A l’heure où en France, une commission d’enquête est chargée de faire la lumière sur les dysfonctionnements de la protection de l’enfance dans notre pays, l’échelle européenne doit être concernée par le même exercice. Le récent rapport de l’Unicef l’y invite.
L’ONG interpelle sur 20 millions d’enfants, au sein de l’UE, qui sont menacés de pauvreté et d’exclusion sociale.
Ce chiffre doit sonner comme une alarme pour tous les humanistes que nous sommes.
Les troubles de la santé mentale explosent, et notamment chez les enfants. Ces derniers sont également très exposés à la pollution par les pesticides, engendrant des conséquences néfastes pour leur santé et des retards de développement. En effet, en 2019, on comptait pas moins de 472 décès d’enfants, dont la grande majorité avait moins d’un an.
Aussi, Le fléau des violences sexuelles est également bien présent au sein de l’UE avec un enfant sur 8, qui est exposé aux abus en ligne.
Le rapport de cette ONG formule des préconisations, parmi lesquelles “renforcer la politique de l’enfance”, “agir sur les leviers ayant un impact sur la pauvreté des enfants”, “évaluer l’impact du Green Deal pour l’Europe sur la santé des enfants”….
Dans son programme de 2011, la Commission européenne développait pas moins de 4 domaines : la justice adaptée aux enfants, les enfants vulnérables, les enfants dans l’action extérieure de l’UE la participation ainsi que la sensibilisation des enfants.
De manière sous-jacente à ces domaines, la Commission propose 11 actions.
Si l’on regarde attentivement, nous pouvons noter l’action de prévention de l’UE en matière d’enfance en danger. Pour autant, celle-ci occulte complètement les enfants victimes d’institutions maltraitantes, de décisions politiques précarisantes des États membres ou de l’UE.
Et dans ce contexte, Comment ne pas penser à la récente loi Immigration et les conséquences pour les mineurs non accompagnés ?
Les politiques d’austérité financière bien connues de l’UE ont elles aussi participé à la vulnérabilisation des enfants.
Ainsi, la France, au sein de l’union européenne, pourrait impulser un autre paradigme, déclarer que les enfants doivent être protégés et respectés pour ce qu’ils sont, des êtres vivants, à égalité avec tous les individus.
Par exemple, le sujet des violences éducatives ordinaires pourrait donner lieu à des perspectives communes à tous les pays de l’union, considérant les châtiments corporels comme contraire à l’intérêt supérieur, et ainsi, poser les jalons d’une autre manière d’envisager l’éducation.
Alors que dans quelques jours – le 9 juin en France – nous citoyens européens seront amenés à choisir nos parlementaires européens pour la mandature 2024-2029 – je propose que l’enfance devienne l’une des grandes causes de l’Union européenne !
Baptiste Ménard
Adjoint au Maire de Mons-en-Baroeul, Président de « Lueurs Républicaines »