Il y a un an, le Gouvernement Français annonçait le Plan Eau. 53 mesures pour une gestion résiliente et concertée de l’eau.
Dans le cadre de la planification écologique, et dans un contexte de sécheresse historique, il visait à répondre à trois enjeux majeurs : sobriété des usages, qualité, et disponibilité de la ressource.
Un an plus tard, quel bilan peut-on en faire ? Quelles sont les avancées et les freins sur le territoire ? Comment intensifier davantage la transformation des usages pour une meilleure préservation de la ressource en eau ?
Une chose est sure : nous, acteurs de l’eau, devons accélérer sa mise en œuvre et travailler à son évolution.
De la gestion de l’abondance à l’apprentissage de la sobriété
L’intention du Plan Eau est indéniablement louable et va dans le sens de l’histoire. Pour quelqu’un comme moi, ayant travaillé pendant des années dans des régions où l’eau est une ressource rare, ce plan symbolise aussi la reconnaissance par la France que l’accès à l’eau est très loin d’être un acquis et qu’il est urgent de modifier nos usages pour préserver la ressource.
Les services de l’eau sur le territoire ne s’y sont pas trompés, voyant dans ce Plan Eau, et ses investissements associés, un formidable levier de modernisation des réseaux, permettant à la fois de rénover des infrastructures souvent vieillissantes pour lutter contre les fuites, tout en explorant de nouvelles approches et solutions pour innover et préparer l’avenir.
Le bilan à 6 mois du gouvernement, publié en octobre dernier, relève par exemple que, parmi les 2 000 communes en situation de stress hydrique lors de la sécheresse 2022, 400 opérations ont été menées au cours de la dernière année pour diagnostiquer les fuites, entreprendre des travaux de réparation et cartographier les réseaux. Une accélération nette, que nous constatons également à notre niveau, avec une multiplication des projets d’inspection de fuite et d’audit de patrimoine sur les réseaux d’eau à travers l’hexagone.
Ainsi, comme souvent avec de tels plans gouvernementaux d’envergure, le Plan Eau génère une dynamique sur l’ensemble du territoire. De sorte qu’aujourd’hui, l’ensemble des acteurs de l’eau en France semble avoir pris conscience d’une réalité : face à l’urgence du changement climatique et à la pression croissante sur les ressources hydriques, nous devons changer notre approche, passant de la gestion de l’abondance à une transformation vers des usages plus sobres et responsables.
D’un Plan Eau à un plan d’infrastructures résilientes
Au-delà des services publics de l’eau, le Momentum créé par le Gouvernement avec le Plan Eau a également permis d’intégrer à la dynamique des acteurs au-delà des services de l’eau, et parmi eux, les industriels, pour qui l’eau représente un enjeu essentiel de performance économique et environnementale, et qui sont donc des acteurs clés dans l’effort collectif de réduction de la consommation en eau. Dans ce même bilan à 6 mois, le gouvernement annonçait ainsi avoir mis en place un dispositif d’accompagnement ciblé de 50 sites industriels, représentant 23 % des prélèvements et des consommations d’eau douce de l’industrie.
En parallèle, nous, spécialistes des technologies de l’eau, accompagnons de plus en plus de sites industriels dans leurs défis liés à l’eau, leur permettant ainsi de réduire les émissions de GES, de détecter les pertes d’eau, ou encore de contribuer à la réutilisation des eaux usées de process ou de nettoyage. Au même titre que les collectivités, les industriels adoptent également de plus en plus les technologies numériques de l’eau, notamment pour la maintenance prédictive, et les jumeaux numériques utilisant l’IA, pour optimiser les traitements et réduire de manière considérable les consommations énergétiques des stations d’épuration.
Sur le terrain, tant dans le secteur public que privé, on observe un intérêt croissant pour approfondir ces outils digitaux, avec de plus en plus de consultations sur ce sujet. L’objectif est d’utiliser ces nouveaux outils d’aide à la décision et d’hypervision comme des leviers pour déployer des stratégies ambitieuses en matière d’efficacité énergétique et d’utilisation de l’eau.
Le Plan Eau dépasse ainsi désormais les simples enjeux liés à la ressource en eau, pour devenir un plan d’infrastructures résilientes, dans lequel l’eau sera véritablement intégrée à la gestion de la ville intelligente du futur. La suite du plan Eau doit ainsi se concevoir comme un instrument durable de mobilisation, permettant d’accompagner un changement profond et structurel des usages à tous les niveaux.
Olivier Lamarie
PDG Xylem* France & BeLux
*À propos de Xylem
Xylem (XYL) est un leader mondial dans le domaine des technologies de l’eau, engagé dans le développement de solutions afin de résoudre les grands défis mondiaux liés à l’eau, aux eaux usées et au secteur de l’eau grâce à l’innovation et à l’expertise. Notre société compte 23 000 employés diversifiés et a dégagé un chiffre d’affaires pro forma combiné de 8,1 milliards d’US$ en 2023. Nous créons un monde plus durable en permettant à nos clients d’optimiser leur gestion de l’eau et des ressources, et en aidant les communautés dans plus de 150 pays à disposer d’un approvisionnement sûr en eau potable.
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