Les services d’urgences, qu’ils soient publics ou privés, jouent un rôle crucial dans le maintien de la santé et de la sécurité des populations.
Environ 22 à 23 millions de patients ont consulté aux urgences en 2023.
4 à 5 millions dans les urgences privées et 17 à 18 millions dans les services publics.
Les médecins urgentistes, aux formations identiques, provenant des mêmes stages et universités, peuvent choisir encore, selon leurs volontés, de travailler dans l’un ou l’autre type établissements : ils seront alors salariés dans l’hôpital public et auront un statut libéral dans une clinique privée.
Les urgences, dans les deux cas, accueillent sans distinction de revenu ou de statut social.
L’accueil se fait aussi selon les moyens mis à disposition dans l’établissement, ces derniers ne disposant pas chacun de tout l’arsenal des spécialités médicales ou des moyens techniques, pour ne prendre que la pédiatrie ou la psychiatrie en exemples.
Les urgences privées complètent souvent ce système à deux jambes en offrant des services spécialisés et parfois plus rapides grâce à des ressources supplémentaires : il y existe des accueils d’urgences extrêmes, comme en cardiovasculaire. Cela peut être le cas aussi de certaines urgences du public qui disposent de moyens plus larges, comme des services de réanimation.
Les urgences privées peuvent aussi soulager la pression sur les hôpitaux publics en traitant des cas moins graves ou en fournissant des soins et des explorations plus rapides. La complémentarité des deux est essentielle. Ils assurent l’équité, l’universalité de l’accès aux soins, flexibilité et innovation.
Ensemble, ils forment un réseau robuste qui s’adapte aux besoins divers de la population, garantissant que chaque individu reçoive l’attention nécessaire en temps de crise, ou même parfois de pénurie médicale. C’est cette synergie qui renforce le système de santé dans son ensemble, au service de la population.
Pour la pérennité de ce système vertueux que connaît la France depuis des décennies, il est indispensable désormais qu’il soit soutenu sans faille par les instances et les tutelles de la santé.
Ce n’est pas toujours le cas, et depuis des années, des guerres d’égo et de clochers impliquent notamment les partisans du « tout public » à ceux qui défendent une médecine libérale.
La situation est devenue à l’heure actuelle critique, avec un désintérêt financier, social et de reconnaissance pour les libéraux de la part des tutelles. Du moins c’est ce qui est perçu par la majorité des médecins urgentistes libéraux.
Certains syndicats de médecins du public, loin de ces « états d’âmes » et oubliant toute solidarité, également ensevelis « sous leurs problèmes », n’ont pas réagi pour soutenir leurs collègues et faire face pour résoudre ensemble cette issue qui sera fatale pour les deux protagonistes à n’en pas douter.
La situation, disons-le, plus confortable du service public salarié, est également à l’origine de ce manque de solidarité envers les libéraux, alors qu’ils sont en secteur 1 conventionné par la sécurité sociale, sans aucune différence pour les patients. Un fantasme d’enrichissement extrême des libéraux a également la vie dure, ce qui n’aide certainement pas, surtout en France.
De plus, un système de forfait selon l’âge a été érigé aux urgences libérales, avec des diminutions significatives pour le travail férié et du soir. Incompréhensible !
De l’abandon au burn-out, nombreux sont désormais les collègues urgentistes qui baissent les bras, pour ne pas dire plus. Les dirigeants seraient irresponsables de ne pas tenir compte de ces revendications et des alertes lancées maintes fois.
Voir défaire notre système français si envié dans le monde, par nos propres fautes et devant nos yeux, n’est plus supportable.
Monsieur le Président,
Monsieur le Premier Ministre,
Mesdames, Messieurs les Ministres,
Mesdames et Messieurs les Députés,
Nous sommes tous concernés par cette indispensable réconciliation entre Public et Privé, entre les divers acteurs et secteurs de la Santé.
Celle-ci serait à l’honneur de tous, dépassant les clivages et les égo ou la rigidité d’une idéologie qui n’ont pas lieu d’être dans un monde de soins, de traitements et d’apaisements humains.
Oublions la guerre des chefs.
Ne perdons pas notre âme.
Sources
https://gestions-hospitalieres.fr/le-systeme-de-sante-allemand/
l’OCDE
Les Échos