le mal-être des paysans, ce sont des suicides (les agriculteurs sont la profession la plus touchée même si l’on ne connaît pas précisément les chiffres), mais c’est aussi un sentiment de solitude, d’abandon dans une France trop tournée vers la ville.
Dans le prochain projet de loi d’orientation agricole, des propositions concrètes devraient aider les paysans, en matière d’indemnisations suite à la grippe aviaire et à la tuberculose qui ont frappé des cheptels entiers, mais aussi pour favoriser la transmission et le lien aux citadins : puisque de moins en moins d’enfants d’agriculteurs reprenent les exploitations agricoles de leurs parents, il va falloir convaincre de jeunes urbains de s’installer dans les ruralités. D’où l’idée que les enfants du CP au CM2 visitent des fermes agricoles… L’enjeu est titanesque lorsque l’on apprend que 25% des engants ne savent pas que les frites sont faites avec des pommes de terre…
Dans l’entretien qu’il nous a accordé au ministère de l’agriculture et de l’alimentation, et qui inaugure notre rubrique “Opinion Territoires”, Olivier Damaisin explique les raisons de ce mal-être paysan et les actions entreprises par le gouvernement et les organisations professionnelles et consulaires agricioles, elles-mêmes très mobilisées.
Michel Taube
