Alors qu’aujourd’hui on célèbre partout en France, la fête nationale, Donald Trump a été victime d’un attentat par un jeune yankee de 20 ans, identifié par le FBI et abattu. C’est l’image américaine de la nuit dernière, en Pennsylvanie.
Tout comme Reagan en 1981 et Kennedy en 1963, Trump a été victime d’un attentat et a été légèrement blessé à l’oreille.
En parallèle, on déplore un mort et 2 blessés graves. Je voudrais exprimer un bon rétablissement à tous les blessés et à Donald Trump.
Ces événements sont révélateurs de nos climats populistes.
Il existe une augmentation de la violence en politique et de la radicalité. C’est évidemment inacceptable. C’est à condamner inlassablement. Je le condamne.
Comme en France, l’Amérique est extrêmement clivée mais avec ce fait violent, la campagne américaine prend un virage à 360 degrés. La campagne était jusqu’alors uniquement axée sur l’âge de Biden. Elle se déroulait franchement de manière paresseuse.
Maintenant, on passe d’une dimension de rhétorique d’Aristote de l’ethos (qui permet de toucher la dimension morale de l’auditoire) et du logos (qui permet de toucher la dimension rationnelle de l’auditoire), à une dimension du pathos qui va toucher la dimension affective de l’auditoire.
Ce n’est pas une analyse théorique. C’est dangereux. Cela a une grande signification.
On bascule dans le pathos autrement dit, on peut ainsi supposer une augmentation de la popularité de Donald Trump, par réactivité compassionnelle et empathique.
Est-ce que cet attentat va impacter l’élection présidentielle – américaine de novembre 2024 ?
Cela est vraisemblable.
Est-ce que Trump va avoir un regain de popularité ?
Oui. Assurément.
Je le rappelle, la politique est incontestablement affective, vibrante. Les images comptent double. La communication politique est déterminante et pèse aujourd’hui à plus de 50% dans les campagnes électorales. On peut le déplorer. Mais c’est la réalité.
Ces images d’attentat de Trump vagabondent déjà sur la sphère mondiale.
Trump a très rapidement réagi, dans sa gestuelle, poing levé, visage en colère. Il a déjà utilisé l’attentat. Les Républicains américains se sont empressés d’utiliser cet attentat et d’inonder les réseaux sociaux. Les images sont dès lors devenues emblématiques et iconiques. Trump passe du statut de délinquant à celui de victime d’un attentat. Et les messages des dirigeants du monde entier qui ont exprimé leur compassion, sont savamment consacrés et relayés.
D’un autre côté, Joe Biden va devoir changer immédiatement de stratégie politique et son équipe faire preuve d’intelligence stratégique et d’un nouveau positionnement identitaire d’image. Vite.
Cela s’appelle un correctif d’image. Il ne souffre d’aucun amateurisme.
Certes notre époque est passionnante car elle bouge, elle vibre de tous côtés, mais j’aimerais qu’il y ait mieux à faire que de décrypter la violence, l’indécent, le sordide et ce nivellement par le bas.