David Lappartient s’est imposé comme l’une des personnes les plus influentes du sport mondial.
Le président du Comité National Olympique du Sport Français (CNOSF) cumule les postes : président de l’Union Cycliste Internationale, Membre du CIO ou encore président du Conseil Départemental du Morbihan. Il mène parallèlement les destinées de la candidature française pour l’organisation des Jeux d’hiver de 2030.
A l’occasion de la révélation des candidats au poste de porte-drapeau pour les Jeux Olympiques et Paralympiques, il livre son point de vue sur les derniers préparatifs de Paris 2024, dans un contexte de crise politique.
Il n’esquive aucune question pour Opinion Internationale.
David Lappartient, nous connaissons désormais les athlètes candidats pour être porte-drapeaux, c’est un moment important, symbolique. Etes-vous fier et heureux de ces 14 candidatures pour les Jeux Olympiques et des 4 pour les Jeux paralympiques ?
Elles sont toutes exceptionnelles. On a de très grands champions avec des personnalités totalement différentes. Ce sera aux athlètes de décider, et je suis très heureux qu’on ait un choix assez large de 14 athlètes, 6 hommes, 8 femmes, provenant de 10 sports différents. Quels que soient les deux gagnants, ils seront des fabuleux ambassadeurs.
Comment travaillez-vous en ce moment ? Je ne vous demanderai pas évidemment votre avis sur la dissolution de l’Assemblée Nationale, ce n’est pas le propos. En revanche, ça complique forcément votre travail à 43 jours du début des Jeux.
Assez peu finalement. Car si à 43 jours des Jeux, nous ne sommes pas prêts, on ne le sera jamais. Toutes les décisions ont été actées, le dernier conseil d’administration a eu lieu. Nous sommes dans les préparatifs finaux et sommes très confiants. Il pourrait y avoir quelques difficultés avec les manifestations qui mobilisent des forces de police. On appelle naturellement tout le monde au calme. Ça pourrait nous contraindre dans la délivrance des documents pour la candidature aux Jeux olympiques d’hiver de 2030. Mais d’une manière générale, il y a une continuité de ce qui est fait. Nous sommes pleinement concentrés sur la réussite de ces Jeux.
Le mouvement sportif s’était prononcé lors des dernières élections présidentielles, avec notamment un soutien pour le candidat Emmanuel Macron contre Marine Le Pen. Est-ce que vous alertez le mouvement olympique et les athlètes pour leur dire « attention » on ne se positionne pas politiquement dans ce moment qui va forcément être charnière ?
Chaque citoyen, chaque athlète, chaque dirigeant peut avoir son avis. Il est tout à fait légitime qu’il puisse l’exprimer s’il a envie. Mais quand on parle du mouvement sportif dans sa globalité, quand on parle du CNOSF lui-même, nous appliquons la charte olympique. Nous sommes un organe politiquement neutre et qui doit respecter celles et ceux qui sont élus, qui sont le fruit du résultat des votes. Pour nous, la neutralité est la condition du maintien de notre unité. Nous avons 16 millions de licenciés, il y a fort à parier que chacun ait ses opinions aussi diverses que celles qui se sont exprimées dimanche dernier. En revanche, le passage de la flamme olympique réunit des centaines de milliers de personnes. C’est bien la preuve que quel que soit le vote des uns et des autres, le sport rassemble. J’estime que si nous devions sortir de notre neutralité, on mettrait en danger notre unité. Donc nous n’avons pas, pour ce qui est du mouvement sportif, de consigne de vote à passer.
David Lappartient, revenons sur la candidature de la France pour les Jeux d’hiver 2030. Vous êtes du genre à assumer plusieurs responsabilités, rien ne vous fait peur, mais quand même ! Vous ne craignez pas que cet épisode politique ne trouble cette candidature ? Vous l’avez laissé entendre lors de la conférence de presse.
Je reste confiant parce que je n’ai pas vu dans les partis, quelles que soient celles et ceux qui prétendent vouloir gouverner, d’hostilité à l’égard de la candidature française aux Jeux olympiques d’hiver de 2030. Donc je n’ai pas de doute que ce soit confirmé, quel que soit le gouvernement qui sera issu des élections législatives. D’autant plus qu’un accord de principe a été trouvé entre l’État et les régions sur les contributions des uns et des autres. Je suis confiant pour que la candidature soit délivrée le 24 juillet.
Propos recueillis par Frédéric Brindelle
Journaliste, chef de rubrique « Opinion Paris 2024 »