Edito
08H25 - jeudi 21 mars 2024

Elon Musk, Emmanuel Macron et les patrons français.

 

paru le 16 mai 2023

Mais que se sont dits Emmanuel Macron et Elon Musk lors de leur tête-à-tête versaillais hier ? Une petite souris se serait-elle discrètement glissée entre les portes dérobées et les dorures du plus beau château du monde ? Petites hypothèses fiction : étant intimement convaincu qu’Elon Musk se présentera un jour à la présidence des Etats-Unis (et qu’il sera élu), pourquoi se serait-il privé de demander conseils à Emmanuel Macron ? Plus audacieux : et si ce dernier, qui a le profil d’un PDG d’entreprise multinationale dans le numérique, devenait en 2028 (après quelques vacances régénératrices) président-monde de Twitter qui sera devenu d’ici là (son nouveau propriétaire en a clairement affiché l’ambition) la plateforme universelle, synthèse absolue en termes de fonctionnalités de Télégram, de WeChat et de Facebook ?

En attendant une petite décennie pour savoir si nous avons trop élucubré, revenons à l’actualité et aux Français !

Car hier à Versailles, c’était un casting digne du Festival de Cannes et de Hollywood : 200 chefs d’entreprises, avec donc en tête la star absolue, Elon Musk, reçus hier sous les dorures de la monarchie républicaine qu’est la France !

Macron en super-VRP de l’entreprise France ! Du très Français somme toute ! De l’hyper jacobinisme le plus jupitérien pour servir de moteur au renforcement de l’attractivité de la France.

Et ça marche ! 13 milliards d’euros de promesses d’investissement pour 8000 emplois créés à terme pour la seule moisson de Choose France 2023.

Depuis 2017, c’est une des constantes du chef de l’Etat d’avoir su déployer tous les arguments pour attirer les investisseurs étrangers en France. Certes, les chiffres sont peut-être moins mirobolants que l’enthousiasme affiché par Emmanuel Macron face à Gilles Bouleau hier soir sur TF1, mais oui la France attire les capitaux étrangers.

Car les investissements du futur, numériques ou industriels, génèrent nettement moins de créations d’emplois qu’à la Grande Epoque de la sidérurgie et de l’automobile. Mais EuraTechnologies, le plus grand incubateur de startups en Europe, la Sillicon Valley du numérique dans le Nord-Pas-de-Calais, le pôle des batteries électriques, Dunkerque, ces nombreuses reconversions un peu partout dans le pays amorcent la reconquête industrielle des territoires de France. « 600 usines fermées de 2008 à 2017, 300 sites rebâtis depuis 2017 ; l’objectif est de rattraper le retard généré par la crise », a clairement ambitionné Emmanuel Macron hier.

Mais ce ne sont pas des entrepreneurs américains qui prendront en charge l’inversion de la courbe terrifiante du déficit du commerce extérieur.

Quand donc Emmanuel Macron qui s’affiche volontiers au côté des champions de l’économie numérique ou des multinationales mondiales réunira-t-il chaque année un grand show des patrons français de PME, véritable vivier et poumon de l’économie française ? 

A quand un Choose France des PME et TPE françaises innovantes ?

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication