Quand Guillaume Canet est venu nous présenter son film Au nom de la terre, à l’Assemblée nationale, en projection privée, nous sommes tous sortis de la salle avec la nausée.
Aujourd’hui, Xavier Blandin vit exactement la même situation.
Il est très endetté et il a envisagé le pire. Mais ce pire a été évité.
Après épuisement des autres leviers, des recours, des négociations, pour apurer une partie de ses dettes et lui permettre de se relancer, nous avons changé de stratégie de sauvetage et décidé un ultime recours.
Avec Ghyslaine Pierrat, ma directrice parlementaire, nous avons monté une cagnotte en ligne.
J’ai rencontré plusieurs fois le jeune homme Xavier Blandin, moi-même et ma directrice parlementaire sommes en constant contact au téléphone avec cet agriculteur en détresse.
Nous essayons de le soutenir et de chercher des solutions.
En fait, Xavier Blandin a accumulé une dette très importante.
Dette du fait des matières premières qui augmentent terriblement, du fait qu’on lui demande, comme ds le film Au nom de la terre, de produire ! Produire ! Produire toujours plus, toujours mieux.
C est pourquoi Xavier Blandin, porté par son envie de bien faire pour que ses parents soient fiers, comme il dit : a acheté du matériel, de la farine, des engrais bio, des machines, etc…
Et ça a fait une dette de folie !
La banque a suivi son épopée et l’a beaucoup soutenu. À souligner que Gilles Maronne, le banquier de la Banque populaire a été très présent et a accepté le moratoire de la dette. Son humanisme est à saluer.
Mais aujourd’hui, pour vivre, Xavier Blandin n’a « que » deux possibilités : soit produire du blé bio avec une météo incertaine en août ou juillet, soit vendre ses vaches pour payer la MSA ou les dettes via la banque.
Xavier Blandin a une dette 352 000 € : évidemment, c’est énorme ! C’est souvent le cas dans le monde agricole. On doit trouver au moins 100 000 € . Aujourd’hui, nous nous démultiplions car il faut absolument qu on arrive à augmenter la cagnotte, qui lui est intégralement destinée.
Ce jeune agriculteur, qui représente à 34 ans la jeunesse dans le bourbier de l’agriculture est tout un symbole !
Symbole d’une génération, symbole d’une jeunesse qui croule sous les normes européennes et, par dessus le marché, normes françaises et leur désespoir.
Je pose de nouveau les questions à dessein :
Veut-on couler le monde paysan en France et ses agriculteurs ?
Veut-on vraiment préserver notre indépendance alimentaire ?
Doit-on être indifférent aux suicides : 1 tous les 2 jours ? Doit-on les banaliser ?
Assurément non.
Les paysans ne sont pas des mendiants et ils nous nourrissent !
Cette histoire me touche et m’indigne par son côté fataliste et injuste. J’interpelle ici et maintenant.
Moi, en tant que parlementaire et élu de nation, je pose in fine la question : quelle va être notre politique agricole en France ?
Je veux que nous agissons et travaillons tous en concorde. J’y contribuerai.
Lien de la cagnotte : https://www.leetchi.com/fr/c/
Andre Villiers
Député de l’Yonne