On meurt de faim au Soudan, en 2024 !
La guerre entre les différentes factions armées y fait rage depuis des années.
Les partisans du général Burhan affrontent ceux du général Dogolo. Les morts se comptent en dizaines de milliers depuis la reprise des hostilités entre les deux successeurs déclarés d’Omar el Béchir, ce dictateur sanguinaire accusé de génocides et de crimes contre l’humanité.
Les populations déplacées augmentent tous les jours et dépassent le million. Les trafics d’êtres humains, les violences sexuelles, les nettoyages ethniques se multiplient. L’esclavage se développe, comme les mariages forcés.
Les populations non-arabes comme les Masalit sont depuis des années les cibles des milices arabes, les Janjawid en premier lieu. Ce pays, qui officiellement garantit la liberté religieuse, est de plus en plus régenté par la charia.
Les réfugiés tentent de trouver asile dans les pays voisins, au Tchad, en Centrafrique essentiellement.
La milice Wagner y est présente. Il y a de l’or et des minerais.
Les pays voisins, Érythrée, Éthiopie, Égypte, Tchad, Centrafrique, Soudan du Sud, et même le Niger et le Congo, essaient d’éviter la contagion et d’aider, autant que faire se peut, les déplacés.
Mais en avez-vous entendu parler ?
Aucun responsable politique, aucun journaliste, aucun humanitaire n’en parlent. Le chef de l’ONU, cette organisation aujourd’hui dépassée, discréditée, se contente du minimum syndical, il ne fait pas le tour des Chancelleries, ne demande aucun véritable vote à l’Assemblée des Nations désUnies. Il n’y a pas de création d’UNRWA locale, et sûrement heureusement. Guterres ne verse aucune larme dans les médias, il n’exprime pas sa préoccupation sur la situation humanitaire des Soudanais.
Aucune « belle âme », ni sur LCI, ni sur BFM, ni sur CNews, ni ailleurs, n’évoque ce conflit oublié, comme les autres conflits oubliés de la Planète Bleue.
Aucun tweet, aucune déclaration de Greta Thunberg, pourtant ce conflit pourrait avoir des conséquences sur l’environnement en Afrique.
Rien non plus du côté de l’extrême gauche, d’habitude si prompte à réagir au moindre acte néocolonial, au déplacement de personnes et à la mort d’enfants. Il est vrai qu’on ne les entend pas non plus sur l’Arménie. On ne va pas risquer de se fâcher avec des amis de Poutine et de Wagner, ou avec les partisans de la Charia pour protéger des animistes et des chrétiens…
Rien, Rien, Rien…
A nous tous, les « Gens », de ne pas les oublier et d’en parler !
Patrick Pilcer
Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale