Trop c’est trop ! Selon le récent sondage de l’IFOP, 91% des étudiants juifs en France ont déjà été victimes d’un acte d’antisémitisme. Cela va de la « plaisanterie » antisémite à l’agression. Nos universités vont-elles connaître le même sort que les écoles publiques de la Seine Saint Denis où, par peur, les enfants juifs ne vont plus ? Quel constat effroyable !

Mais une fois ce constat établi, que peut-on faire ? Au moment où nous fêtons les 232 ans du décret d’émancipation des Juifs de France, il est plus que temps de réagir avec Force et Vigueur. Encore faut-il bien établir le diagnostic.

La forte montée de l’antisémitisme n’est pas du tout de la même nature que celle de la fin du XIXème siècle, avec l’Affaire Dreyfus, ou des années 30/40 avec les ligues antisémites, Pétain, le statut des Juifs et la Shoah. Cet antisémitisme existe toujours, il suffit de fouiller un peu dans l’entourage de Le Pen ou de Zemmour. Les anciens et nouveaux du GUD, comme Cacqueray-Valménier, Chatillon, Péninque ou autre Loustau n’ont jamais été vraiment écartés. Mais le credo antisémite et néo-nazi est, aujourd’hui, marginal au sein de l’électorat de l’extrême droite en France. Par contre, les stéréotypes et les propos antisémites sont devenus monnaie courante depuis plusieurs années chez les islamo-gauchistes.

Pire, les « dérapages » des responsables politiques de l’extrême gauche, de Mélenchon, Obono et leurs amis, sont de plus en plus fréquents et inquiétants… Si les enfants juifs ne peuvent plus fréquenter les écoles publiques du « 93 », ce n’est pas à cause du GUD… A l’Université par contre, les étudiants juifs sont harcelés à la fois par les islamo-gauchistes, par les restes du GUD et Génération identitaire.

Mais à présent que faire ? Comment stopper cette épidémie qui se transforme, jour après jour, en pandémie ? Comment guérir la gangrène qui ronge notre Vivre Ensemble ?

Car ne nous trompons pas, si les Juifs sont attaqués aujourd’hui, c’est notre République toute entière qui est visée, comme lors de l’Affaire Dreyfus, comme sous le traître Pétain !

Les Juifs sont à la fois les mêmes et les différents. Quand les Juifs vivent bien, tous ceux qui sont différents vivent bien, et nos différences nous enrichissent, la France est alors heureuse et prospère.

Quand les Juifs sont attaqués, on peut être certain que tous ceux qui sont différents le sont ou le seront. Et comme nous sommes tous différents, nous sommes ou serons tous attaqués ! Comme le disait si bien Manuel Valls, « la France sans les Juifs n’est plus la France », quand on s’attaque aux Juifs, aux Policiers, aux Militaires, aux journalistes de France, « c’est la France qu’on touche au cœur » !

Face à ce poison, la France a un antidote, il s’appelle la LAICITE. Chacun connait ses vertus, face au communautarisme, face à la revendication des particularismes, face au multiculturalisme de toutes sortes, la France choisit l’Universalisme.

Communautarisme, particularisme, multiculturalisme, wokisme ont, en France, le même effet, celui de l’émiettement de la Nation, celui de l’effondrement des fondations de notre Nation, celui du piétinement de nos Valeurs Républicaines, celui du séparatisme quand l’Universalisme à la Française, quand la LAICITE, permettent au contraire de réunir ce qui est épars, de renforcer les liens qui nous unissent, d’avancer, de progresser ensemble plus vite et plus loin, de faire maison commune, de Mieux Vivre Ensemble !

Encore faut-il que le malade accepte de prendre le remède, encore faut-il qu’il accepte de se soigner !

Pour cela le Grand Rabbin de France Haim Korsia, lors du très beau colloque organisé à l’Assemblée Nationale le 27 septembre par le CRIF, pour célébrer, au sein de la Maison de la Nation, l’anniversaire du décret d’émancipation de Juifs de France, proposait que le Président de la République déclare la lutte contre l’antisémitisme Grande Cause Nationale.

Il a entièrement raison et il nous faut, tous, appuyer cette belle idée.

Quand la France, sous Jacques Chirac, a déclaré la prévention routière Grande Cause Nationale, les accidents ont diminué fortement. De même la prise de conscience collective que permet cette mise en lumière, que ce soit pour la violence faite aux femmes, ou contre le Sida, ou sur la maladie d’Alzheimer, favorise la prise de conscience, collective, et la guérison.

Comme dans chaque maladie, après le choc vient le déni, après le déni viennent la Révolte, la Réflexion, l’Acceptation et la Guérison ! Il est temps de sortir du déni individuel comme collectif, de passer à l’étape de la révolte, de la réflexion et de la guérison !

Alors oui Monsieur le Président, déclarez Grande Cause Nationale pour 2024 la lutte contre l’antisémitisme !

Patrick Pilcer

Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale