Infâme ! Criminel ! Odieux ! Les mots me manquent, comme à toute personne sensée, pour qualifier cet acte de guerre dont le Hamas, l’un des plus abjects suppôts du terrorisme islamiste, vient de se rendre coupable en attaquant massivement et avec une violence inédite, en ce matin du samedi 7 octobre 2023 (jour de Shabbat de surcroît et, parallèlement, de cette grande fête populaire et sacrée qu’est le « Simhat Tora), Israël, pays que je porte tout spécialement dans mon cœur depuis sa création, en 1948, au lendemain même de ce meurtre resté unique, dans les annales de l’(in)humanité, qu’est la Shoah.
L’INTRINSEQUE ANTISEMTISME DU HAMAS, OU LA BARBARIE DU TERRORISME POLITICO-ISLAMISTE
Et, de fait, cette barbarie qui vient de caractériser une fois de plus ce terrorisme palestinien, mais avec combien plus de cruauté encore en cette date particulièrement funeste d’aujourd’hui, n’est pas sans rappeler celle, de sinistre mémoire, des nazis eux-mêmes lorsqu’ils faisaient soudain irruption dans les villes, villages et campagnes d’Europe pour y perpétrer en toute impunité, au nom d’on ne sait quelle mortifère idéologie, les pires massacres d’innocents. Le tout aggravé, intrinsèque et quasiment ontologique au Hamas lui-même, par le plus ignoble des antisémitismes, fût-il ici sous l’absurde couvert, non moins fallacieux, hypocrite et perfide, de l’antisionisme !
Honte, donc, à cet abominable Hamas, à ses affidés de tous poils comme à ses obscurs sympathisants, pour cet impardonnable crime (commis en outre cinquante ans presque jour pour, anniversaire éminemment symbolique, après la Guerre du Kippour) à l’encontre de simples civils juifs, lynchés publiquement, trucidés sans pitié, parfois brûlés vifs, torturés jusqu’à une mort on ne peut plus atroce, tués sans vergogne à l’intérieur de leur propre maison, égorgés non moins brutalement jusque dans leurs terres, fermes et kibboutz, ou pris cyniquement en otages par dizaines, voire centaines, puis emmenés de force, menottés, bâillonnés et maltraités comme du vulgaire bétail, à Gaza, en guise de lâche et vile monnaie d’échanges pour de futures tractations politiques.
LE FASCISME VERT
Oui : tout cela, cette effroyable barbarie, ce nouveau fascisme vert après la peste brune, les chemises noires ou le totalitarisme rouge, soulève le cœur et révulse l’esprit, de dégoût, d’indignation et de révolte tout à la fois ! Pis : c’est là comme une insulte suprême à l’Être même, plus métaphysique, encore, que théologique, ainsi que le théorisa, au faîte de son immense sagesse, l’un de mes rares maîtres en matière de philosophie, le cher Emmanuel Levinas !
Davantage, et c’est là tout le paradoxal boomerang que le Hamas va ainsi pitoyablement récolter suite à ce sombre jour de deuil, et l’un des pires historiquement, pour Israël : moi qui, profondément attaché aux inaliénables valeurs de la démocratie comme aux principes universels les plus intangibles (la liberté, la justice, la fraternité, la tolérance), ai toujours lutté pour que les Palestiniens aient un Etat où ils puissent vivre, dans « une paix juste et durable » comme le formule le langage diplomatique, aux côtés d’Israël, je suis, pour la première fois peut-être, entièrement d’accord avec la récente déclaration officielle du Premier-Ministre israélien, Benyamin Netanyahou, lorsqu’il dit que le Hamas aura désormais à payer le prix fort, jusqu’à sa totale éradication au Proche et Moyen-Orient, pour cet innommable crime qu’il vient de commettre devant les yeux, atterrés, du monde.
AU NOM DE MON VENERABLE AÏEUL, SINAÏ SCHIFFER
Oui : longue vie et gloire à Israël, ce pays auquel mon vénérable ancêtre, Sinaï Schiffer, l’un des grands rabbins et principaux théoriciens du droit moderne juif au sein de l’historique et prestigieuse Mitteleuropa à la charnière des XIXe et XXe siècles (chez qui se rendaient alors régulièrement des intellectuels et artistes aussi éminents que Franz Kafka, Stefan Zweig, Gustav Mahler, Sigmund Freud ou Albert Einstein et dont se revendiquaient même parfois les pères fondateurs de l’Etat d’Israël, Theodor Herzl et David Ben Gourion en tête) rêvait, à juste titre, pour protéger, à raison là aussi, les siens des holocaustes à venir et autres sanglants, intolérables et indicibles pogroms, ces éternelles, aussi douloureuses qu’injustifiables, blessures au cœur même de l’humanité, sinon en son âme la plus authentiquement profonde !
DANIEL SALVATORE SCHIFFER
Philosophe, écrivain, auteur, notamment, de « La Philosophie d’Emmanuel Levinas – Métaphysique, esthétique, éthique » (Presses Universitaires de France), « Lord Byron » (Gallimard-Folio Biographies), « Requiem pour l’Europe – Zagreb, Belgrade, Sarajevo » (Editions L’Âge d’Homme), « Le Testament du Kosovo – Journal de guerre » (Editions du Rocher), « Traité de la mort sublime – L’art de mourir de Socrate à David Bowie » (Editions Alma/Nuvis), « Le Dandysme – La création de soi » (Editions François Bourin/Les Pérégrines), directeur des ouvrages collectifs « Penser Salman Rushdie » et « Repenser le rôle de l’intellectuel » (Editions de l’Aube/Fondation Jean Jaurès).