Dans le langage familier, NTM, Nique Ta Mère, est une insulte, au premier degré et dans son acceptation au sens propre. C’est une insulte incestueuse ! C’est ainsi qu’en 1988 Kool Shen et Joey Starr ont créé et appelé leur groupe, le célèbre Supreme NTM. Jul avait chanté « Nique ta mère sur la Canebière » en 2020, recevant une forme de consécration en allumant le chaudron olympique à Marseille le 8 mai dernier.
Un choix vivement regretté sur les réseaux sociaux, un choix vivement regretté pour la maman que je suis : j’ai pensé à nos filles, à ma fille, à toutes ces femmes qui ont été victimes de viol, à toutes ces femmes qui meurent sous les coups de leurs maris.
J’ai pensé à moi, une maman comme de nombreuses mamans qui élèvent seules leurs enfants. Ce “Nique ta mère” raisonnait cruellement en moi car ce choix est un très mauvais signal envoyé à cette jeunesse perdue en manque de repères.
Jul mis en avant pour représenter notre société française, c’est le reflet de la culture dans laquelle nous vivons et d’enjeux beaucoup plus profonds.
En effet, je ne peux m’empêcher de penser que « Nique ta mère » peut également être interprété comme une forme de rébellion contre les normes sociales et les conventions linguistiques établies. En le choisissant comme moyen d’expression, certains cherchent à transgresser les limites et à affirmer leur indépendance vis-à-vis des codes de conduite traditionnels.
Le choix de Jul nous parle d’une société qui ne favorise pas le respect aux femmes, des femmes qui sont des mères isolées, agressées, violées, harcelées, excisées qui ont été certainement tout comme moi profondément blessées.
Les maux de la société, les mots des mamans, viennent des valeurs de base que nous souhaitons imprégner à nos enfants. Il est temps que la société reconnaisse la valeur inestimable des mamans à travers l’éducation qu’elles donnent à leurs enfants. Les politiques gouvernementales et les programmes sociaux doivent en tenir compte et contribuer à un changement de mentalité qui brisera enfin les stéréotypes et les préjugés qui dévergondent nos jeunes filles qui seront un jour des mamans.
Un Dieu vivant, ce Jul qui chante “Nique ta mère”. Voulons-nous vivre dans une société où les mamans sont ainsi traitées ?
Faut-il le rappeler ? La liberté d’expression ne signifie pas l’absence de responsabilité. Les mots que nous choisissons ont un impact sur ceux qui les entendent, et nous devons donc être conscients de leur pouvoir et de leurs implications.
Je veux une société d’honneur, de respect pour mes enfants, pour nos enfants !
Jamais je ne permettrai à mes enfants un langage si irrespectueux !
Et vous, les mamans de ces rappeurs, vous les autorisez donc à dire « Nique ta mère » ?
C’est sur ces paroles d’espérance que je souhaite une bonne fête des mères à toutes les mamans.