Rouge !
Non pas comme un soleil couchant de Méditerranée. Ni comme les joues d’un enfant quand il a trop joué.
Rouge comme le sang qui coule actuellement en différents points de notre Terre dans la folie de conflits humains qui renversent soudainement et brutalement des équilibres culturels, historiques, religieux, … si fragilement installés. Dans ces moments où l’horreur, seul mot qui vient pour qualifier ces images, inonde les esprits, nous ne pouvons qu’espérer de toutes nos forces qu’une communion – a minima – de consciences permettent de retrouver le vert de la paix.
Au milieu de ces guerres et conflits qui explosent si soudainement, un autre rouge interpelle. Ce rouge-là s’est installé de façon beaucoup plus lancinante et progressive… même si son contraste évolue de façon particulièrement exponentielle ces dernières années.
Rouge, comme la liste du même nom que l’UICN – Union Internationale pour la Conservation de la Nature – a mise en place depuis le milieu du XXème siècle afin de dresser un inventaire mondial le plus complet possible de l’état de conservation global des espèces végétales et animales. Fondée sur des études rigoureuses et des critères précis, cette « liste rouge » permet d’évaluer le risque d’extinction de milliers d’espèces et de sous-espèces.
Et quand on parle d’un rouge au contraste qui explose, mesurez vous-même : de quatorze espèces de mammifères et treize espèces d’oiseaux lors de sa première parution en 1949, la dernière édition de cette Liste rouge mondiale établie en 2022 fait état de 42 108 espèces menacées sur les 150 388 espèces étudiées !
Dans cette Liste rouge, des premières tâches vertes apparaissent enfin et se multiplient.
Nous vivons une prise de conscience qui prend de nombreuses formes : réflexions sur nos modes de vie, évolution de nos modes de consommation et de nos approches touristiques, renforcement du combat contre le trafic d’espèces sauvages exotiques…, autant d’évolutions qui créent le débat de façon apaisée, parfois moins. Mais l’essentiel est là : la prise de conscience est réelle. Collective et déjà universelle.
Une nouvelle génération de parcs refuges animaliers
Dans cet océan rouge, d’autres lumières vertes donnent l’espoir car elles manifestent la détermination ferme de femmes et d’hommes de bonne volonté qui, dans le monde entier, dans tous les milieux, ont décidé de sauver ces espèces animales et végétales en voie de disparition…
Passer à l’action positive, efficace, concrète et mobilisatrice, telle est la plus noble façon d’assurer la préservation des espèces.
Cette nouvelle énergie se matérialise dans l’émergence de nouveaux parcs refuges animaliers dont la raison d’être profonde et sincère est celle de la priorité donnée à la conservation et la reproduction d’espèces en danger d’extinction.
En s’éloignant des spectacles ou des shows à l’ancienne, ces établissements ont acquis une raison d’être profonde et utile, tant à travers la pédagogie proposée au grand public que dans la protection et la reproduction en leurs seins de ces espèces à l’avenir si incertain. Ainsi, à travers ce positionnement, c’est tout un écosystème mêlant actions ex-situ (en dehors de l’espace naturel de vie de ces espèces) et actions in-situ (dans leur espace naturel) qui se construit : dans les pays d’origine, des sanctuaires s’établissent, la préservation des espaces et donc des espèces s’organise ; dans le même temps dans ces « parcs refuges à espèces », la reproduction permet de conserver les souches génétiques permettant de futures réintroductions in-situ.
Pour emprunter au lexique rugbystique de cette magnifique Coupe du monde qu’accueille la France, ces différents acteurs du monde de la biodiversité défendent ces espèces, tentent des essais de conservation, les transforment de plus en plus et mêlent leurs engagements et leurs financements avec une obsession : éviter le carton rouge définitif pour une espèce, celui qui indique son extinction définitive.
Festival « Animaux de lumière » : bienvenue sur les Terres de Nataé
Au gré des respirations automnales, et parce qu’au milieu de ce rouge, s’émerveiller de vert est un formidable antonyme, la découverte des Terres de Nataé (établissement fondé en Bretagne sur les ruines d’une liquidation judiciaire d’un vieux zoo) incarne pleinement ce nouveau modèle et cette raison d’être sincèrement centrée sur la préservation de ces espèces.
Sur ce site, plusieurs heures d’émerveillement entre apprentissages pédagogiques, échanges ludiques, respirations profondes au sein d’un cadre naturel aussi reposant que boisé et bien sûr au milieu d’une diversité animalière, rappellent combien les nombreux maillons de la chaîne de biodiversité sont essentiels.
La préservation des animaux, des végétaux, le respect de l’eau, de la terre, des hommes, exigent de nous tous que nous changions de paradigme, que nous adaptions certainement nos modes de vie. Mais ils ne nous dispensent pas, bien au contraire, de vivre dans la joie et le plaisir : ainsi au cœur des Terres de Nataé, le Festival « Les animaux de lumière » illuminera la Bretagne du 20 octobre au 7 janvier. Un balai de glace, une mise en exergue des plus beaux animaux dans une mise en scène unique. Le roi Lion n’a rien à envier à la majesté de ses coreligionnaires que les Terres de Nataé donneront à voir aux enfants et aux grands, de 3 à 99 ans (et plus)…
Au final et pour longtemps, les Terres de Nataé ont élu domicile près de Lorient au cœur de la Bretagne, tout près de la Planète bleue, et déploient déjà des ramifications qui commencent à porter leurs fruits, c’est-à-dire à contribuer à sauver les premières espèces, à l’international comme à Madagascar ou en République du Congo.
Et de réaliser que du rouge au vert il n’y a qu’un pas que le lecteur soucieux de s’informer pour s’engager ne reniera pas : car, nous en sommes convaincus, les prochains inventaires universels des espèces végétales et animales passeront du rouge au vert…
Sébastien Musset
Président Fondateur des Terres de Nataé
Michel Taube
Fondateur d’Opinion Internationale, éditorialiste
Avec cet édito, Opinion Internationale inaugure sa rubrique « Planète verte » et vous donne rendez-vous du 26 au 28 octobre pour le Sommet des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales à Brazzaville en République du Congo.
Revivez notre édition spéciale « Les Terres de Nataé et le Festival Les animaux de lumière » :
Entretien avec Sébastien Musset, fondateur du parc animalier : « Les Terres de Nataé réinventent les parcs animaliers » | |