Dans le sillage des événements tragiques impliquant Samuel Paty et Dominique Bernard, le directeur du lycée Maurice-Ravel à Paris a été contraint de démissionner en raison de menaces islamistes, qui font suite à une demande adressée à une élève de respecter la loi en retirant son voile. Parce qu’il a fait respecter le règlement intérieur de l’établissement, parce qu’il a fait respecter la loi, parce qu’il a fait respecter la laïcité tout simplement, cet homme a quitté ses fonctions. L’Etat, dans l’incapacité de protéger ses serviteurs, annonce que c’est un départ en retraite anticipé. Pire encore, la ministre de l’Éducation nationale adopte ces verbatim et refuse catégoriquement de parler de démission ; c’est un congé, une sorte de pré-retraite…
Certes, Gabriel Attal a reçu le proviseur et a annoncé que l’Etat portait plainte pour dénonciation calomnieuse contre la lycéenne, mais le chef du gouvernement est bien seul dans la macronie.
Parmi les responsables politiques, certains craignent de nommer le problème, d’autres, pour des raisons électorales, ont placé une cible dans le dos de ce proviseur : Danielle Simonet, députée LFI, qui a défendu la thèse d’une gifle donnée par le directeur à la jeune femme qui ne voulait pas retirer son voile. Les plus radicaux, à l’époque, ne voulaient pas de porc à la cantine, la non-mixité à la piscine ; aujourd’hui, c’est le port d’une tenue et la mise à l’écart de tous ceux qui s’y opposent. C’est la partie émergée des résultats de tant d’années de laxisme.
Personne ne semble trop ému de voir ce que devient progressivement ce pays où ceux qui prêchent la haine et la mort sont protégés par la liberté d’expression, là où les défenseurs de la paix et de la réconciliation doivent vivre sous protection.
Dans ce tumulte, la République est depuis longtemps fracturée, mais c’est son sanctuaire, son école, qui est désormais lésée. Les attaques terroristes contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher ont marqué un tournant dans l’histoire. Elles ont sonné comme le début d’une guerre en France, confirmant les prédictions selon lesquelles l’islamisme pourrait se propager au-delà du monde musulman. Au départ, il était pensé que les pays démocratiques pourraient contenir ce phénomène, mais l’émergence ainsi que la progression de l’islamisme dans les banlieues françaises ont remis en question cette vision. Les autorités minimisent souvent le problème, estimant que la démocratie et la laïcité offrent une protection suffisante.
La loi sur la laïcité a été un progrès important, mais l’émergence rapide de communautés musulmanes a créé des tensions. Cette situation a conduit à des divisions et à des risques de conflits. Les théocraties musulmanes voient la laïcité à la française comme une offense.
Bien que critiquée, la laïcité ne devrait pas être abandonnée. Il est crucial que l’État clarifie sa gestion de la laïcité. La mauvaise gestion a entraîné des conséquences graves pour la sécurité nationale. Les responsables politiques doivent prendre des mesures pour résoudre ces problèmes.
La laïcité demeure tout de même une chance, mais notre dernière chance. L’Islam doit se libérer de l’islamisme pour que la France se libère de cet Islam radical dévastateur qui progresse et conduit pas à pas notre pays à l’abîme.
Mal nommer les choses, jugeait Camus, c’est ajouter au malheur du monde. Ne pas nommer les choses, c’est nier notre humanité. Ne pas prendre la responsabilité aujourd’hui de s’engager et de dénoncer les dérives qui conduiront à l’effacement entier de notre culture et de notre civilisation, c’est renier la France.
Radouan Kourak
Journaliste Entrevue, chroniqueur C8, membre de la rédaction d’Opinion Internationale