Le plus grand rappeur iranien ne doit pas mourir !
Arrêté et torturé à plusieurs reprises pour avoir participé, à travers ses déclarations et ses chansons de rap, à la révolte « Femme, vie, liberté », à la suite de la mort de la jeune kurde Mahsa Amini le 16 septembre 2022, Toomaj Salehi, arrêté en octobre 2022, torturé puis libéré sous caution en novembre 2023, a été condamné à mort hier matin par le « tribunal révolutionnaire » iranien d’Ispahan. Le motif : « corruption sur terre ».
Le soir même de sa condamnation à mort, la communauté française du hip-hop et des musiques urbaines était réunie pour décerner ses Flammes Awards autour d’une triomphante Aya Nakamura.
Pendant trois heures, aucun rappeur, aucun présentateur, aucun humoriste qui égayait la soirée n’a eu de mot de soutien en faveur de leur collègue iranien.
Quelle tristesse !
Mais l’essentiel est de sauver Toomaj et seule la mobilisation internationale permettra de le faire !
Les rappeurs se doivent d’être solidaires de Toomaj !
Alors je m’adresse à Madame Aya Nakamura, aux organisateurs des Flammes que sont les médias Yard et Booska-P, aux artistes Jul, Ninho, Booba, Heuss l’enfoiré : prenez la parole, engagez-vous, mobilisez tous les artistes, appelez vos millions de fans à demander que la justice iranienne commue la peine de mort du rappeur Toomaj, qu’elle le libère et lui permette, comme vous, d’exercer librement son art !
Rappelons qu’en 2023, l’Iran a exécuté au moins 853 détenus. Par pendaison.
Rappelons que Toomaj, artiste de 33 ans, appelait dès 2021 au réveil des consciences et à la mobilisation de ses compatriotes dans sa chanson « Trou de souris » : « Sache qu’il n’y a pas de vote blanc. Il n’y a pas de neutralité dans ce combat. »
« L’espoir de le sauver existe encore », explique Maître Dylan Slama, un des avocats de Toomaj. « Cela passe par une mobilisation de chacun, au-delà de la communauté iranienne, qui est déjà très investie : il y a des exemples où une mobilisation internationale a permis de repousser l’exécution. J’appelle chaque citoyen, qui doit se sentir concerné, à prendre la parole, et notamment la communauté artistique, qui sait se mobiliser contre l’injustice ».
La liberté d’expression pour Toomaj, c’est le combat pour la liberté, notamment celle des rappeurs de dire ce qu’ils pensent, à Téhéran comme à Paris.
Tous ensemble pour demander la liberté et la vie pour Toomaj !
Michel Taube
Fondateur d’Opinion Internationale et d’Ensemble contre la peine de mort
