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09H48 - mercredi 7 février 2024

La désespérance des agriculteurs, et après ? Tribune d’André Villiers, député et agriculteur

 

Voilà le monde des agriculteurs reparti sur leurs terres et un deal avec l’Etat.

 

Imaginez un instant la vie des agriculteurs qui ont crié et hurlé leur désespoir, ce modèle-là de vie là. Imaginez leurs sentiments partagés : à la fois, fiers de leur courage, de s’être battus, à la fois sceptiques et à la fois déterminés au point de faire 1500 kms à 30 à l’heure !

De 2 millions et demi en 1955, nos agriculteurs sont, en 2024, au nombre de moins 400 000.

Leur amour de la liberté, de la terre, leur orgueil de nourrir la France : ils le payent cher.

 

Chacun a compris la difficile recherche de l’équilibre sociétal agricole de cette crise économique et identitaire.

Éclatent en pleine figure les outrances des distributeurs qui achètent à bas prix et revendent sans cesse plus cher au prétexte de l’inflation.

Jaillissent les tractations dites « secrètement, avec le tragique de la suradministration de la France. Cela a généré des élites administratives ou plutôt de culture administrative dans les représentants de la société civile.

 

Les paysans et les agriculteurs ont écouté, entendu et ont déclaré :

« Ok, on va faire confiance à notre gouvernement ! »

En partie à cause du langage d’ouverture et des quelques propositions nouvelles.

 

Mais, je ne peux m’empêcher de ressentir de la souffrance, pour ce monde agricole en souffrance qui subit le réchauffement climatique, de plein fouet.

Je suis élu de la nation et exploitant en activité. Je mesure cette souffrance. Leur souffrance.

 

Je m’interroge :

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Qu’est-ce qu’il va sortir de toute cette crise, après ce coup de gueule national ?

 

Comment aider vraiment ce choix de modèle agricole peu productif. ?

 

Quelle responsabilité de l’Etat ?

 

Comment trouver les dénominateurs communs à tous ces agriculteurs qui ont tant de spécificités ?

 

La crise est européenne : Belgique, Italie, Allemagne, Grèce, etc ….

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Comment évoluer ensemble, avec l’Europe, notre alliée ?

Les agriculteurs appellent l’Europe, « Les petits hommes gris « !

Il ne s’agit pas d’être anti européen ! L’Europe de la paix, après-guerre est une avancée politique formidable. Bien sûr que non !

Il s’agit d’arrêter l’absurde des situations dues à la surcharge des normes européennes. 

 

De plus quand va-t-on arrêter de rajouter des normes franco françaises, qui se rajoutent aux normes européennes ?

 

Quelle est la responsabilité de l’Etat français ?

 

Va-t-on stopper les importations de l’Ukraine ?

Si l’Ukraine rentre dans le marché européen,

L’agriculture française est en danger.

Tout simplement parce que l’Ukraine a une superficie de 2 fois la France avec des terres de bonne qualité !

 

L’Europe est dans une crise d’obésité !

Et elle pourrait en mourir.

 

La douloureuse question de l’eau

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Qui va faire quoi pour une nouvelle maîtrise de l’eau ?  

Elle passe obligatoirement par une nouvelle volonté d’Etat de nettoyer les cours et laisser le libre arbitre des agriculteurs de le faire avec les entreprises locales, sans autorisation.

Elle passe par une volonté de refaire des petits barrages.

La solution les petits barrages ne dépensent aucune énergie électrique. 

Les eaux de pluie sont gratuites et si elles avaient été captées intelligemment, les problèmes liés à l’eau auraient été améliorés ! Les petits barrages sont une solution d’avenir.

 

Les Écologistes

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Le nécessaire mariage avec les « écolos », comme on dit : est une réalité. Il doit être encadré et équilibré lui aussi. Tous doivent faire un pas vers l’autre. Et arrêtez les excès de part et d’autres.

 

Les espoirs de solutions nouvelles

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Je veux croire aux promesses.

Je veux croire à la sincérité de ce gouvernement au cœur de cette crise de janvier 24…

 

Un politique est pétri de réel mais il se doit, de toutes ses forces, de toute son âme, être porteur d’espoir grâce à son imagination politique, de solutions réalistes, nouvelles et efficaces.

 

Je reste vigilant sur la mise en œuvre. Il faut que ça bouge.

Honorer les promesses est une ardente obligation morale.

Il est à espérer que les réunions vont être fécondes de solutions concrètes et réelles parce que nous avons une communauté de destin.

 

Au passage, je voudrais saluer le sang froid de Mr Gérald Darmanin, Ministre de l’intérieur, qui a gardé le calme, évité l’embrasement et exprimé sa compassion pour les paysans de France. Merci à lui ! Il a compris immédiatement l’adhésion exceptionnelle, forte des Français à la cause agricole. Merci de cette intelligence de la situation et de sa détermination politique.

 

Et je voudrais vous donner rendez-vous pour le salon de l’agriculture et pour les élections des chambres d’agriculture.

 

En conclusion, plus que jamais faisons du salon un espace de dialogue supplémentaire avec les interlocuteurs politiques dont je suis, un lieu de travail de suivi de la crise, de discussion, de suite des échanges et de mise en place des promesses.

 

 

André VILLIERS 

Député de l’Yonne

Exploitant – agricole en activité

Conseiller départemental

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