Le Comité International Olympique a donc la neutralité politique et religieuse sélective, telle que l’y enjoint pourtant l’article 50 de la Charte olympique.
La jeune breakeuse afghane Manizha Talash, âgée de 21 ans, concourait sous la bannière de l’équipe des réfugiés aux JO. À l’issue de son duel avec une Néerlandaise, juste après avoir révélé une cape bleue avec le message en anglais « Libérez les femmes afghanes », la BGirl, comme on les appelle dans ce pseudo sport, a été disqualifiée.
Double honte sur l’olympisme ! Surtout à Paris, patrie des droits de l’homme, et sur la place de la Concorde, haut lieu de l’histoire de France (c’est ici que le roi Louis XVI fut exécuté).
Premier grief : des femmes tout habillées d’une tunique noire (explicite manifestation d’appartenance religieuse) qui ne fait apparaître que leur visage, leurs mains et leurs pieds, peuvent donc concourir aux Jeux olympiques en Beach-Volley, mais une réfugiée afghane qui brandit une banderole de survie, ô combien universelle dans son message, elle, est exclue de la compétition.
Second et plus grave grief : mais pourquoi donc le Comité olympique Afghan, aux mains des talibans de retour au pouvoir depuis 2021, a-t-il été invité aux Jeux Olympiques ? Son exclusion, avec l’Iran, aurait permis d’apporter un soutien moral décisif aux femmes qui luttent pour leur liberté.
Rappelons que Manizha Talash, après avoir échappé à deux attentats visant son club d’entraînement, avait fui Kaboul et les talibans. Elle s’est réfugiée dans un premier temps au Pakistan avant de rejoindre l’Espagne.
À Kaboul, les talibans, et les islamistes dans tous les milieux djihadistes du monde, doivent se frotter les mains et se dire que le CIO a choisi son camp, celui de la tolérance sélective !
Michel Taube