Opinion Internationale : Najwa Harfouch, qui êtes-vous et pouvez-vous vous présenter ?
Najwa Harfouch : Je suis la fondatrice de la marque d’hygiène intime pour femmes Wumi.
Vous avez dirigé le numéro spécial femmes d’Entrevue qui paraît pour le 8 mars. Pourquoi n’y avoir donné la parole qu’à des femmes ?
Nous voulions créer un numéro où seule l’expérience féminine comptait. Un numéro éclectique avec des points de vue qui divergent mais toujours par le prisme d’une femme. Ainsi nous pouvons exposer les différentes opinions, différentes manières de vivre et de voir les choses. Nous pouvons témoigner que toutes les femmes ne pensent pas pareil, mais tendent vers un même but : être libre et se faire entendre.
Que pensez-vous des querelles françaises sur le wokisme et le féminisme qui culpabilisent souvent les hommes ?
Je pense sincèrement qu’il n’y a pas de changement profond et durable sans révolution et que pour que les comportements évoluent il faut être radicales et intransigeantes sur certains points. En revanche j’estime que les hommes ont leur place dans cette lutte et que leur aide est plus que bienvenue. J’irai même jusqu’à vous dire que le patriarcat leur est tout aussi toxique et ne sert qu’à un cercle très restreint d’hommes privilégiés. Il en va de notre intérêt à tous de ne plus laisser passer le sexisme et l’inégalité des genres.
Vous êtes la fille d’un homme formidable, Monsieur Omar Harfouch, bien connu des lecteurs d’Opinion Internationale. Quel message lui adressez-vous pour la Journée de la femme ?
Mon père n’a eu que des filles, 4 au total. Il nous a toujours soutenues et poussées à réaliser nos rêves et à exploiter nos talents. Il fut un temps où il avait même ralenti sa carrière pour accompagner sa femme à New York afin qu’elle poursuive la sienne. Il ne savait pas à l’époque qu’il était féministe, c’est simplement dans sa nature.
Le message que j’aimerais lui adresser est plutôt un message de remerciement de ne jamais m’avoir fait douter parce que femme, et d’avoir toujours gardé l’esprit ouvert.
Propos recueillis par Michel Taube