La biodiversité est un écosystème. Il a besoin d’être protégé, défendu.
On peut dire désormais que cet écosystème fragile n’est plus esseulé depuis qu’à Brazzaville le 26 octobre 2023 s’est affiché haut et fort un nouvel écosystème africain, celui des amis de la biodiversité et de la forêt.
L’auditorium de Kintelé était en effet archi-comble pour l’ouverture du 2ème Sommet des trois bassins des écosystèmes de biodiversité et des forêts tropicales : quatre à cinq mille personnes lançaient les travaux qui doivent jeter les bases d’une nouvelle coalition mondiale pour la forêt et la biodiversité.
La ministre de l’Environnement, du Développement durable et du Bassin du Congo, Arlette Soudan-Nonault,Alexandra Morea de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (en visio-conférence), de nombreuses personnalités ont rappelé ô combien les fleuves Congo, Amazone et Mecong assurent la subsistance d’au moins 1 milliards de personnes et charrient les deux tiers de la biodiversité terrestre. Ils doivent être sauvés d’une déforestation massive.
Espérons que des engagements fermes seront pris, notamment pour inverser le cycle infernal agriculture – élevage par lequel on détruit des forêts pour planter du maïs et des céréales qui nourriront des bêtes qui finiront dans nos assiettes (sans parler de la gabegie hydraulique subséquente). A elle seule, cette « alogique » infernale est à l’origine de 80% de la déforestation mondiale ces vingt dernières années.
La démarche de coalition des acteurs de la biodiversité est au cœur du Sommet. ONG, scientifiques, experts sont manifestement venus nombreux. Insistons sur les collectivités locales, représentées notamment Michèle Sabban fondatrice du R20 regroupant les plus puissantes régions du monde, présidente du Fonds vert R20 pour les femmes, et ancienne vice-présidente de la Région Île-de-France, et Juste Désiré Mondele, Ministre Délégué́ chargé de la Décentralisation et du Développement Local, République du Congo Brazzaville, qui a appelé à « renforcer les coopérations internationales entre collectivités locales pour sauvegarder notre belle planète ! ».
Ce vendredi se tient le segment des premiers ministres et ministres de dizaines de pays parmi 145 délégations officielles, sous la présidence du premier ministre congolais, Monsieur Anatole Collinet Makosso.
Demain, pour la lecture de la Déclaration finale, et autour du Président Sassou N’Guesso, dont Brice Lalonde, Président d’Équilibre des Énergies et ancien ministre français de l’environnement, rappelait l’engagement vert et incessant de COP et COP, une dizaine de chefs d’Etat sont attendus à Brazzaville, entre autres Teodoro Obiang Nguema, de la Guinée équatoriale, Faustin Touadera de la Centrafrique, Joâo Lourenco de l’Angola, Carlos Vila Nova de Sao Tomé-et-Principe, Brice Oligui Nguema du Gabon, Umaro Emabalo de la Guinée Bissau, Faure Gnassingbé du Togo, William Ruto du Kenya et Azali Assoumani des Comores.
La présence attendue de Felix Tshisekedi de la RDC et de Paul Kagame du Rwanda sera un véritable événement géopolitique. La forêt mérite bien de dépasser quelques querelles humaines sanglantes et peut-être, – il faut toujours rêver -, un arbre à palabres, sous les auspices du sage Sassou N’Guesso, pourrait inspirer les belligérants d’un conflit qui a déjà fait des dizaines de milliers de morts.
Lula, encore convalescent de sa dernière opération à la hanche, et qui a déjà beaucoup fait depuis sa réélection pour stopper la déforestation massive qu’avait orchestrée son prédécesseur Bolsonaro, adressera un message annoncé déjà comme solennel en clôture du Sommet de Brazzaville.
Comme l’écrit le président Sassou dans la tribune publiée par Opinion Internationale et la presse internationale : « Durant la COP 27 à Charm-el-Cheikh en Égypte en novembre 2022, j’avais lancé l’idée d’une Décennie mondiale de l’afforestation et du reboisement. Je souhaite que le Sommet de Brazzaville endosse cette belle initiative et qu’elle se concrétise à Dubaï. »
Michel Taube
Reportage photos : ©Thierry FOULON Photographe +33 6 60 66 81 64