C’est un appel vibrant aux filles et fils d’Abraham qui est venu du cœur du Liban… En fait du cœur d’un Libanais mais prononcé dans l’enceinte genevoise du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies. Car son auteur est empêché pour le moment de retourner dans son pays…
Le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, lors de sa 54ème session ordinaire tenue le 26 septembre à Genève, a entendu un discours émouvant d’Omar Harfouch, chef d’entreprise, homme de média, pianiste renommé et militant universaliste.
Né sunnite, Omar Harfouch a été éduqué dans une école chrétienne, reflétant la diversité religieuse pour laquelle le Liban est connu. L’homme a révélé qu’il est persécuté par le gouvernement libanais en raison de ses opinions et de ses activités pourtant parfaitement pacifiques.
Il a souligné les charges retenues contre lui par la cour militaire libanaise (poursuivre devant un civil devant la justice militaire est déjà contraire en soi aux conventions internationales), le menaçant de la peine de mort pour avoir simplement été il y a de nombreuses années dans la même pièce qu’une journaliste américano-israélienne et pour avoir prononcé un discours au Parlement européen en présence de juifs, de pro Israéliens, de sionistes ou d’Israéliens, selon l’accusation libanaise.
Omar Harfouch a exprimé sans détour ses accusations contre le gouvernement libanais : « Le Liban est un pays antisémite, discriminatoire et raciste. » Il a appelé la communauté internationale, en particulier les participants au Conseil des droits de l’homme, à défier les politiques strictes du Liban qui limitent la liberté d’expression et d’association.
Dans un moment poignant, Omar Harfouch s’est adressé aux participants de cette session du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, leur demandant s’il y avait des Juifs, des Israéliens, des sionistes ou des pro-Israéliens dans la salle. En effet, il a souligné que, selon la loi libanaise, il devrait les discriminer. « Ce que je refuse de faire », a-t-il déclaré avec passion. Ajoutant que personne ne devrait être jugé sur la base de sa naissance, religion ou nationalité, exhortant les membres du Conseil à soutenir sa demande d’abolir cette « loi raciste et discriminatoire ».
Le discours a suscité une grande attention, de nombreux ambassadeurs et défenseurs des droits de l’homme exprimant leur préoccupation concernant ces allégations et montrant leur solidarité avec Omar Harfouch.
Espérons que la communauté internationale adoptera des résolutions fermes à la lumière du discours convaincant d’Omar Harfouch pour enjoindre le Liban à abolir des lois iniques d’un autre âge.
Michel Taube
