Le Comité Français du Fair Play (CFFP) et le Comité National Olympique et Sportif Français (CNOSF) organisent mardi 28 mai le Forum international : « La trêve olympique pour les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 », sous le Haut patronage d’Emmanuel Macron. Un événement auquel Opinion Internationale, partenaire presse, s’associe pleinement.
Jean-Pierre Mougin, président du CCFP, répond à Mathilde Chardon et Laurent Tranier pour Opinion Internationale sur la vocation de cet organisme, l’organisation et les ambitions de cette journée exceptionnelle.
Entrée libre – Inscription obligatoire en ligne ici : FORUM DE LA TRÊVE OLYMPIQUE 2024 (weezevent.com)
Tout d’abord, pouvez-vous nous présenter la mission du Comité Français du Fair Play dont vous êtes le président ?
Notre mission est de défendre les valeurs du sport, dont les valeurs olympiques – excellence, amitié, respect – et de mettre en avant toutes les initiatives qui sont prises concernant le fair-play dans le monde du sport.
Nous récompensons au travers de prix, les Iris du sport, les sportifs, mais également les dirigeants, les arbitres, les journalistes qui ont eu une carrière remarquable en terme de fair-play et de respect des valeurs du sport. On récompense aussi les personnes qui ont pu avoir un geste particulier au cours de l’année. Cette remise de prix porte le nom de la déesse grecque Iris, messagère des Dieux et détentrice de l’arc-en-ciel de la concorde : elle participait à la paix, comme nos lauréats le font tous les ans avec le sport.
Nous organisons aussi des forums, comme celui qui se déroule le 28 mai. Ces forums tournent autour de thèmes d’actualité. Il semblait évident que cette année, nous devions parler de la trêve olympique au service de la paix. Nous avions déjà organisé en 2019 un forum sur la trêve olympique à la suite des jeux de PyeongChang. L’édition avait vu les délégations de la Corée du Nord et du Sud défiler ensemble, mais aussi concourir ensemble au sein d’une équipe de hockey sur glace (A lire : Les deux Corées : deux mondes pas si incompatibles ? – Tour du monde des délégations olympiques #5).
Même si cet événement avait prouvé au monde que le sport pouvait rapprocher les peuples, la réconciliation avait malheureusement été de courte durée. C’est pour cela et avec toute l’actualité violente dont nous sommes spectateurs quotidiennement que nous continuons nos actions. D’où l’importance de ce forum en cette année de Jeux olympiques en France.
Avez-vous espoir qu’une trêve olympique mondiale puisse accompagner l’événement Paris 2024 ?
Début mai, le président chinois Xi Jinping, en visite officielle à Paris, a soutenu l’idée d’une trêve mondiale à l’occasion des Jeux olympiques. « Le monde d’aujourd’hui est loin d’être tranquille. En tant que membre permanent du Conseil de sécurité des Nations unies et en tant que grand pays responsable, la Chine appelle avec la France à une trêve dans le monde entier à l’occasion des Jeux olympiques de Paris », a-t-il déclaré aux côtés du Président Emmanuel Macron. C’est un message fort que nous soutenons et que nous souhaitons voir se réaliser, comme la majorité des pays. Malheureusement, la Russie par exemple n’a semble-t-il pas entendu ce message, ce qui avait déjà été le cas avant les Jeux de Pékin.
L’écart entre les déclarations et les faits est encore trop présent dans le monde, c’est dommage. Pendant les Jeux, l’objectif est de voir de beaux gestes, de beaux champions devants des milliards de téléspectateurs et tout cela afin de donner une image positive du sport. J’espère que tous les athlètes seront célébrés et respectés, ceux issus de pays en guerre et qui doivent gérer cette émotion très forte, mais aussi les athlètes russes, qui ne participeront pas sous le drapeau de leur pays et qui ne sont pas les responsables du conflit en Ukraine. Les sportifs sont aussi victimes des conflits. Ils viennent pour le sport et ses valeurs.
Ce Forum pour la trêve olympique du 28 mai a été construit autour de trois tables rondes, pouvez- vous nous en présenter les enjeux ?
La première table ronde, « Trêve olympique et JO de Paris » sera l’occasion de se demander si ces Jeux de Paris peuvent favoriser une certaine unité entre les différents pays. Avec notamment le président du CNOSF et membre du CIO, David Lappartient, coorganisateur aux côtés du CFFP. Il y a malheureusement de nombreux conflits actuellement dans le monde, comme celui entre Israël et le Hamas avec la Palestine entre les deux. On espère que les deux équipes, celle d’Israël et celle de la Palestine, seront bien présentes et qu’elles seront applaudies : elles le méritent autant que les autres délégations. On souhaite des Jeux unis, du bien vivre ensemble et que l’accueil qui leur sera fait permettra à tout le monde de se sentir bien à Paris.
La deuxième table ronde abordera « La jeunesse et l’éducation par le sport ». Actuellement, les jeunes se posent beaucoup de questions, sur leur avenir, mais aussi celui du pays. La question sera alors comment les jeunes peuvent-ils avoir une vision plus positive de l’avenir et comment le sport peut y contribuer. On évoquera aussi bien sûr l’héritage de Paris 2024 pour les jeunes générations et l’espoir d’un monde meilleur. À cette occasion, nous avons choisi pour intervenants, les fédérations sportives liées à l’école avec l’USEP pour le primaire, l’UNSS pour le secondaire, l’UGSEL pour l’enseignement privé, la licence STAPS pour l’université, pour les valeurs du sport.
Nous aimerions que les jeunes retiennent que le sport, c’est une bataille pour des résultats, pour être le meilleur, mais c’est aussi l’endroit où l’on félicite les perdants autant que les gagnants. La compétition sportive, c’est un endroit où l’on se rassemble, on respecte les règles, l’arbitre et les supporters. Le message que les jeunes doivent intégrer, c’est que le sport unit les peuples, quelles que soient les différences. Ces Jeux, il faut que cela soit une expérience qu’ils gardent à vie et la transforment en espoir pour le futur.
Dans la troisième table ronde, nous aborderons plus précisément la question de la participation des athlètes russes et biélorusses aux JO de Paris, qui pourront concourir sous certaines conditions et pas sous le drapeau de leur pays.
Quand on voit que, malgré de nombreux appels à la paix et à une trêve olympique, certains pays ne respectent pas, comment faire pour ne pas se sentir impuissant et continuer dans cet engagement ?
Effectivement, il y a parfois un sentiment d’impuissance. La politique l’emporte et décide de la destinée des uns et des autres, mais beaucoup de dirigeants considèrent que le sport est un élément contributeur à l’image et aux valeurs de leur pays. Il faut rester optimiste même si la guerre existe pour des raisons qui nous dépassent. Le sport reste l’un des éléments fédérateurs même à travers l’horreur des guerres. Si le sport peut apporter un peu de douceur, de bonheur et d’espoir pendant ces jeux, il ne faut pas rater cette occasion. On peut espérer que ces jeux fassent réfléchir et contribuent à nous porter vers un monde meilleur.
Nous sommes très fiers d’accueillir ce Forum à quelques semaines des Jeux de Paris. Ce sera un moment important et nous vous donnons rendez-vous le 28 mai dans les locaux du CNOSF avec Opinion Internationale comme partenaire presse officiel.
Merci Jean-Pierre Mougin.