Edito
10H11 - mercredi 7 août 2024

L’Angleterre veut-elle rester la terre promise des migrants et de la diversité ? L’édito de Michel Taube sur Cnews le 6 août

 

Le triple assassinat de jeunes filles à Southport par un jeune d’origine rwandaise dans une petite ville de la banlieue de Liverpool a enflammé l’Angleterre et l’Irlande (Belfast).

L’ultra-droite britannique et le nouveau parti nationaliste Reform UK de Nigel Farage, qui a totalisé 14% des suffrages aux dernières législatives, s’engouffrent dans ces émeutes urbaines, tandis que le premier ministre travailliste fraîchement élu, Keir Starmer, se contente, lui, d’appeler à l’ordre public sans tirer la moindre leçon politique de cet événement.

Un fait divers pour les uns, un fait politique et culturel pour les autres.

La réalité est qu’on n’assassine pas au couteau trois fillettes (sans parler des nombreux blessés), sans motif soit religieux soit psychiatrique, soit par un cocktail explosif de ces deux facteurs. Précisons qu’en l’espèce si l’assassin de Souhtport est d’origine rwandaise, et à moins de s’être converti à l’islam, l’immense majorité des Rwandais sont chrétiens. La population musulmane du Rwanda n’excède pas les 2%.

La réalité est que les populations d’origine extra-européenne, souvent de nationalité britannique (ou française si l’on parlait de la France), génèrent des milliers, voire des dizaines de milliers de personnes en grande souffrance psychiatrique, exacerbée par une misère sociale, parfois une religion radicalisée, et plus encore par une brisure interne entre leur double culture non assumée souvent ni par eux-mêmes ni par leurs familles ni par la société.

Cette brisure culturelle, parfois vécue très douloureusement, personne n’en parle jamais.

La multiplication des crimes commis par des extra-Européens d’origine sur des motifs psychiatriques sème la peur et la terreur dans nos populations et est un puissant vecteur de vote contestataire et de colère sociale.

Mais ces actes de violence extrême ne sont que la partie émergée d’un iceberg à nos sociétés. Une partie de l’Angleterre, conservatrice, populaire et des classes moyennes, est en train de se rebeller contre un fait douloureux pour elle : le Royaume-Uni est de loin le pays d’Occident qui s’est le plus ouvert aux flux migratoires et à la diversité comme modèle de société. Les minorités d’origine africaine et asiatique, indienne et pakistanaise surtout, sont devenues majoritaires dans des pans entiers de la société britannique.

Ce qui se passe en Angleterre se passe en Occident, à savoir le télescopage entre trois phénomènes : le triomphe à l’excès du modèle multiculturaliste et d’un égalitarisme des cultures qui s’appelle le discours diversitaire et son pendant extrémiste le wokisme, l’aboutissement de soixante années de pression migratoire, d’augmentation des populations non européennes (ce qui correspond environ à 3 générations), qui ont rendu majoritaires dans de très nombreux quartiers les minorités non européennes, enfin le sentiment des classes populaires britanniques d’être devenues minoritaires, délaissées, oubliées par leurs dirigeants.

Bref l’Angleterre a été un peu la terre promise des minorités. Et ce modèle est en train d’exploser. Il a explosé une première fois avec le Brexit. Il est en train d’exploser à nouveau avec ces émeutes urbaines.

La montée des partis ultra-nationalistes en est le fruit, en Grande-Bretagne certes, mais aussi en France, aux États-Unis, en Australie, en Allemagne, au Danemark, dans les pays scandinaves.

La volonté de populations entières de revenir sur le modèle immigrationniste et culturaliste qui accouche de sociétés violentes devra être entendue si l’on ne veut pas que de nouveaux Southport se reproduisent.

Michel Taube

Directeur de la publication