En 1985, l’ancien chanteur et leader du groupe anglais The Police, publiait son premier album solo The Dream of the Blue Turtles, avec la très belle chanson « Russians », dont la mélodie est empruntée à Prokofiev. Une chanson d’une tragique modernité. La Russie est encore soviétique pour quelques années. Mikaël Gorbatchev n’a pas encore mis en oeuvre sa perestroïka et sa glasnost qui marqueront tant une certaine libéralisation que le déclin du régime, et Ronald Reagan a compris que relancer massivement la course aux armements conduira l’Union soviétique à la ruine. En 1985, le pire est encore possible.
En 2024, le pire semble à nouveau possible, mais the Russians love their children too, comme le chantait Sting.
Vladimir Poutine aime-t-il ses enfants ? Quel parent n’aime pas ses enfants ? Comme Staline, il se considère comme le père de la Russie. Tous les Russes sont ses enfants, et leur bonheur passe à ses yeux par la quête d’une grandeur passée. Depuis l’invasion de l’Ukraine, Vladimir Poutine se plaît à rappeler sa puissance nucléaire. Tout en admettant qu’un conflit mondial anéantirait l’humanité, à laquelle appartiennent ses « enfants », il en fait d’avance porter la responsabilité à l’Occident. Menacer d’utiliser LA bombe comme s’il s’agissait d’un armement conventionnel peut aussi y encourager d’autres, comme l’Iran, allié de circonstance de la Russie, à passer à l’acte. C’est irresponsable et donc coupable.
Les fanfaronnades de Poutine sont pitoyables. Certes, la Russie peut tuer quelques dizaines de millions d’Européens occidentaux, raser leurs plus grandes villes, mais au prix d’une guerre mondiale dévastatrice pour tous.
Non, Poutine n’aime pas ses enfants ! C’est le propre d’un tyran ; il n’aime que lui-même.
Emmanuel Marcon, en sa qualité de chef de l’État, aime aussi ses enfants, les Français. Mais sait-il les aimer en jouant les gros bras qu’il n’a pas. L’armée française ne peut lutter contre l’armée russe, ses milliers de chars, sa détermination totale. Que ferions-nous si quelques missiles non nucléaires ou quelques drones s’abattaient sur la Pologne voire la France ? Vraisemblablement pas grand-chose ! Que faisons-nous déjà contre les cyberattaques russes de plus en plus intenses qui visent nos administrations, nos hôpitaux, nos entreprises ? Tenter de limiter les risques et les dégâts.
La dissuasion nucléaire ne fonctionne pas tant que l’ennemi n’a pas employé lui-même une arme nucléaire, ou que le pays est en situation d’être anéanti ou éventuellement envahi. Quant à l’OTAN, elle se résume en réalité aux États-Unis. Et Trump est de plus en plus favori pour l’emporter le 5 novembre prochain.
Les Russes peuvent donc aimer les leurs tout en avançant leurs pions en Ukraine, et au-delà si affinité. Ils pourront peut-être même s’amuser à tester l’Occident, par quelques menus débordements évidemment accidentels en zone OTAN. Emmanuel Macron éructera et Poutine (et peut-être Donald Trump) rigolera.
Il n’est peut-être pas inutile de rappeler aux Russes que tout n’est pas permis, que les leçons de Munich 1938 ont été retenues et que le sacrifice imposé à leurs enfants n’est pas une preuve d’amour.
Michel Taube
https://youtu.be/wHylQRVN2Qs?si=4MdFtZDa0BC8zels
In Europe and America there’s a growing feeling of hysteria
Conditioned to respond to all the threats
In the rhetorical speeches of the Soviets
Mister Krushchev said, « We will bury you »
I don’t subscribe to this point of view
It’d be such an ignorant thing to do
If the Russians love their children too
How can I save my little boy from Oppenheimer’s deadly toy?
There is no monopoly on common sense
On either side of the political fence
We share the same biology, regardless of ideology
Believe me when I say to you
I hope the Russians love their children too
There is no historical precedent
To put the words in the mouth of the president?
There’s no such thing as a winnable war
It’s a lie we don’t believe anymore
Mister Reagan says, « We will protect you »
I don’t subscribe to this point of view
Believe me when I say to you
I hope the Russians love their children too
We share the same biology, regardless of ideology
But what might save us, me and you
Is if the Russians love their children too