C’est un président de la République française affaibli sur la scène internationale qui se déplace à Washington pour les 75 ans de la signature du traité de l’Atlantique Nord, fondateur de l’OTAN.
Si Emmanuel Macron n’avait pas dissous l’Assemblée nationale le 9 juin au soir, décision à laquelle il n’était nullement tenu, la France aurait gardé son rang sur la scène internationale. Certes, non plus parmi les premières puissances mondiales, comme ce fut le cas dans les décennies passées, mais avec encore un rôle stratégique par sa puissance nucléaire, sa capacité à discuter avec tout le monde.
Mais un mois après cette stupide dissolution, la France a un peu plus décroché sur la scène internationale. On le savait déjà sur le plan économique. Ce sera désormais le cas sur le plan politique et géopolitique, sans que nous puissions encore en mesurer l’ampleur.
Le jour venu, le bilan international d’Emmanuel Macron sera redoutable.
Aider l’Ukraine
Au moment où la Russie bombarde de façon scandaleuse et tragique les villes ukrainiennes et notamment la capitale Kiev, alors que Poutine mène une guerre d’usure, convaincu qu’il a le temps pour lui, les pays européens doivent savoir se tenir unis pour aider l’Ukraine à repousser l’envahisseur russe.
La visite à Moscou puis à Pékin de l’actuel président en exercice du Conseil de l’Union européenne, Monsieur Viktor Orban, n’est pas faite pour aider à cette unité d’action.
Mais l’idée stratégique, la seule qui pourrait permettre à l’Europe de maintenir son effort de soutien à l’Ukraine quels que soient les vents et les marées géopolitiques qui sont devant nous (une France affaiblie, la probable élection de Donald Trump à la présidence américaine en novembre prochain…), c’est que seul le renforcement du pôle européen de l’OTAN, c’est-à-dire le déploiement d’un bras militaire européen de cette organisation avec des investissements massifs européens à décolérer des déficits budgétaires autorisés par l’Union européenne (et ce pour raisons de guerre), permettra d’aider l’Ukraine à résister à l’envahisseur russe.
Tel devrait être l’enjeu principal de ce sommet de Washington et telle sera la seule solution, quelque soit le nom du Premier Ministre que se donnera la France dans les prochains jours et les prochaines semaines, pour aider l’Ukraine à résister.
L’OTAN est utile, nécessaire même depuis que Poutine se révèle tel qu’il est. L’organisation militaire a vu la Finlande et la Suède la rejoindre récemment. On ne peut que les comprendre et les saluer.
Mais l’Europe doit prendre son autonomie tout en restant dans l’Alliance occidentale. Voici une belle feuille de route pour le prochain secrétaire général de l’OTAN, ancien premier ministre néerlandais, Mark Rutte.
Michel Taube