La chronique de Patrick Pilcer
19H30 - mardi 9 juillet 2024

France 2024 / Chili 1970, apprenons de l’Histoire pour ne pas refaire les mêmes erreurs ! La chronique de Patrick Pilcer

 

Le 9 juillet 2024, le soir des élections législatives, contrairement à ce que la plupart des politiciens disent devant les micros, tout le monde a perdu.

Le Président Macron a bien sûr perdu. Il disposait d’une large majorité certes relative mais il pouvait gouverner. Borne comme Attal ont pu faire voter des lois et gouverner. Il se retrouve aujourd’hui avec deux fois moins de députés, la plupart en colère contre sa décision irréfléchie, juste avant les Jeux Olympiques. Il pensait gagner façon Blitzkrieg, ce fut la Bérézina. Il s’est mis à dos ses propres grognards, et se retrouve seul dans sa tour d’ivoire. A quand Waterloo et Sainte Hélène ?

Pire sa décision va mettre à mal notre économie et amputer notre PIB de facilement 0,4 / 0,5% de croissance, voire bien plus selon la politique qui sera mise en place. On espérait un grand moment du Vivre Ensemble lors de ces Jeux, ce sera un flop économique, qui pèsera sur notre budget, alors que nous savons tous que nos comptes publics sont au plus mal.

Le Pen et Bardella ont évidemment perdu. Ils espéraient une majorité absolue, puis relative. Que nenni, ils auront certes plus de députés, et de fortes ressources financières, mais toujours pas le pouvoir. A force de dire n’importe quoi, même en costume cravate, à force de présenter des candidats au passé sulfureux, aux propos nauséabondes ou simplement des candidats sortis d’une pochette surprise, ils paient leurs erreurs, logique.

Le Nouveau Front dit Populaire a également perdu. Avant même de s’entredéchirer, ils n’ont même pas 200 députés, et malgré leurs revendications, ils ne peuvent être appelés à Matignon. D’autant que demain, comment unir sur un même programme et derrière une même ligne gouvernementale un fiché S et François Hollande, Danièle Obono et Jérôme Guedj, Sandrine Rousseau et Boris Vallaud ? Bien sûr Olivier Faure ira comme d’habitude à la soupe et acceptera l’inacceptable. Mais les autres ont encore un peu d’honneur et d’éthique. Espérons.

 

C’est dans ce contexte que nous pouvons tirer des leçons de l’Histoire ou la laisser bégayer devant nos yeux ébahis.

Car une assemblée partagée en grosso modo trois tiers, nous en avons déjà quelques exemples, en particulier celui du Chili en 1970 lors de l’élection présidentielle. Salvador Allende, le candidat au programme marxiste avait obtenu 36,6% des voix, le candidat de droite, Jorge Alessandri Rodriguez arrivait un cheveu derrière avec 35,3% des voix et le candidat du Centre, Radomiro Tomic 28,1%.

Faute de majorité absolue, il fallait que le Congrès tranche et vote pour le Président. Le Centre avait le choix, Il était le faiseur de roi. Il savait que le programme de Salvador Allende mènerait à la ruine économique du pays et au chaos. Le Centre s’est mis à penser que la Gauche ne ferait pas son programme, tout son programme, rien que son programme et qu’il pourrait peser sur les grandes décisions économiques et sociétales. Le Centre fit élire Allende et la Gauche fit passer tout son programme. Cela mena au chaos économique, et l’armée et Pinochet, aidés par la CIA prirent le pouvoir quelques mois plus tard pour bien longtemps.

Il est aujourd’hui très important, vital, que nos députés du Centre aient bien cet exemple en tête, surtout si le Président Macron reste emmuré dans ses certitudes, persuadé de son grand génie politique.

 

Lui s’amuse peut-être de cette situation insensée, nous la payons cash !

Il est urgent aussi que le PS, quelques verts raisonnables, et les divers Gauche s’éloignent le plus vite possible de cette extrême gauche islamo-gauchiste très dangereuse pour notre République, et trouvent un programme de coalition avec le Centre et la Droite Raisonnable.

Je précisais les verts raisonnables, pas Sandrine Rousseau bien sûr qui entend ponctionner les contrats d’assurance-vie des Français, ni plus ni moins, pour renflouer les caisses de l’Etat, après la gabegie du quoi qu’il en coûte. Une véritable spoliation des fruits du travail de nos citoyens, un vol flagrant rendu légal par une majorité de circonstance, elle renfloue la cigale avec la sueur de la fourmi…

Les Français ont voté, ils ont choisi de ne pas donner les clés du pays à un des trois blocs, mais ils souhaitent qu’une majorité de députés puissent s’unir sur un programme de coalition gouvernementale au Centre, une Alliance des Raisonnables. Et si on analyse les résultats du premier tour comme des élections européennes, le fléau de la balance est clairement au Centre Droit.

Mesdames, Messieurs les Députés, écoutez le vote des Français, ressentez leurs peurs, répondez à leurs attentes sur les trois sujets forts de ces campagnes, pouvoir d’achat, sécurité, immigration, et donc nécessairement Travail, Justice, Laïcité, lutte contre l’islamisme, école, santé.

Laissez le bateleur des rues continuer à manipuler la foule s’il le peut encore, Laissez ce nouveau joueur de flute de Hamelin emmener ses ouailles droit à la rivière.

Occupez-vous du Peuple et formez, enfin cette grande coalition que vous auriez pu imposer il y a quelques mois déjà à notre Président.

Quel gâchis !

Sinon, notre pays court droit à sa ruine économique, sociale, morale, et il y aura un nouveau Pinochet, aidé non pas par la CIA mais le FSB cette fois, qui prendra le pouvoir !

 

Patrick Pilcer
Conseil et expert sur les marchés financiers, président de Pilcer & Associés, Chroniqueur Opinion Internationale

 

Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers
Patrick Pilcer, Président de Pilcer & Associés, conseil et expert sur les marchés financiers