Jusqu’au 30 août, Opinion Internationale vous invite à un tour du monde estival : chaque jour, nous vous proposons de visiter un site touristique qui est aussi un lieu de mémoire, un moment où s’est jouée l’histoire des libertés.
Stonewall Inn : visite du quartier où les gays arrachèrent leurs premières reconnaissances et initièrent la Gay Pride.
Stonewall Inn ou Stonewall, 53 Christopher Street. Ce nom vous dit quelque chose ? Peut-être non. C’est normal, il est le lieu des fameuses émeutes du même nom en 1969 et qui sont à l’origine des premières organisations de lutte pour la cause homosexuelle.
Le Stonewall Inn appartenait certes à la mafia mais c’était un des rares lieux de boisson de New-York où les gays, trans et ou encore les prostituées et travestis étaient acceptés. Ces établissements étaient souvent pris pour cible par la police, qui y effectuait des descentes régulières et arrêtait pour des motifs futiles ces populations déjà fragiles.
Seulement le Stonewall ne resta pas inactif : le 28 juin 1969, les policiers New-Yorkais se trouvent rapidement face à une foule révoltée dont ils perdent le contrôle. Au cours de la nuit, environ 2 000 personnes font face à 400 policiers qui n’hésitent pas à faire usage de leurs matraques.
La situation s’aggrave les jours suivants, notamment lorsque Craig Rodwell, créateur de la première librairie d’auteurs gays du monde – la bien-nommée Oscar Wilde Memorial Bookshop – ameute la presse. La police renonce a en découdre, mais la foule revient tous les soirs plusieurs jours durant, décidée à ne plus tolérer les brimades dont les homosexuels sont victimes dans un climat d’impunité générale.
Le 4 juillet, Craig Rodwell participe au traditionnel défilé de l’Independance Day. Il décide d’organiser l’année suivante la première manifestation homosexuelle de l’histoire. Il participe à la création du Gay Liberation Front (GLF) puis de la Gay Activist Alliance (GAA). Après une féroce bataille juridique, il est autorisé, avec quelques centaines des plus courageux homosexuels, trans et travestis, à défiler lors de la Christopher Street Liberation Day, le dernier week-end de juin 1970, sous des pancartes comme « Gay Power », « Come Out » ou « Gay Pride ». Vous l’avez deviné, c’est de là que viennent toutes les « marches des fiertés » du monde.