Edito
10H10 - vendredi 21 juin 2024

Fête de la musique en France et dans le monde, brouhaha assourdissant en vue au Palais Bourbon. L’édito de Michel Taube

 

C’était presque le bon temps ! L’Assemblée nationale n’avait plus de majorité gouvernable, les Insoumis en faisaient déjà un ring de boxe, la musique parlementaire laissait place à un brouhaha quasi permanent. C’était hier, c’était presque le bon temps.

Car demain, ce sera la tempête, la cacophonie, du mauvais rap avec un groupe Rassemblement national probablement en tête mais une France Insoumise en position de force et une France plus ingouvernable que jamais !

En ce jour de Fête de la musique devenue événement planétaire (elle sera bientôt loin la France éclairant le monde…), cela risque fort de ne pas être la Fête pour tout le monde d’ici le 7 juillet… On dit que la musique adoucit les mœurs ? Ésope, lui, connaissait bien sa partition.

Le fabuliste grec du VIe siècle av. J.-C. s’est plu à instruire ses contemporains, comme le fera La Fontaine, le plus célèbre de ses sectateurs, non sans agrément, avec ironie. Nous conseillons aux Louis Boyard contemporains et aux émules qu’ils pourraient malheureusement faire dans la prochaine Assemblée la lecture du Joueur de cithare. Si l’insoumis impertinent estime n’avoir pas de leçon à recevoir d’un « agent » double, qu’il prête au moins attention à celle de cette fable. La traduction que nous en proposons est celle d’Émile Chambry, dans la Collection des universités de France (collection Budé), aux éditions des Belles lettres. Son prix assez élevé reste toutefois raisonnable pour tout un chacun, y compris pour un parlementaire privé d’une partie de ses subsides pour insolence.

 

« Un joueur de cithare dépourvu de talent chantait du matin au soir dans une maison aux murs bien plâtrés. Comme les murs lui renvoyaient les sons, il s’imagina qu’il avait une très belle voix, et il s’en fit si bien accroire là-dessus qu’il décida de se produire au théâtre ; mais arrivé sur la scène il chanta fort mal et se fit chasser à coups de pierres.

Ainsi certains orateurs qui paraissaient à l’école avoir quelque talent ne sont pas plus tôt entrés dans la carrière politique qu’ils font éclater leur incapacité. »

 

Pour ce 21 juin, le site de Météo France annonce, au-dessus du Palais Bourbon, des éclaircies toute la journée mais de lourds nuages orageux en vue. Les vociférations des futurs Insoumis du Palais risquent de faire pleuvoir et pleurer bon nombre d’entre nous…

Bonne fête de la musique à tous !

 

Michel Taube

 

Directeur de la publication