Ensemble, nous exprimons notre soutien à la résistance de nos soeurs, frères et amis ukrainiens…pour la survie de leur nation, de leur culture et de leur liberté face à la guerre d’invasion barbare et dévastatrice des troupes russes de Vladimir Poutine.
Pour mémoire, le 17 mars 2023, la Cour pénale internationale a émis un mandat d’arrêt contre le président russe Vladimir Poutine, l’accusant de crime de guerre pour la déportation illégale d’enfants d’Ukraine vers la Russie.
Le 24 février 2024, c’était le deuxième anniversaire de l’agression barbare et dévastatrice de l’Ukraine par les troupes russes de Vladimir Poutine. Une semaine avant ce funeste événement, on apprend avec stupeur et indignation la mort d’Alexeï Navalny, dans une colonie pénitentiaire au fin fond de la Sibérie, au nord du cercle polaire arctique.
Le mardi 27 février dernier, réunis à Prague, les Premiers ministres du groupe de Visegrad (La Hongrie, la Pologne, la République tchèque et la Slovaquie) ont discuté de leurs divergences sur l’aide à apporter à l’Ukraine. Depuis deux ans, ce pays est victime des crimes de guerre inhumaine et injuste commis par les envahisseurs russes poutiniens qui ne cessent d’atteindre des sommets vertigineux de l’atrocité. Or, cette ‘’Journée pour l’Ukraine’’ a été marquée par de nombreuses manifestations rassemblant plusieurs milliers de personnes dans le centre de la capitale et partout en République tchèque. Nous nous joignons, en pensée et en personne, à ces manifestants. Il est de notre devoir de soutenir sans relâche Ukraine profondément souffrante. Nous n’oublions jamais des centaines de milliers de
familles ukrainiens endeuillées, blessées, invalides, séparées, ses milliers d’enfants orphelins ou arrachés de leurs parents, enlevés, déportés vers la Russie lointaine. Ou encore, les six millions de citoyens ukrainiens réfugiés en Europe. Et nous continuons à pleurer nos poètes, écrivains, journalistes, artistes, acteurs culturels ukrainiens et leurs amis, consoeurs et confrères venant du monde entier, qui ont été assassinés, tués sous les massifs bombardements russes, ou emprisonnés, torturés ou portés disparus dans les zones temporairement occupées par les troupes armées
russes poutiniennes.
Ensemble, nous exprimons notre soutien à la résistance de nos sœurs, frères et amis ukrainiens contre les agresseurs russes dont le dirigeant suprême et ses proches collaborateurs au Kremlin ont du sang innocent sur les mains.
À l’occasion de la réunion des Premiers ministres du groupe de Visegrad, nous adressant aux amis hongrois, polonais, tchèques et slovaques, nous avons souhaité relire ce poème écrit par un jeune poète vietnamien en 1956 intitulé ‘’Loué sois-tu!’’, avec une modeste introduction <<Budapest2024, te rappelles-tu Budapest1956>>.
Nguyên Hoàng Bảo Việt, poète, écrivain et journaliste vietnamien en exil, survivant des camps de travaux forcés du goulag de la République Socialiste du Viet Nam, ancien réfugié boat-people, ancien président du Centre Suisse
Romand de PEN International, membre co-fondateur de la Ligue vietnamienne des Droits de l’Homme en Suisse.
Budapest2024, te rappelles-tu Budapest1956 ?
LOUÉ SOIS-TU ! dédié à Géza Kindernay, 13 ans tombé le 7 novembre 1956 à Budapest
Témoin la flaque de sang
Témoin le coup fatal
D’une balle perforante
Que tu portes sur ta chair
Que tu portes dans ton âme
Tu es mort
Avant l’heure du rendez-vous
Avant l’heure de notre rencontre.
Tu quittes ton frère
Tu quittes la vie
Alors qu’à ton âge
L’épi se nourrit encore de suc lacté.
Maintes fois
Je te compare à la fraîcheur matinale
Et alors, à la pointe du jour
Adorable aurore
Pourquoi rends-tu ton dernier soupir?
Pourquoi estompes-tu ton auréole?
N’ayant même pas eu le temps
D’admirer l’herbe verdoyante
D’admirer la voûte azurée.
Tu es mort
Sans avoir pu reposer ton cœur
Dans le creux de la main
De la fraternité.
Tous les dépits et revers
Sujets de préoccupations, de ton vivant
Implacables
Ils me font souffrir jusqu’à présent.
La vie
À l’origine, n’est pas perfide ni traîtresse
Comme les crocs
Dissimulés derrière les lèvres serrées
La vie
Non plus, n’est ni cruelle, ni injuste
Comme les ténèbres
Qui s’embusquent sournoisement dans le cœur de l’homme!
Or ces souvenirs vivants
Nettement gravés dans ma mémoire
Reviennent et se déroulent…
Il grêle
Grêle de fer! Grêle d’acier!
Il pleut à verse
Pluie d’orage
Orage de feu! Orage de sang!
Sorti de ton abri, tu te dresses
Tout le long du trottoir encombré
De débris, de cartouches, de fragments d’obus
Des blessés, des mourants, des cadavres gisant
De toutes parts, sur le sol.
Brutalement, sur ton corps, l’averse ruisselle
Pas un lambeau fourré de duvets
Pas une armure
Pour réchauffer ton cœur
Pour protéger ta poitrine accablée
Frêle oiseau messager!
Reste la Foi
En vérité
Seule la Foi
Peut raviver le feu astral
Dans tes yeux
Avec un rameau flétri couleur de nuage
Au déclin de l’automne.
Mon Amour
Comment pourrais-je si vite oublier?
De toutes les artères de la ville
Aux faubourgs ouvriers
Sous les ponts Marguerite et des Chaînes
Des deux rives du Danube bleu
Sur les parapets
Par-dessus les arches du pont de la Liberté
Sous les faîtes des tours, des clochers
Dans la cour du lycée
Parmi les ateliers, les usines
De tous les coins des parcs publics
Une foule déferle.
Cinq ou six manifestants t’ont connu
Mais nombre d’entre eux
Tu ne les as même pas rencontrés
Cependant, ne pouvant supporter plus longtemps
Les outrages de la servitude
Et, sensibles aux retentissements de tes pas
Tous, sans exception
Sans s’être donné rendez-vous
Ils sont là.
Quel sera donc leur sort ?
Ne demandez pas davantage, je vous prie.
Face aux poings nus
Face aux regards dédaignant la terreur
Face aux souffles vigoureux
Face aux cœurs purs
S’alignent toute une armée
Et les chars et les blindés et les canons mitrailleurs.
Ils savent qu’ils seront battus
L’un est couché. L’autre se lève
Pas de poudre. Ni de baïonnettes
Ils portent dans les bras le cœur hardi
Ils portent dans les bras la vie grandiose
L’inestimable existence consacrée
Dans son intégralité.
Calmement, ils avancent comme toi
Sous la pluie. Dans l’orage
Plutôt, dans l’ouragan historique.
Tu es mort
Dans l’éclat de ta jeunesse
Tu es mort avant l’heure
Du rendez-vous
Avant l’heure de notre rencontre.
C’est absurde
C’est injuste
Mon visage, mon cœur, ruisselant
Non seulement de pluie !
Que ce soit de sang, de feu, de fer ou d’acier
Et quoique hier soit écoulé dans le passé
Nous, les survivants et la génération nouvelle
Nous continuons à te joindre
Nous continuons à nous lever
Discrètement à ta place.
Depuis ce jour
En toutes occasions
Je pense au printemps
Accompagné au retour
D’une multitude de vols d’oiseaux
Tumultueux
Les pattes roses sans anneaux
Le chant heureux parfumé d’allégresse
Et de bonheur.
Ce doit être la symphonie
Des pinsons, des loriots, des alouettes et des rossignols
Ou ce n’est peut-être
Que le bruissement allègre d’une source
La source de rires cristallins
Les rires de joie
Des bambins.
Puisque je t’adore de tout mon cœur
J’aime tant et plus un autre pays
Outre ma patrie
Même si ce n’est pas ma terre natale
Je me permets d’appeler la Hongrie
L’amie du Việt Nam.
Puisque je t’adore de tout mon cœur
J’ai dépassé sans le savoir
Le temps des fleurs
Les fleurs de ma vie.
Des nuits blanches ont passé
Des nuits blanches…
Le sais-tu, mon frère
Le sais-tu, mon Amour ? (1956)
Nguyên Hoàng Bảo Viêt
Version française par Mme Hoàng Nguyên (CEVEX)
Extrait du Recueil de Poèmes ‘’Những Dòng Nước Trong’’ (Les Ondes Pures)
Editions Văn Nghệ (Arts et Lettres) à Sài Gòn, République du Viêt Nam 1962.
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Budapest2024, Bạn có nhớ Budapest1956 ?
VINH DANH EM !
Tưởng niệm Géza Kindernay 13 tuổi
chết cho Cách Mạng Budapest (7.11.1956)
Bằng chứng nơi vũng máu
Bằng chứng nơi dấu đạn
Em mang trên thịt da
Em mang trong tâm hồn
Em đã chết trước giờ hẹn gặp anh
Em bỏ anh em bỏ cuộc đời
Lúc tuổi em lúa đang ngậm sữa
Anh thường ví em như sớm mai
Vừa hừng đông sao nắng tắt
Không kịp nhìn cỏ biếc trời xanh
Em đã chết trước giờ hẹn gặp anh
Chưa được áp trái tim vào lòng tay bằng hữu
Những điều sinh thời em thắc mắc
Anh vẫn đau khổ đây em
Cuộc đời vốn không điêu ngoa phản trắc
Như hàm răng nhọn sau chúm môi
Cuộc đời cũng không hiểm độc bất công
Như bóng đen núp bên trong con người.
Nhưng anh nhớ sao anh nhớ rõ
Tưởng mới đêm qua tưởng mới sáng nay
Mưa sắt thép
Mưa máu lửa tầm tã
Em vươn khỏi hầm núp
Trên hành lang ngổn ngang gạch ngói
Bừa bãi vỏ đạn mảnh trái phá
Đi giữa những xác chết người hấp hối bị thương
Trên thân thể em mưa xối xả
Áo lông áo giáp không một manh
Để sưởi để che ngực chim ốm yếu
Chỉ còn lòng tin
Thật sự chỉ còn lòng tin
Thổi lửa sao lên đôi mắt
Với nhánh củi úa màu mây cuối thu.
Sao anh chóng quên được hở em
Từ những lối ra ngoại ô
Dưới gầm cầu đúc
Hai bên bờ Danube xanh lơ
Trên vai trên nhịp cầu sắt
Dưới nóc tháp lầu chuông
Trong sân trường xưởng thợ
Bốn phía công viên
Năm bảy kẻ đã quen biết em
Nhưng số đông em chưa hề gặp gỡ
Bởi không chịu được tủi cực nhiều hơn nữa
Và nghe thấy tiếng dội từ những bước em đi
Tất cả không hẹn đều có mặt.
Số phận họ ra sao
Xin đừng ai hỏi thêm
Trước những nắm tay trần
Trước những cặp mắt từ chối sợ hãi
Và hơi thở khỏe và trái tim trong
Đang đối diện đại bác chiến xa
Họ biết họ sẽ ngã gục
Người này nằm xuống người kia chỗi dậy
Không thuốc súng không lưỡi lê
Họ ôm lấy tấm lòng quả cảm
Họ ôm lấy cuộc đời lớn lao
Nguyên vẹn kiếp sống vô giá
Họ điềm tĩnh đi tới
Cũng như em
Cố nhiên là dưới cơn mưa
Hay đúng hơn dưới cơn dông lịch sử
Em đã chết giữa tuổi hoa niên
Em đã chết trước giờ hẹn gặp anh
Thật vô lý
Thật bất công
Khuôn mặt trái tim anh ướt đẫm
Không chỉ bởi cơn mưa
Dù là mưa máu lửa sắt thép
Dù hôm qua đã trôi vào kỷ niệm
Và những người sống sót
Và thế hệ tương lai
Đang âm thầm tiếp thay em
Từ hôm ấy
Anh luôn luôn nghĩ tới
Một mùa Xuân
Với bầy chim nhộn nhịp trở về
Chân son không khoen sắt
Giọng hót thơm nức niềm hân hoan
Có thể của hoàng oanh hay vành khuyên
Có thể của sơn ca hay họa mi
Cũng có thể chỉ là suối cười trẻ con.
Bởi nhớ thương ai
Anh đã yêu thêm một xứ sở
Ngoài tổ quốc của anh
Dù không phải nơi chôn nhau cắt rún
Anh xin được gọi quê hương em
Hung Gia Lợi là bạn thân của Việt Nam
Bởi nhớ thương ai
Anh đi qua tuổi thanh xuân
Nhiều đêm không ngủ được
Biết không em biết không em? (1956)
Nguyên Hoàng Bảo Việt
Trích tập Thơ Những Dòng Nước Trong,
Văn Nghệ và tác giả xuất bản năm 1962,
tại Sài Gòn, Việt Nam Cộng Hòa.
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ÁLDÁS REÁD !
Kindernay Géza , emlékére, aki elesett 13 évesen Budapesten
a Forradalom alatt 1956 november 7.-én
Tanu a vérfolt,
Tanu a végzetes csapàs,
A szörnyü puskagolyó, mely leteritett,
A golyó, mely àtlötte testedet
A golyó, mely àtlötte lelkedet
Elestél, meghaltàl idö elött,
Meghaltàl mielött talàlkoztunk volna,
Elhagytad a testvéred,
Elhagytad az életed.
Pedig a Te korodban
A kalàsz még teljes nedüvel tàplàlkozik
Oly sokszor
Hasonlitalak a reggeli harmathoz
Amikor kel a nap,
Amikor hajnalodik
Miért lehelted ki utolsó leheleted?
Miért hagyod halvànyodni dicsfényed?
Nem volt idöd, hogy megcsodàld
A zöldelö füvet,
Az aranykék égboltot.
Elestél, meghaltàl
Anélkül, hogy pihent volna szived
A testvériség tenyere mélyén
A sok bosszúsàg és sorscsapàs,
A sok aggodalom, mely végigkisérte életed,
Mind könyörtelen,
Ma is fàj a lelkem, ma is szenvedek tölük.
Az élet nem olyan szószegö àruló
Mint a tépöfogak
Melyek a zàrt ajkak mögé bújnak
Az élet ugyancsak
Nem olyan kegyetlen, se igazsàgtalan
Mint a sötétség,
Mely alattomosan elbújik az ember szivében.
Ezek az élö emlékek élesen bevésödtek emlékezetembe
Idönként vissza-visszajönnek és újra lejàtszódnak
Jégesö!
Zuhogó jégesö vasból és acélból¨
Szörnyü zivatar,
Tomboló vihar,
Tüzvihar, vérvihar!
Kilépsz a fedezékböl, fölemelkedsz
Végig tele a jàrda törmelékkel, tölcsérrel, szilànkokkal
Sebesültek, haldoklók, holttestek ott fekszenek
Körös körül az úttesten.
A testedröl csorog le a viz,
Nics egy darab ruha,
Nics egy védö fegyverzet
Mely melegitené szivedet
Mely védené túlterhelt mellkasod.
Törékeny hirhozó madàr!
Marad a hit
Valóban csak a hit
Tudja ismét làngba lobbantani a csillagtüzet
A szemeidben
Egy kis felhöszinü szàraz àggal
A hanyatló összel.
Szeretettem!
Hogy is tudnàm elfelejteni oly könnyen?
A vàros föútjaitól
A külvàrosi munkàsnegyedekig
A Margit-hit és a Lànchid pillérei között
A kék Duna mindkét partjàn
A korlàtok fölött
A tetök és tornyok csúcsain
A gimnàzium udvaràn
Az üzemekben, a gyàrakba
A parkok mélyén
Hömpölyög a tömeg.
Öt vagy hat tüntetö ismert téged,
De a legtöbbel nem is talàlkoztàl
És mégis, nem tudvàn tovàbb elviselni
Az elnyomàst, a gyalàzatot,
Lépéseid zajàra, visszhangjàra
mind eljöttek, ott vannak kivétel nélkül
Csak úgy maguktól,
Senki se hivta öket.
Mi lesz a sorsuk?
Ne is kérdezzétek többet.
Szemben a csupasz kezekkel,
Szemben a terrortól nem félö tekintettel,
Szemben a lelkes lehelettel
Ott sorakozik egy hatalmas hadsereg
És a tankok, a pàncélautok, a géppuskàk és àgyúk
Tudjàtok, hogy legyözöttek lesztek
Az egyik elesik, a màsik halad elöre
Nincs puskapor, se szuronyok,
Büszke szivvel hordjàk karjukban a nagyszerü életet
A csodàs emberi lét szent teljességét
Nyugodtan haladnak elöre, mint Te
Az esöben, a viharban,
A történelem viharàban.
Meghaltàl
Ifjusàgod fénykoràban,
Meghaltàl idö elött,
Mielött talàkoztunk volna.
Ez egy képtelenség
Ez egy igazsàgtalansàg!
Arcom, szivem patakzik
Nem csak esötöl
Vértöl, tüztöl, vastól és acéltól
S a múltba ömlik vissza.
Mi, a túlélök és az új generàció
Ragaszkodunk hozzàd, veled vagyunk
Mi újra felkekelünk
A helyedben is.
E szent nap óta
Minden alkalommal
A tavaszra gondolok
Mikor a madarak sokasàga repül
A rózsaszinü làbak gyürü nélkül
A boldogsàgtól illatos madarak vidàm dalàra
Rintyökék, sàrgarigók, pacsirtàk, fülemülék,
Talàn ök énekelnek
Vagy talàn egy csobogó forràs zúgàsa lenne?
Vagy talàn a kristàlytiszta nevetések visszhangja
Vagy talàn a kisgyerekek örömteli nevetése
Mivel szeretlek tiszta szivböl
Nagyon szeretek egy màsik orszàgot
Az enyémen kivül
Akkor is, ha az nem az en szülöhazàm
Oh, Magyarorszàg,
Te vagy Vietnàm baràtja!
Mivel imàdlak tiszta szivböl
Túlléptem a viràgok idejét,
Nem is vettem észre,
Az életem viràgjait
Elmúlt sol àlmatlan éjszaka
De mennyi àlmatlan éjszaka…
Tudod-e testvérem
Tudod-e szeretettem?
Forditotta Kindernay Istvàn franciàból, 2004, Genfben.
Loué sois-tu (1956) version hongroise de Étienne
Kindernay (2004)