Alexander Makogonov, le porte-parole de l’ambassade de Russie en France, était l’invité de LCI, ce mardi soir, 19 février 2024.
Il a été longuement interrogé au sujet de la mort d’Alexeï Navalny, l’opposant russe mort, vendredi dernier, sous nos regards incrédules et choqués.
Le porte-parole a invité l’Occident à laisser ce dossier « interne » à la Russie, dans les mains des enquêteurs russes. Il a passé des messages hautement téléguidés par le Président Vladimir Poutine :
-Regrets de voir le procès intenté à Moscou dans cette affaire.
-Injonction aux pays occidentaux à laisser l’enquête aux mains des autorités russes.
-Et affirmation qu’une localisation de la dépouille était, pour lui , un non sujet.
-Et, évidemment, selon lui, Moscou n’a « rien à cacher ».
Quelle prestation calculée de cette Excellence, comme on se doit d’appeler les ambassadeurs.
Au-delà de son calme travaillé, tant de cynisme et de mensonges : c est effectivement un métier.
Nous, la France, pays des droits de l’homme, pays de la liberté, pays écouté, regardé dans le monde entier, devons exiger, avec plus de force, une totale lumière sur cet « assassinat »emblématique de la lutte d’ un homme, seul, avec son beau visage, son courage, pour la liberté de vivre dans son pays .
Emmanuel Macron a convoqué l’ambassadeur russe. L’Élysée a demandé l’ouverture d’une enquête indépendante sur les circonstances de la mort de Navalny. C’est un minimum, vu qu’un quelconque élément criminel a été écarté par l’enquête officielle.
S’il est, « aussi », probable, qu’il soit mort de faim, de froid, d’épuisement, compte tenu des conditions déplorables de sa détention : c est aussi un assassinat par procuration. Par abandon.
Pourquoi ne pas donner le corps ?
La France doit exiger la remise du corps d’Alexeï Navalny, l’opposant, à sa famille.
La parole de la France compte, quoiqu’on en dise, sur la scène internationale.
L’improvisation politique et la spontanéité ne sont pas de mise. Chacun comprend aisément que les relations internationales et diplomatiques sont souvent secrètes. Mais, elles ne sont pas uniques.
Les réactions politiques sont un étendard. Une obligation.
Je trouve les réactions bien mollassonnes. Petites.
Poutine peut dormir tranquille.
Poutine ou ses sosies supposés ? Poutine malade ? Poutine guéri ? Poutine rajeuni ?
Combien de Poutine existe-il ? Est-il vrai ?
Les Russes sont très en pointe sur le scientifique conjugué avec l’imagination politique.
D’autres hypothèses stratégiques assurent, que contrairement à ce qui a été dit, Vladimir Poutine est en pleine forme et attend sa réélection, tranquillement car les Russes endoctrinés font corps derrière lui.
N’exister que par la guerre, n’exister que par les morts et le malheur des gens : quel triste destin de cet homme et de cette nation.
L’information et la Russie
Les médias véhiculent la pitoyable propagande, comme à chaque fois.
Les médias russes bâillonnés assurent que la Russie est en grand danger et de nombreux Russes croient être agressés par les occidentaux.
Ce qui est faux.
Si d’aventure, des spécialistes de l’intelligence artificielle ou du numérique me lisent, ils acquiesceront sur les énormes opérations de désinformation émanant de la Russie et les trop nombreuses cyberattaques russes.
Doit-on mettre son chapeau dessus ?
Doit-on épouser la mode du zapping et de la politique de l’instant ?
Doit-on accepter au nom de la fatalité ?
La diplomatie exige du calme, du sang-froid, de la mise en perspective internationale. Certes. Mais il y a un temps pour tout.
Le président Poutine ne comprend que le rapport de force. Il se sert atrocement mal de son intelligence reconnue. Son orgueil démesuré lui parle. L’obsède.
Sa paranoïa est aiguë et l’habite. Elle est sa mauvaise conseillère.
Ancien du KGB, il se sait mal-aimé.
Il peut mieux faire.
Il est temps de l’interpeller davantage, au nom des nations européennes et mondiales, personnellement, et publiquement, sur le suivi de ce probable assassinat multiforme.
Pour cette mort emblématique de Navalny, il serait temps d’être les nouveaux ambassadeurs de la justice et de la Défense des droits de l’homme et de la liberté.
Les exigences que j’invoque, n’auront de poids que si notre fermeté est militaire.
Je suis évidemment triste de l’écrire mais le « droitdelhommisme » a échoué souvent dans sa noble ambition. Il est en panne, même si dans mon cœur, mon raisonnement, il existe toujours.
L’ONU s’est ridiculisée, récemment avec la question Israëlienne et 70 % des pays du monde la chicanent désormais.
Lien obligé avec l’Ukraine
Entre cette guerre mensongère avec l’Ukraine sur la pseudo identité nazie de Zelensky comme celle de son peuple et la mort de Navalny : comment ne pas être indigné ?
Je le suis.
Je le dis.
J’exprime mon chagrin à sa famille et la prie de bien vouloir accepter mes sincères condoléances.
La mort de Navalny : c’est incontestablement une lourde perte pour nous tous. Un espoir qui s’éteint.
Cette guerre avec l’Ukraine nous concerne directement.
Elle est aux portes de l’Europe.
Mais les temps contemporains sont difficiles, la crise agricole-un révélateur social d’un vrai malaise national.
Donner 3 milliards à l’Ukraine pendant que Bruno le Maire déclare fièrement avoir réussi à économiser 10 milliards. Les Français ont du mal à suivre le « en même temps ».
Les annonces pour l’Ukraine sont lapidaires, sans aucune pédagogie.
La communication politique est un vrai sujet. Elle est d’autant plus importante en matière de politique étrangère. Elle ne souffre pas de superficialité. Elle se nourrit d’intelligence, d’histoire, d’authenticité, de cœur, de bon sens, de vision et de cap.
L’horizon et les solutions
Alors, mes chers contemporains, quel espoir je veux vous donner ?
Tout d’abord, en cette période de renouvellement gouvernementale français, nous attendons une politique étrangère cohérente et solide.
Le temps présent et le futur proche seront des facteurs déterminants.
La période de demain va se dérouler entre l’élection de Poutine et celle de Trump.
Ces périodes électorales représenteront un kaïros pour peser sur les enjeux, pour négocier, pour trouver des alternatives, des solutions.
Ce sont des personnalités à la Churchill, à la Badinter, des femmes et des hommes généreux et habités de notre devenir, qui vont être en responsabilité et se doivent d’être très présents.
Aujourd’hui et demain, il faut aller plus loin que l’efficacité. Nous sommes dans une dimension internationale fragile où tout est possible : le pire comme le meilleur.
J’alerte simplement en ce sens.
Nous sommes dans cette exigence-là, au nom de nous-mêmes, au nom de la France.