« Un coup au cœur » (Calmann-Lévy) raconte avec émotion et suspens la bataille qu’a dû mener Emma, double d’Emmanuelle de Boysson, pour revenir à la vie après un arrêt cardiaque. L’auteure y dévoile aussi son étrange voyage aux frontières de la mort, dans un au-delà de paix et de joie. Une expérience de mort imminente (EMI) qui l’a transformée.
Le 7 février 2022, son cœur s’est arrêté durant trente minutes ! Par chance, ce jour-là, Anton, son compagnon, était dans l’appartement et a eu la présence d’esprit de lui faire très vite un massage cardiaque, luttant avec une volonté sans faille, en attendant les secours.
Merci Emmanuelle pour ce magnifique récit, lumineux et apaisant, cette histoire d’amour, ce texte poétique qui célèbre les plaisirs de la vie et cette réflexion sur le sens de notre existence.
Entretien avec Emmanuelle de Boysson réalisé par Anne Dézîles.
Emmanuelle de Boysson, vous êtes auteure d’essais et d’une douzaine de romans, membre de plusieurs jurys littéraires. « Un coup au cœur », est un roman autobiographique. Pourquoi ? Est-il différent, par son style, de vos livres précédents ?
E. de B. : Ce récit-roman est né d’une nécessité. Je l’ai écrit pour m’aider à me rétablir, me prouver que je n’avais rien perdu, pour garder trace de ce que j’ai vécu et mettre des mots sur cette EMI. Mon style est le même, mais j’ai eu besoin de poésie, d’images, de musique pour dire l’indicible.
Sans trahir de secret pour ceux qui n’ont pas encore lu votre livre, pouvez-vous tout de même nous détailler ce que vous avez vécu pendant ces interminables minutes d’EMI ?
A peine sortie du coma, après trois tentatives de réveil, des images, des sensations m’ont hantées, si fortes, si vraies que j’ai compris que j’avais fait un voyage dans un autre monde, et en même temps, tout près, puisqu’il m’a suffi d’ouvrir une porte pour découvrir cet endroit où je me sentais chez moi, heureuse comme jamais. Une sorte de terrasse dans une brume enveloppante, pleine de particules d’amour, ouverte sur une mer cotonneuse….
Est-ce que cette EMI a changé votre regard sur la vie ?
Oui, j’y pense souvent. Je vis « l’effet paradis », je progresse. Plus détachée, bienveillante, sereine, je privilégie l’amitié, l’amour, la joie. Un chemin vers une quête spirituelle, vers cet abandon qui nous attend tous, devant l’inconnu.
Avec ce roman, ne vous engagez-vous pas dans un combat plus fort que l’écriture ? Vous participez désormais à des conférences avec des scientifiques, notamment des cardiologues, pour expliquer l’importance des gestes qui sauvent les femmes de l’arrêt cardiaque. Vous allez au-delà du témoignage. Vous devenez presque militante. Pourquoi ?
Militante, n’exagérons pas, mais je voudrais contribuer aux actions des cardiologues et des associations ou de la fondation Cœur et Recherche, afin de sensibiliser un large public à la prévention des maladies cardiovasculaires et aux gestes qui sauvent. 200 femmes meurent tous les jours d’arrêt cardiaque. Un drame qui pourrait être évité !
Le 14 février, jour de la Saint Valentin, sera une journée Cœur…
Ce jour-là, la fondation Cœur et Recherche invite chacun à se prendre en photo avec un cœur dessiné au creux de la main et de mettre cette photo sur les réseaux avec #jetaimemoncoeur #fondationcoeuretrecherche #recherchecoeurdesfemmes
L’accent est mis sur les femmes, très touchées par ce fléau.
Les maladies cardiovasculaires sont la première cause de mortalité chez la femme en France. Manque de prévention, de recherche, inégalités de traitement et de prise en charge, c’est inacceptable.
Rejoignez notre mouvement, stop aux maladies cardiovasculaires qui tuent 200 femmes par jour, le cœur des femmes, parlons-en !