La chronique de Patrick Pilcer
16H56 - mercredi 21 février 2024

Baisse de la croissance, hausse des déficits : il est temps d’augmenter la TVA et de baisser les charges sur les salaires ! La chronique de Patrick Pilcer

 

Bercy a fini par l’admettre, la croissance sera bien plus faible que prévue en 2024, malgré les Jeux Olympiques.

Bruno Le Maire est en train de faire les fonds de tiroirs pour trouver les 10 milliards d’Euros qui vont manquer au budget de la Nation.

Il est grand temps à présent de s’attaquer vraiment à la réduction du déficit budgétaire sans pour autant altérer trop encore le pouvoir d’achat des Français, pouvoir d’achat rongé depuis deux ans par la hausse de l’inflation. Simplification et baisse des dépenses de fonctionnement sont indispensables, nécessaires mais non suffisantes.

Il y a pourtant une solution complémentaire possible pour renflouer les caisses de l’État et profiter des nombreux touristes que nous allons accueillir pour les JO de Paris cet été : augmentons la TVA de 3% !

Le taux de 5,5 passera à 8,5%, le taux de 10% à 13% et celui de 20 passera à 23% (sans toucher à la TVA sur les médicaments au taux de 2,5%).

Cette hausse ramènera près de 30 milliards d’euros dans nos caisses, voire plus car, de juillet à septembre, tous les touristes et visiteurs qui logeront, déjeuneront, dépenseront sur notre territoire contribueront à la réduction de notre déficit.

Bien sûr, cela aura un impact sur notre pouvoir d’achat également. Aussi il faudrait que deux tiers de ces 30 milliards soient consacrés à la baisse des charges sur les salaires. L’autre tiers, soit 10 milliards, ira à la baisse du déficit. Cela fera, avec les 10 milliards que Bruno Lemaire a, difficilement, identifié, 20 milliards de baisse de notre déficit budgétaire ; il passerait grosso modo de 175 à 155 milliards ! 11,5% de baisse !

Aujourd’hui, si nous augmentons de 1€ le salaire médian net mensuel, actuellement à 2100, cela coûte 2,4€ de plus aux entreprises, près de 2,5 fois plus. Difficile pour la plupart d’entre elles d’augmenter les salaires, dans un contexte de stagnation économique. Pourtant, une hausse des salaires nets est devenue vitale pour la plupart des Français.  2100€ de salaire net, cela fait un coût global de 3565€ pour l’entreprise. Les marges de manœuvre des entreprises pour augmenter leurs salariés sont infimes.

L’État pourrait utiliser les 20 milliards ainsi générés par la hausse de la TVA pour poursuivre la baisse des charges sur les salaires, bien heureusement déjà entamée depuis 2017, et avant cela également par l’abattement Fillon.

L’État pourrait adapter, par exemple, le taux de CSG sur les revenus du travail (sans toucher à la CSG sur les revenus du capital pour autant) pour matérialiser cette hausse, en ne prélevant cette CSG qu’à partir des 500 premiers Euros mensuels, par exemple. Cela rendrait enfin progressive la CSG sur les revenus d’activité et de remplacement (et on inclut ici les retraités).

La consommation de tous, visiteurs et touristes compris, permettra alors la hausse des salaires et du pouvoir d’achat de la France qui travaille, ce que souhaitent Emmanuel Macron et Gabriel Attal !

Monsieur le Président, essayons, passons du discours aux actes !

 

Patrick Pilcer

Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale

 

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers
Patrick Pilcer, Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers

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