Sur les 630 joueurs ayant participé en Côte d’Ivoire à la Coupe d’Afrique des Nations de Football, 200 sont nés hors d’Afrique, et parmi eux, 104 sont nés en France ! Après les déboires au Sahel, avec le rejet par les juntes du Mali, du Burkina Faso, du Niger et leurs opinions publiques manipulées par la propagande russe, un peu de baume au cœur pour notre pays…
Organisée du 13 janvier au 11 février 2024 par une Côte d’Ivoire en plein renouveau, la Coupe d’Afrique des Nations de Football aura réuni les 24 meilleures équipes nationales du continent. Au coup d’envoi du match d’ouverture donné au stade Alassane-Ouattara d’Abidjan, on pouvait aisément parier que le vainqueur de la compétition, quoi qu’il arriverait par la suite, serait… la France !
En effet, le nombre de binationaux franco-africains aura été considérable sur les terrains de cette CAN de l’hospitalité, telle que les Ivoiriens l’ont surnommée.
Rien que dans l’équipe de Côte d’Ivoire qui vient de gagner la compétition, plus de la moitié des joueurs sont Franco-Ivoiriens. A commencer par le héros de l’équipe, Sébatien Haller, revenu de nulle part et d’un terrible cancer et qui a inscrit le but de la victoire. Chapeau l’artiste !
Sur les 630 joueurs ayant participé à la CAN 2024, 200 sont nés hors d’Afrique soit 31,7% (The Citizen, 14/01/2024). Seulement trois pays, l’Égypte, l’Afrique du Sud et la Namibie n’ont fait appel à aucun joueur né à l’étranger, les pays y ayant eu le plus recours étant le Maroc (18 sur 27), la Guinée Équatoriale (17) et la République Démocratique du Congo demi-finaliste (16).
Il se trouve que sur ces 200 joueurs, 104 sont nés en France, 24 en Espagne, 15 en Angleterre, 13 aux Pays-Bas et 10 au Portugal. L’exemple est donné par le pays organisateur, pourtant fier des efforts de formation au football de sa jeunesse, réalisés à travers une institution telle que l’ASEC Mimosa : sur les 27 « éléphants » ivoiriens sélectionnés, 8 sont nés en France, dont les starts Sékou Fofana, Jérémie Boga, Nicolas Pépé ou Sébastien Haller, et un en Allemagne, Jean-Philippe Krasso.
Car oui, l’histoire est ainsi faite, bien ou mal, que les liens entre un grand nombre de pays africains et la France, sont une réalité, trop souvent occultée par les contempteurs de la France en Afrique et de l’Afrique en France.
Universalité du foot aussi car c’est un mérite de ce sport le plus populaire d’être tellement démocratique qu’il a, de tous temps – naguère avec les enfants d’Italiens ou de Polonais – permis l’intégration et l’ascension sociale des deuxièmes et troisièmes générations d’immigrés. Pour ne mentionner qu’un seul exemple, Kylian Mbappé, capitaine des Bleus, possède de tels liens avec le Cameroun, il le revendique, l’assume, s’y rend régulièrement. Il y est connu et respecté pour cela. Simplement, il est Français et fier de l’être. Ouf pour nous… et pour lui !.
Les mauvaises langues diront que l’Afrique se vide de ses meilleurs talents partis faire carrière et fortune en Europe. Au point qu’il existe depuis 2009 une seconde compétition continentale, le Championnat d’Afrique des Nations (CHAN), qui est réservé aux seuls joueurs évoluant dans un club de leur pays africain d’origine.
Il existe même des filières africaines de recrutement de sportifs binationaux en France pour les rameener dans le giron du football africain, la binationalité étant un statut administratif facilitant la mobilité des joueurs et donc leur valorisation monétaire.
L’année prochaine, la CAN se déroulera au Maroc, qui accueillera également la Coupe du monde de football en 2030 avec l’Espagne et le Portugal. Une nouvelle Coupe de binationaux en perspective.
Au final, la CAN nous rappelle que la France et l’Afrique sont bien liées de façon indéfectible : la preuve par le football. Une autre façon d’appréhender ou d’inspirer les relations entre les pays et les enjeux migratoires ?
Michel Taube