Monsieur Fabrice HACCOUN
À Monsieur le Président de la République Française
Palais de l’Elysée
Objet : candidature spontanée aux fonctions de Premier Ministre
Monsieur le Président de la République,
Ma démarche vous paraîtra certainement singulière mais dans une période qui l’est tout autant, peut-être est-ce bienvenu. La difficulté que vous rencontrez pour former un gouvernement après un vote qui donne à l’Assemblée Nationale une légitimité quasi sans précédent me fait penser que vous ne regardez peut-être pas dans la bonne direction. Qu’au lieu de chercher à composer en tentant de choisir le plus petit dénominateur commun, vous devriez faire preuve d’originalité et d’ambition en élargissant le casting. Qu’un citoyen compétent, motivé et bien entouré vaut finalement mieux que le triste spectacle que nous livrent les caciques de certains partis plus attachés à leurs ambitions personnelles qu’au contenu de la mission.
Avant de présenter ma candidature, j’ai procédé comme on devrait normalement procéder systématiquement quand un poste est à pourvoir : définir quelles sont les cases à cocher pour être le candidat idéal et ensuite chercher ceux qui correspondent. Je suis donc parti des compétences et qualités qui me semblent nécessaires à cette fonction et j’ai vérifié si c’était le cas et sans grande surprise, je les coche toutes d’où ma candidature.
Si je me suis aventuré à cette réflexion c’est aussi parce qu’en observant le profil de ceux qui deviendront mes prédécesseurs si vous me nommez, j’ai compris qu’il n’y a rien de ce qu’ils ont fait que je n’aurais pu faire, et pour être honnête (puisque c’est la qualité première nécessaire pour diriger un gouvernement) et sans aucune prétention, je pense que j’aurais fait mieux sur de nombreux sujets. Pour une meilleure lisibilité, je vais présenter les choses de façon didactique.
Qualité n°1 pour devenir chef de gouvernement : l’amour du pays et de ses citoyens
Comme en témoigne mon parcours, mon engagement mais aussi l’ouvrage que j’ai publié aux éditions de l’Archipel sous le titre « Rallumons les Lumières…pour sortir la France de l’obscurité », je suis animé d’un profond amour pour la France. Pour son territoire merveilleux, son modèle politique unique au monde et son peuple. Ce peuple qui même dans l’adversité et face à l’épreuve continue à être profondément solidaire et résilient. Je parcours la France pour des raisons parfois familiales et d’autres fois professionnelles. Du Marais Poitevin à la Normandie, du Nord à la Région Paca, de Strasbourg à la Seine Saint-Denis, je suis toujours enchanté des rencontres que je fais. Cet amour du pays ne se manifeste pas par un nationalisme exacerbé mais bien au contraire par une conviction que le creuset républicain peut encore être opérant à condition que nous rétablissions une valeur essentielle pour le vivre-ensemble : l’ordre public. Mais aussi à condition que nous affirmions notre modèle comme intangible et incontestable et imposions fermement d’y adhérer à tous ceux qui veulent bénéficier du bonheur de vivre en France.
Qualité n°2 : avoir une vision pragmatique, la partager et ensuite décliner les mesures avec méthode
En effet, contrairement à ce qui est régulièrement dit, les Français sont prêts à accepter des efforts et suivre un gouvernement à une condition : que celui-ci ait une vision claire et non dogmatique pour l’avenir de ce pays, qu’il la partage et qu’il soit légitime pour la mener du fait de son parcours et ses réalisations. Observateur de la vie politique française depuis plus de trente-cinq ans (j’en ai cinquante-quatre aujourd’hui), investi dans l’action citoyenne depuis autant, entrepreneur dans un domaine porteur et ayant côtoyé de nombreuses personnalités politiques de premier ordre, j’ai aussi, du fait de mon cursus, une excellente connaissance du fonctionnement des institutions. Un élément essentiel : une fois qu’il a partagé sa vision, un bon chef de gouvernement tient fermement le manche et ne dérive pas en fonction des épisodes de crise ou velléités de tel ou tel. Il faut inverser le paradigme, ce sont les citoyens qui suivent le chef, pas le chef qui change de cap en fonction de ce qu’il perçoit être la volonté du peuple (qui est en réalité beaucoup plus souvent l’expression de corporatismes). Il faut ensuite faire des points d’étapes réguliers avec le peuple (à travers ses représentants au parlement) et partager des éléments factuels afin d’entériner ce qui est fait et le corriger si nécessaire). C’est le principe de la démocratie représentative. Je compte miser sur le reporting (une chance c’est mon métier) pour évaluer les effets des politiques publiques et l’efficience des décisions prises. Je trouve en effet très singulier que les politiques publiques qui coûtent de l’argent ne soient jamais réellement évaluées.
Qualité n°3 : avoir des compétences multiples pour porter une approche pluridisciplinaire et disposer de sérieuses qualités humaines
Mon parcours m’a conduit de fait à développer des compétences très diverses. Finances, commerce, numérique, management, RH, juridique, administratives très utiles quand on doit diriger une équipe telle qu’un gouvernement. Je dispose d’une connaissance pointue du monde de l’entreprise mais aussi du domaine public du fait de mon engagement citoyens et de mes amitiés. Mon point fort est le management que je mène à la fois avec fermeté et assertivité mais de manière aussi consensuelle. Les deux n’étant pas antinomiques. Je sais décider tout en consultant et en écoutant. J’ai une vision systémique et je me fais ensuite accompagner des meilleurs techniciens ou sachants pour la décliner. La sensibilité, le charisme et l’empathie sont aussi essentiels.
Qualité n°4 : être créatif, ouvert et parfois même disruptif
La rigueur n’exclut sûrement pas la créativité. Mon profil est fait d’expérience très diverse et j’ai un tempérament de nature très créative. Je sais penser « out of the box » comme disent les Anglo-Saxons. Cette créativité et l’ouverture qui va avec sont deux attributs très utiles si on veut enfin inscrire la France dans le 21ème siècle et la sortir du carcan et des passions tristes dans lesquels elle a été enfermée par une classe politique qui pense comme au siècle dernier. Cette créativité associée à une connaissance pointue du terrain permettra de repenser les institutions de la Vème République qu’il est temps de réformer en profondeur. Les Français ne veulent plus de la verticalité du pouvoir et aspirent à de la proximité. Il faut donc repenser notre modèle trop jacobin et centralisateur.
Qualité n°5 : la capacité à fédérer
Un bon Premier Ministre doit fédérer. D’abord ses Ministres et ensuite les parlementaires de toutes les formations. C’est probablement là que réside mon atout majeur. Outre une aptitude naturelle à fédérer, j’ai aussi quelques atouts contextuels à faire valoir.
§ Tout en ayant une sensibilité et un historique personnels au centre (ce qui me rend déjà naturellement compatible avec une majorité absolue de la nouvelle Assemblée Nationale) du PS à LR en passant par Renaissance, j’ai de très bonnes relations avec les formations de la droite nationale. En effet, j’ai toujours rejeté le principe de l’ostracisation du RN qui n’obéît à aucune logique démocratique. Soit un parti est illégal et on l’interdit, soit il est légal et dès lors on compose avec. Je m’engage à appliquer cette logique et à composer aussi avec l’extrême-gauche même si elle s’est, pour le coup, clairement placée en dehors de l’arc républicain ces derniers mois. Je suis donc susceptible de disposer d’une majorité confortable à l’Assemblée d’autant que je formerais un gouvernement solide et d’union nationale. La première qualité d’un chef c’est de savoir composer avec les forces en présence pour en tirer le meilleur, tel un chef d’orchestre.
§ Mon expérience prud’homale (seize années) m’a permis de développer une capacité à échanger de façon constructive avec les syndicats. Fils de salariés modestes, je n’ai pas oublié d’où je viens et comprends souvent les préoccupations des salariés même si je suis désormais passé du côté des employeurs (ce qui me rend de ce fait crédible et audible pour discuter aussi avec eux). Le dialogue social est naturellement au cœur de mes préoccupations et j’ai quelques idées très innovantes pour le dynamiser.
§ Homme de réseaux, je dispose par ailleurs de mes entrées dans de nombreux cercles structurants ce qui est très utile aussi quand on veut agir vite avec le soutien de ceux qui influencent la société Française et le pouvoir.
§ Populaire : cette qualité essentielle, je la constate à chacun de mes déplacements que ce soit pour rencontrer des jeunes du LEP Leo Lagrange de Bondy, le marché de Melle ou le salon du livre de Granville. Je suis donc capable de fédérer au-delà des partis et du microcosme parisien.
Qualité n°6 : être entouré – disposer d’une équipe.
Un bon Premier Ministre doit être entouré. Je suis en mesure de vous proposer une équipe solide dans de nombreux domaines.
Le numérique bien entendu puisque c’est mon métier depuis plus de vingt-cinq ans. C’est un domaine essentiel à la souveraineté nationale et au développement économique et il est très mal traité depuis des années.
L’industrie, l’économie, le commerce, la santé, l’éducation, la justice, l’énergie, l’écologie, la réforme de l’Etat, la défense, l’intérieur, l’agriculture, la politique de la ville, l’intégration…, je suis capable aujourd’hui de vous proposer des personnes clés ultra-compétentes et expérimentées dans tous ces domaines. C’est essentiel si on veut agir vite et de façon coordonnée. En me recrutant, vous ne prenez pas uniquement un Premier Ministre mais vous vous dotez d’un collectif solide de hauts fonctionnaires et techniciens de ces domaines. Vous recrutez une équipe.
Qualité n°7 : avoir de l’ambition pour le pays plutôt que pour soi et le sens de la mission.
C’est un des points majeurs, on ne peut pas courir plusieurs lièvres à la fois surtout quand ils vont dans des directions opposées. Soit on soigne sa carrière et c’est la porte ouverte à la démagogie, soit on agit dans l’intérêt du pays et c’est le courage politique qui prévaut. En choisissant un profil comme le mien vous optez pour la deuxième option. Je ne suis en effet pas dépendant de la politique et seule la mission m’anime.
Conclusion :
Monsieur le Président de la République, ma démarche est, vous l’avez compris, une démonstration par l’absurde. Mais si ce courrier pouvait vous servir de mode d’emploi afin de choisir le prochain Premier Ministre de la France, alors le trajet en train Granville-Paris lors duquel est née cette idée un peu folle aura été utile. Des profils comme le mien, il doit y en avoir d’autres, y compris dans votre entourage, peut-être les verriez-vous si vous sortiez de l’ornière (dans laquelle vous poussent certains élus) pour penser différemment.
Dans l’attente de vous lire, Je vous adresse, Monsieur le Président de la République, l’expression de mon plus profond respect.
Fabrice HACCOUN
P.J : CV complet