La France osera-t-elle un jour abolir le seuil de 5 % pour redonner espoir aux abstentionnistes et revitaliser sa démocratie en assurant une meilleure représentation des petits partis tout en maintenant la stabilité politique ?
À quelques jours des élections européennes, les grands partis traditionnels intensifient leurs efforts, multipliant les apparitions sur les plateaux télés et radios. Cependant, cette course contre-la-montre se fait au détriment de listes souvent exclues des débats médiatiques. Face à une invisibilité médiatique, un manque de financements et un seuil minimal de 5 % à atteindre, les listes font face à un parcours semé d’embûches pour ces élections.
Une règle différente selon les États membres
Il est important de noter que cette règle des 5 % n’est pas universelle au sein de l’UE. Chaque État membre est libre de fixer un seuil tant qu’il ne dépasse pas 5 %. En France, atteindre ce seuil est nécessaire pour avoir des candidats élus députés européens, qui sont ensuite répartis proportionnellement parmi les 81 représentants français envoyés à Strasbourg. Ainsi, tous les partis qui n’atteindront pas ce seuil le 9 juin resteront sans élu.
Diverses visions pour l’Europe
Parmi les “petites listes”, certaines défendent des idées ambitieuses. L’une propose une union plus étroite des États européens, une autre se focalise sur la transition écologique, et une autre encore milite pour la défense des enfants. Sven Franck, candidat de la liste Europe Territoires Écologie et représentant de Volt, un mouvement citoyen de 30 000 membres répartis dans 31 pays européens, dénonce l’effet du seuil de 5 % sur le renouvellement politique. « Avec un seuil élevé, il y a peu de chances que de nouveaux partis émergent, ce qui dissuade les partis établis d’évoluer. Dans l’économie, nous encourageons les startups, mais en politique, nous les bloquons. Ce n’est pas bon pour notre démocratie, » explique Franck.
Un système électoral à repenser
Sven Franck propose d’introduire un double vote de préférence. Le premier vote, « de cœur », irait au parti préféré, grand ou petit, tandis que le second vote, « de raison », serait pour un candidat susceptible de franchir le seuil de 5 %. Si la première préférence n’atteint pas les 5 %, la seconde serait alors prise en compte, éliminant ainsi le concept de « vote utile » et permettant aux citoyens de voter librement pour le parti de leur choix sans craindre de gaspiller leur vote.
La démocratie est-elle à son crépuscule lorsque les citoyens se détournent, sentant que leur voix n’est plus entendue? La France envisagera-t-elle de supprimer le seuil de 5 % pour encourager la participation électorale, favoriser une représentation plus diverse des partis politiques ? Une idée pour les prochaines Européennes de 2029 ?