Edito
22H44 - vendredi 12 juillet 2024

Le bal des cocus au royaume de la macronie. L’édito de Michel Taube

 

Quand la macronie nous rend tous cocus…

Comment est-ce possible ? Un pays qui penche à droite comme jamais pourrait se retrouver avec un gouvernement plus à gauche que jamais, peut-être même d’extrême gauche, dont le programme est diamétralement opposé aux préoccupations d’une majorité de Français. La faute à la macronie qui s’est refusée à inclure l’extrême gauche antisémite et anti républicaine dans les appels au barrage républicain du second tour des législatives. Par le jeu de désistement systématique, elle a alimenté la tambouille honteuse initiée par le pseudo « nouveau front populaire » (elle est bonne la soupe), alors qu’au Royaume Uni, les travaillistes débarrassés du clan Jeremy Corbin, le Mélenchon britannique admirateur du Hamas, ont emporté haut la main les élections générales.

Quel sera le goût du plat issu de cette tambouille ? Une sorte d’alliance des notables raisonnables, excluant les extrêmes, sauf peut-être leurs dissidents comme François Ruffin, humaniste mais faussement utopiste, voire Alexis Corbière, un islamogauchiste vaguement « modéré ».

Les premiers cocus du bal macronien sont évidemment les électeurs du RN, de loin le premier parti de France en voix (36 % au second tour des législatives). Certains électeurs ont sans doute hésité à leur glisser leur doux billet dans l’urne du second tour. Et pour cause : indépendamment du matraquage « anti fasciste » d’à peu près tout le monde (on aurait préféré que Mbappé matraque les cages des adversaires de l’équipe de France de foot durant l’Euro), d’aucuns se sont peut-être souvenus que dame Le Pen dansait encore la valse il n’y a pas si longtemps, aux sauteries de l’extrême droite européenne. Certes, le RN n’est plus le FN, mais quelques-uns de ses candidats, comme cette abrutie arborant fièrement une casquette de la Luftwaffe, laissaient planer le doute quant à l’effectivité de la mue et à la compétence des nouveaux cadres. Même réformé et rebaptisé, le parti lepéniste conserve des fondations douteuses. Du reste, la fachosphère vote bien Le Pen (et donc Bardella).

Si notre droite n’était pas la plus bête du monde (comme l’avait écrit l’ancien ministre de Chirac Philippe Vasseur), cela fait belle lurette que le RN et ses idées auraient pu être dissous dans une coalition, comme il en existe ailleurs, pour finalement devenir un parti comme les autres. Raté. Et aujourd’hui, cela nous fait 36 % de déçus, de frustrés, de cocus, et même beaucoup plus, si on y ajoute ceux qui, sans voter pour le RN, en ont assez d’une immigration sauvage sans intégration, d’une violence endémique, d’un islam radical conquérant, d’une justice incapable de sanctionner réellement (une peine n’en est pas une si elle n’est que prononcée et non exécutée)…

Certes, la macronie voulait échapper à la Bérézina annoncée et empêcher le RN d’obtenir une majorité absolue, mais sans réellement imaginer que la gauche devancerait le centre au soir du second tour.

La gauche ? Son programme, qui porte le sceau de la LFI, n’a jamais eu vocation à être appliqué. Et l’autocrate Mélenchon et ses dobermans arrogants ont beau exiger Matignon et l’application intégrale de leur programme, leur gouvernement ne tiendrait pas deux jours. Sauf à imaginer la macronie s’allier à ce patchwork écoeurant, ce qui n’est d’ailleurs pas impossible puisque ce fut déjà le cas par la grâce des désistements, les électeurs extrême gauchistes, en particulier les habitants des cités où les valeurs républicaines n’ont pas bonne presse, seront les seconds cocus du bal. Mais à la différence des cocus lepénistes, ils seront incités à la sédition, à la violence, à la révolution. Ils marcheront sur Matignon, comme ils l’ont déjà annoncé, plus nettement encore que Trump avait appelé à prendre le Capitole.

Ainsi, la France est de droite mais est menacée par la gauche.

Les électeurs de droite et de gauche peuvent donc danser ensemble le bal de cocus. Reste le roi, de plus en plus emmuré à l’Elysée et sans majorité. Son caprice, après la déroute des européennes, ne laisse que l’amer goût du ressentiment. Les Français dans leur ensemble sont les cocus de ce bal, et le responsable en est indéniablement Emmanuel Macron.

 

Michel Taube

Directeur de la publication