« Moi, Olivier Poivre d’Arvor, les perturbateurs endocriniens environnementaux m’ont rendu stérile comme probablement 10% des hommes sur cette planète ! Je crée NHS, « Nous les Hommes Stériles », une association et un groupe de parole pour lever le tabou de l’infertilité masculine et aider la prévention et la médecine. »
C’est un homme à la fois joyeux de vivre et profondément ému qui nous reçoit dans un petit jardin au cœur de Paris. Il a décidé de dévoiler un secret qui l’habite depuis trente ans. Un secret que des centaines de millions d’hommes dans le monde n’ont jamais voulu confesser !
Olivier Poivre d’Arvor est écrivain, amoureux des mers et de la terre comme tout Breton, ambassadeur de France pour les pôles et les océans. Son dernier livre, « Deux étés par an » (éditions Stock) est l’odyssée moderne et romanesque d’un couple d’oiseaux et d’un diplomate. Il y a eu Jonathan Livingston le goéland, il y a désormais Jet et Lily, les sternes arctiques, les plus grands migrateurs au monde.
Nous sommes transportés en 2048, – dans vingt-quatre ans à peine -, et le sort de l’humanité se joue lors de la discussion sur la renégociation du traité qui protège le statut particulier de l’Antarctique, cet immense réservoir de glace et d’eau douce. En survolant la planète, les sternes et l’Homme Oiseau, vont du Groenland au Continent blanc, nous faire voyager à l’Ile de Pâques comme sur les cimes de l’Himalaya. Ce magnifique roman écologique est une parabole de la vie passée et à venir d’Olivier Poivre d’Arvor.
Car cet ambassadeur singulier, – il a notamment été en poste à Tunis -, est un peu comme ces oiseaux : un grand voyageur !
Mais comme ces oiseaux dont tant d’espèces ont disparu – et qui vont encore disparaître – de la surface de la terre, Olivier Poivre d’Arvor partage un bien singulier secret avec ces espèces menacées…
C’est à la question : « mais pourquoi avez-vous écrit ce roman écologique ? » que l’ambassadeur de France pour les pôles et les océans se livre et nous parle de sa stérilité…
Un aveu qui doit permettre, espère-t-il, de lever un grand tabou et de réconcilier les hommes avec eux-mêmes. Vous savez, ces mâles, historiquement machos, sur puissants, grands reproducteurs et fiers de l’être. Et qui vivraient bien mieux s’ils étaient plus doux, plus humains, plus sincères avec eux-mêmes et donc avec les autres : les femmes, la nature, leur environnement.
Olivier Poivre d’Arvor est stérile, infertile comme disent les médecins. C’est l’un d’entre eux, le Professeur René Frydman, parmi les plus brillants spécialistes de procréation, qui le lui a annoncé. Olivier Poivre d’Arvor est victime de ces perturbateurs endocriniens environnementaux qui ont fait florès dans le monde à partir des années 50.
Un monde de plastique et de micro-fibres chimiques a envahi nos vies et détruit la nature et la vie des hommes dans des proportions folles [voir notre encadré].
Ce même monde a détruit des milliers d’espèces animales, endommagé les écosystèmes naturels et entraîné le déchainement du climat sur la planète Terre.
On le savait : la maison brûle ! Mais elle brûle aussi de notre intérieur. Et notre santé personnelle suit le même parcours que la planète.
Un plan contre l’infertilité annoncé par Emmanuel Macron
C’est d’ailleurs en écoutant le Président de la République, Emmanuel Macron, annoncer le 16 janvier dans sa grande conférence de presse de rentrée que la France lancera un plan contre l’infertilité en vue du « réarmement démographique » du pays qu’Olivier Poivre d’Avor a décidé de rendre public sa stérilité. Il n’est pas le premier à le confesser : en France, les comédiens Bernard Lecoq, Sagamore Stevenin, et le chanteur Keen’V qui en a tiré la chanson « Pas papa » ont précédé l »ambassadeur. Mais ces hommes sont très peu nombreux.
Emmanuel Macron parle de « tabou du siècle » ?
Olivier Poivre d’Arvor a décidé de lever ce tabou. Ce sera l’association NHS, Nous les Hommes Stériles.
D’autant plus que, lorsqu’on parle d’infertilité, on pense en premier lieu aux femmes. Or les hommes en sont tout autant frappés selon plusieurs études médicales.
Dans ce qui devient pour lui un combat personnel, pas de place à la culpabilisation pour Olivier Poivre d’Arvor !
Et l’homme d’appeler tous les hommes stériles à partager leur expérience, leur douleur, leur souffrance intérieure pour éveiller les consciences, aider les pouvoirs publics à investir massivement dans la prévention de la stérilité masculine et la médecine qui, sait-on jamais, pourrait remédier un jour à cette blessure de la vie, cette meurtrissure de la postérité, infligée par nos folies collectives.
Par exemple, le dépistage systématique avant l’âge de 25 ans permettrait à un jeune adulte sur dix d’échapper à son sort d’infertilité.
Dans son roman « Deux Étés par an », dans sa vie, dans ses ambitions pour lui, pour les hommes et pour l’humanité, la joie est mère de toutes les solutions. Sa solution ? Olivier Poivre d’Arvor a surmonté son infertilité en adoptant celle qui deviendra sa fille, – le plus humain des engagements pour surmonter et vaincre un tel destin.
Dans cet aveu très émouvant de sa stérilité résonne donc l’amour de la vie et des êtres humains, un appel à l’action pour sauver la planète et perpétuer les espèces, humaine, animales et végétales.
La Terre et les hommes.
Radouan Kourak et Michel Taube
Pour rejoindre NHS, Nous les Hommes Stériles, contacter [email protected].
« Deux Étés par an », Olivier Poivre d’Arvor, Stock, 286 p., 20,90 €
L’infertilité masculine en quelques mots
Le professeur Samir Hamamah relevait en 2022 dans un rapport remis au gouvernement que 3,5 millions de personnes sont concernées en France, soit un couple sur quatre en âge de procréer, et que dans près de 40 % des cas, le problème vient de l’homme.
Les origines de l’infertilité masculine sont multifactorielles : elles peuvent être médicales (oreillons, interventions chirurgicales), comportementales (tabac, alcool, drogues) ou environnementales, en raison des polluants omniprésents dans le quotidien (plastiques, parabènes, paracétamol, etc.). Les oestrogènes présents dans l’environnement et les phyto-oestrogènes que l’on trouve dans des plantes que l’on consomme telles que le soja jouent également un rôle.
“A l’échelle mondiale, la concentration moyenne de spermatozoïdes dans la semence humaine a été divisée par deux en un demi-siècle”, selon Le Monde du 18 janvier 2024.
L’infertilité reste largement un tabou, et encore plus l’infertilité masculine. Le rapport du Pr Hamamah préconisait une sensibilisation des différents publics, une amélioration de la formation du personnel médical, un meilleur étiquetage des produits et un investissement plus important dans la recherche.
L.T.