Jusqu’au 29 août, Opinion Internationale vous invite à un tour du monde estival : chaque jour, nous vous proposons de visiter un site touristique qui est aussi un lieu de mémoire, un moment où s’est jouée l’histoire de nos libertés.
Beijing : visite aujourd’hui de la place Tian’anmen, lieu irrémédiablement lié aux événements de 1989.
Cœur politique de la capitale, la place Tian’anmen est la plus grande place du monde. C’est depuis cette place que la République Populaire de Chine fut fondée le 1er octobre 1949 par Mao Zedong. Le centre de la place est occupé par le Mausolée de Mao tandis que la porte de la paix céleste, ornée du célèbre portrait du Grand Timonier, ferme la place sur le côté nord tout en donnant sur la Cité Interdite.
C’est aussi sur cette place que le 4 juin 1989, l’armée chinoise rétablissait brutalement l’ordre en dispersant le mouvement pro-démocratique. La presse fut muselée et les journalistes étrangers expulsés, le chiffre des victimes de la répression restant à ce jour encore inconnu mais qui pourrait atteindre plusieurs milliers.
Le souvenir de ce qui s’est passé il y a trente-cinq ans à Tian’anmen est soigneusement ignoré par les dirigeants. D’ailleurs, « la commémoration publique ou la simple mention de la répression de Tiananmen est toujours interdite en Chine. À Hongkong, la veillée annuelle en hommage aux victimes de la répression avait lieu chaque année depuis 1989. Des centaines de milliers d’habitants y participaient. Mais depuis 2020, elle est interdite, en raison de l’intensification de la répression après la promulgation de la loi sur la sécurité nationale imposée par Pékin. Certains des organisateurs de la veillée, comme l’avocate des droits humains Chow Hang-tung, sont encore détenus » (Amnesty International).
Malgré les méthodes de répression, les habitants de Hongkong, de la Chine continentale et du monde entier continuent de lutter pour le droit de manifester en Chine.
En visitant la place, aujourd’hui, vous serez probablement impressionné par l’ambiance ultra-sécurisée qui y règne, par le nombre de policiers et de caméras qui quadrillent la place. La place reste ainsi une vitrine historique et politique sur laquelle le régime s’appuie mais dont il se méfie et garde un contrôle étroit.
Mais comme nous le rappelle le poète Liao Yiwudont emprisonné pour avoir écrit un poème sur les événements de 1989, la place Tian’anmen est « le lieu dont la mémoire ne s’effacera jamais ».
-
Chine : les grandes manifestations depuis Tiananmen (Amnesty International)
-
Intervention militaire sur la place Tian’anmen, en Chine (Perspective Monde)
-
Tiananmen : quel est l’héritage de la contestation des étudiants en 1989 ? (Geo)
-
30 ans après Tiananmen: la jeunesse chinoise est-elle toujours sous contrôle ? (RFI)
- Le poète Liao Yiwu : « La mémoire de Tiananmen ne s’effacera jamais » (Nouvel Obs)