Il est 22h30 ce dimanche 7 mai 2017.
Emmanuel Macron fait son entrée sur l’esplanade du Louvre pour saluer ses partisans. Alors qu’il quitte la scène au son de la Marseillaise, il choisit l’Hymne à la joie pour son arrivée. Une musique reprise partout depuis sa création en 1824, transformée et vidée de son message de joie et d’amitié universelles, puisqu’elle a été choisie aussi bien par l’Union européenne que le régime raciste de Rhodésie, les Nazis ou l’état du Kosovo à sa création en 2008… Sur la playlist des pires détournements, ce tube musical a du bien souvent se faire retourner dans sa tombe, Beethoven.
Il est 21h, nous sommes le dimanche 9 juin 2024.
Tout n’est plus aussi bien réglé que du papier à musique. La France a désormais du mal à accorder ses violons. Tout sonne faux. Le maître des horloges a perdu le tempo.
Beethoven a laissé sa place à ColdPlay. L’hymne à la joie à Viva la vida.
Ce tube planétaire des Coldplay, vendu à près de 7 millions d’exemplaires, résonne particulièrement en ce vendredi 21 juin 2024, 12ème jour du fameux « jour d’après », jour de la fête la musique, symbole de fraternité, de liberté et de créativité. Cependant, anecdotique cette année, tant les préoccupations sont focaliées ailleurs.
Viva la Vida est un dicton espagnol qui se traduit par « longue vie » ou « vive la vie ». Il est souvent utilisé comme un encouragement ou un cri pour inciter chacun à accepter les hauts et les bas de la vie et à en profiter pleinement.
Il tombe à point nommé en cette période tragiquement agitée en France !
Viva la vida ! Viva la Vida ! Viva la Vida ! Répétons le 3 fois. Nous avons besoin de l’ancrer durablement dans notre inconscient.
Les paroles de cette chanson des Coldplay sont fortement inspirées de la vie du roi de France Louis XVI, facilement transposables à un « autre monarque » bien plus contemporain mais tout aussi décrié : le bien nommé Emmanuel Macron.
Sans mentionner le roi Louis XVI, les paroles de Viva la Vida décrivent l’histoire d’un roi qui a tout perdu, y compris son royaume. Il se lamente sur la nature éphémère de la richesse et du pouvoir, tout en se sentant impuissant, bouleversé et vaincu. Le refrain, que nombre d’entre nous ont forcément entonné en soirée, exprime toute une gamme d’émotions ressenties par ce roi détrôné :
« J’avais l’habitude de gouverner le monde
Les mers se levaient quand je donnais l’ordre
Maintenant, le matin, je dors seul
Balayer les rues qui m’appartenaient ».
Les paroles de la chanson font également référence à des événements historiques tels que la Révolution française et l’exécution du roi Louis XVI.
« I used to rule the world » et « feel the fear in my enemies’ eyes » (Je régnais sur le monde » et « je sentais la peur dans les yeux de mes ennemis ) ou encore « revolutionaries wait for my head on a silver plate » (« Les révolutionnaires attendent ma tête sur un plateau d’argent »).
Un autre indice permet de faire le rapprochement entre le single et Louis XVI, les premières secondes de la chanson sont inspirées de la musique que l’on jouait à la cour de France au XVIII siècle. Sans oublier le clip, durant lequel on peut apercevoir le drapeau de la République française, symbole révolutionnaire.
Nous l’aurons compris, Viva la Vida est profondément influencé par la Révolution française, caractérisée par le désir passionné des citoyens de s’affranchir des monarques au pouvoir, en quête de liberté et d’égalité. La révolution est une période plutôt sanglante et sombre de l’histoire de France, malgré son influence positive sur le peuple français et la démocratie.
L’album de Coldplay vise à refléter cette dualité avec un titre comme Viva la Vida ou Death. Il s’agit d’une métaphore sur les choix de la vie et les répercussions de ces décisions qui peuvent produire des résultats positifs ou négatifs.
Interrogé sur la chanson, le bassiste Guy Berryman a déclaré : « C’est une histoire sur un roi qui a perdu son royaume, et toutes les illustrations de l’album sont basées sur l’idée des révolutionnaires et des guérilleros. Il y a ce point de vue légèrement antiautoritaire qui s’est glissé dans certaines des paroles. C’est une sorte d’acquittement entre être le fait d’être encerclé par les gouvernements d’un côté, mais aussi que nous sommes des êtres humains avec des émotions et nous allons tous mourir avec la stupidité de ce que nous avons à supporter chaque jour. D’où le titre de l’album. »
Enfin, inutile de rappeler que la pochette de l’album Viva la Vida est basée sur la peinture « La Liberté guidant le peuple » d’Eugène Delacroix, inspirée de la Révolution de Juillet, les « Trois Glorieuses ».
Il est 20h, nous sommes le dimanche 7 juillet 2024. Une autre révolution se profile-t’elle à l’horizon ? Qui guidera désormais le peuple ?
Viva la vida ! Viva la Vida ! Viva la Vida !
Géorgia Sarre-Hector
PAROLES
Viva La Vida
Vive la vie
I used to rule the world
Avant, je dirigeais le monde
Seas would rise when I gave the word
Les océans se soulevaient quand j’en donnais l’ordre
Now in the morning I sleep alone
Maintenant je dors seul le matin
Sweep the streets I used to own
Je balaye les rue qui m’appartenaient
I used to roll the dice
Avant, je jetais les dés,
Feel the fear in my enemy’s eyes
Je sentais la peur dans les yeux de mes ennemis,
Listen as the crowd would sing :
J’écoutais la foule chanter :
« Now the old king is dead ! Long live the king ! «
» Le vieux roi est mort ! Longue vie au roi ! «
One minute I held the key
Durant une minute je tenais la clé
Next the walls were closed on me
Celle d’après on m’enfermait
And I discovered that my castles stand
Et j’ai découvert que mes châteaux reposaient
Upon pillars of salt and pillars of sand
Sur des piliers de sel et des piliers de sable
(Chorus)
I hear Jerusalem bells are ringing
J’entends sonner les cloches de Jérusalem,
Roman Cavalry choirs are singing
Chanter les chœurs de la cavalerie romaine
Be my mirror, my sword and shield
Soyez mon miroir, mon épée et bouclier
My missionaries in a foreign field
Mes missionnaires sur un champ étranger
For some reason I can’t explain
Pour une raison que je ne peux expliquer
Once you’d gone there was never, never an honest word
Une fois que tu étais parti il n’y avait plus jamais, jamais de parole honnête
That was when I ruled the world
C’était quand je dirigeais le monde
(Ohhh)
It was the wicked and wild wind
C’était le vent mauvais et sauvage
Blew down the doors to let me in
Qui renversait les portes pour me laisser entrer
Shattered windows and the sound of drums
Fenêtres brisées et le son des tambours
People couldn’t believe what I’d become
Les gens ne pouvaient pas croire ce que j’étais devenu
Revolutionaries wait
Les révolutionnaires attendent
For my head on a silver plate
Ma tête sur un plateau d’argent
Just a puppet on a lonely string
Juste un pantin tenu par un seul fil
Oh who would ever wanna be king ?
Oh qui voudrait un jour être roi ?
(Chorus 2)
I hear Jerusalem bells are ringing
J’entends sonner les cloches de Jérusalem,
Roman Cavalry choirs are singing
Chanter les chœurs de la cavalerie romaine
Be my mirror, my sword and shield
Soyez mon miroir, mon épée et bouclier
My missionaries in a foreign field
Mes missionnaires sur un champ étranger
For some reason I can’t explain
Pour une raison que je ne peux expliquer
I know Saint Peter won’t call my name
Je sais que Saint Pierre n’appellera pas mon nom
Never an honest word
Jamais de parole honnête
And that was when I ruled the world
Et c’était quand je dirigeais le monde
(Ohhhhh Ohhh Ohhh)
(Chorus 3)
I hear Jerusalem bells are ringing
J’entends sonner les cloches de Jérusalem,
Roman Cavalry choirs are singing
Chanter les chœurs de la cavalerie romaine
Be my mirror, my sword and shield
Soyez mon miroir, mon épée et bouclier
My missionaries in a foreign field
Mes missionnaires sur un champ étranger
For some reason I can’t explain
Pour une raison que je ne peux expliquer
I know Saint Peter won’t call my name
Je sais que Saint Pierre n’appellera pas mon nom
Never an honest word
Jamais de parole honnête
But that was when I ruled the world
Mais c’était quand je dirigeais le monde