Il ne faut pas être grand clerc ni fin éditorialiste politique pour deviner qu’Emmanuel Macron n’arrivera pas à désigner un premier ministre issu d’un des trois blocs politiciens de l’Assemblée nationale. En effet, dans les jours ou les semaines qui suivraient sa nomination, le gouvernement tomberait sur une motion de censure de rébellion des deux autres blocs, déçus par le choix du chef de l’État.
La France est dans une impasse politicienne parlementaire et politique. La situation est pire que celle de la IVe République. Et ceux qui croient que, comme par une révélation divine ou un sursaut de vertu (principe même de la république selon Montesquieu), nos politiques trouveraient le chemin du compromis et de coalitions d’action et de gouvernement, veulent vraiment nous faire prendre des vessies pour des lanternes.
Bref, l’impasse politicienne nous oblige à regarder ailleurs, plus loin, plus haut, pour tenter de doter la France d’un gouvernement de compromis, d’actions et de survie du pays.
Y a-t-il dans la société française, des personnalités capables de tenir les rênes de l’État, de faire adopter le prochain budget de la République, de tenter de négocier au Parlement des compromis techniques sur quelques projets de loi indispensables à la conduite de la nation, de rassurer aussi l’Europe, le monde et les marchés financiers ?
Un nom semble émerger au-dessus des autres : Christine Lagarde.
L’ancienne ministre de l’agriculture, du commerce et de l’économie, l’ancienne directrice générale du FMI et actuelle présidente de la Banque centrale européenne, est une femme de droite. A la fois femme politique et ayant élargi sont horizon professionnel, elle est une femme de bon sens et de compromis.
Ayant certes baigné dans la finance (les mauvaises langues pourraient voir en elle un Macron au féminin), elle n’en est pas prisonnière et saurait, par sa formation d’avocate, par ses qualités humaines, privilégier les intérêts de la France, comme elle a su le faire pour les Etats en difficulté à la tête du FMI.
La France a grand besoin d’un virage régalien et libéral à la française (donc toujours très social) et Madame Lagarde pourrait incarner ce compromis.
Nous aurions pu avancer le nom de Dominique Strauss-Kahn qui aurait pu être un grand président de la République en son temps s’il n’avait été prisonnier de ses pulsions. Mais son choix de soutenir La France Insoumise dans l’entre-deux tours des législatives nous a laissés pantois…
Christine Lagarde à Matignon ? Elle pourrait tenter de forger une majorité élargie, consensuelle, qui pourrait l’emmener vers un destin encore plus grand. Avec quel gouvernement ? Nous en parlerons peu après les Festivités du 14 juillet.
L’intérêt de la France vaut bien un tel sacrifice car, certes, Matignon ne serait pas une sinécure face à une Assemblée en ébullition et autant divisée. Mais, au paroxysme d’une belle carrière, le sens du devoir pourrait convaincre Christine Lagarde… Si le chef de l’Etat s’en convainquait lui-même.