Devant une salle de supporters macronistes, la majorité présidentielle a hier lancé sa campagne à Lille. Gabriel Attal, François Bayrou, Edouard Philippe… Tous étaient présents autour de leur tête de liste, la Mayennaise Valérie Hayer.
Quasi inconnue du grand public, les débuts de campagne de Valérie Hayer sont laborieux. Celle qui doit se créer une dynamique souffre d’un manque de notoriété face au très médiatique Jordan Bardella, qui fait office de super champion des sondages.
La première apparition TV de la candidate a été compliquée. Prise par le trac il y a quelques jours face aux questions de Gilles Bouleau sur TF1, les téléspectateurs n’ont retenu que le malaise qui crevait l’écran. Le même malaise que les internautes ont souligné lors du meeting de Lille : « Oh Marine, si tu savais, tout le mal que tu nous fais, oh Jordan, si tu pouvais, au Parlement aller voter. » scandaient les supporters de la majorité présidentielle hier en parodiant la chanson « Marie » de Johnny Hallyday.
Plutôt que de présenter des projets ou des propositions pour l’Europe, cette réunion était une sorte de salle d’audience, mais sans la présence des accusés. Une problématique de logistique est sans doute à l’origine de cet incident, tous les intervenants semblaient avoir la même fiche sur scène : « Marine Le Pen, Jordan Bardella, la Russie, Marine Le Pen, les Russes, Le Pen, Vladimir Poutine, Bardella, La Russie ».
La question de ces élections de juin ne sera pas celle du fédéralisme ou du souverainisme, mais un référendum pour ou contre Emmanuel Macron. Comment Valérie Hayer fera-t-elle pour sauver l’honneur de la Macronie, alors qu’elle emprunte aujourd’hui une stratégie de meeting commune aux Valérie, la même que Valérie Pécresse en 2022, celle qui a conduit Les Républicains à l’abîme.
Radouan Kourak