La chronique de Patrick Pilcer
15H34 - lundi 10 juin 2024

Dissolution : le moment de vérité est proche ! La chronique de Patrick Pilcer

 

Aucune surprise, en fait, dans les résultats des élections européennes en France ce 9 juin. Les sondages des derniers jours donnaient, assez précisément pour une fois, l’état des forces politiques en présence. Il y eut certes un petit report de voix des écologistes vers l’extrême gauche pro-islamiste incarnée par LFI, mais le poids des uns et des autres a été totalement conformes aux prévisions des instituts de sondage.

 

La grande surprise fut autre.

Alors qu’il clamait haut et fort qu’il ne fallait pas nationaliser un scrutin européen, le Président Macron a opté pour la dissolution de l’Assemblée Nationale. La suite de notre histoire dira si la Bérézina du 9 juin sera suivie d’un Austerlitz ou d’un Waterloo, car tout est encore possible, comme l’inverse de tout.

Quels ont bien pu être les raisonnements du Président pour décider de cette dissolution, après des résultats si prévisibles ?

Tout d’abord, peut-être, un raisonnement stratégique, d’homme d’Etat. On ne pouvait continuer avec un gouvernement qui ne pouvait plus réellement gouverner, une assemblée qui ne pouvait plus légiférer, des hurluberlus insoumis qui ne cherchaient qu’à installer le chaos partout, dans nos rues comme au Palais Bourbon, et le RN tous les jours plus fort sans rien faire, sans programme sérieux, avant l’échéance de 2027 et l’élection suprême. Mieux vaut donc avoir le RN à l’Assemblée tout de suite et lui à l’Elysée pendant encore 3 ans pour éviter le pire, et permettre à un candidat de la Droite raisonnable et du Centre de l’emporter plus tard, pour l’élection qui compte.

Ensuite un raisonnement tactique, de chef de parti. En 3 semaines, il installe une Blitz Krieg ; il empêche les autres partis de mettre en place leur programme électoral, leurs alliances, leurs nouvelles têtes. Il sauve les sièges des députés bien implantés, malgré l’étiquette-boulet à porter, et mise sur des triangulaires très nombreuses. Mais cette fois, dans ces triangulaires le vote NUPES/LFI sera portion congrue et RN comme Renaissance se partageront les circonscriptions. Et le 7 juillet au soir, un doux vent estival pourrait même permettre à une majorité Centre et Droite raisonnable de détenir la majorité à l’Assemblée, ou tempérer une victoire relative du RN.

Dans la stratégie comme dans la tactique, le raisonnement a du sens. Mais il faut pour cela un programme fort de restauration de l’Autorité partout, à l’Ecole, à l’Hopital, à la Justice, dans tous les services publics, une politique ferme contre les séparatismes, essentiellement islamistes en banlieue, une politique assumée de régulation de l’immigration, et la fin du « En même Temps » qui est un pas de danse désuet, car beaucoup lui préféreront alors la valse, même de Vienne…Il faut aussi des gens qui incarnent vraiment ce programme, et ce changement de méthode et de gouvernance.

Au final, c’est bien le Maître des Horloges qui a la main. La Renaissance est un bon moment de notre Histoire qui nous a amené du bas Moyen Age aux Siècles des Lumières. A Emmanuel Macron de nous prouver que sa gouvernance a évolué et qu’elle ne nous amène pas strictement l’inverse !


Patrick Pilcer
Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale