On a beaucoup glosé, depuis deux mois, sur les résultats des dernières élections législatives, après la dissolution, improvisée et ratée.
Certains en ont même perdu toute notion de mathématiques, par chance ils ne gèrent pas nos Finances car alors nous serions en faillite en deux temps trois mouvements. Ceux-ci prennent leurs vessies pour des lanternes. L’exemple même de la supercherie en politique. Avec moins de députés que lors de la précédente législature, LFI hurle partout avoir gagné les élections. Ces islamo-gauchistes patentés pensent que le vacarme et la fureur font taire les consciences et oublier la réalité. Voltaire écrivait à Thiriot en 1736, « Mentez, mentez il en restera toujours quelque chose ». Francis Bacon un bon siècle auparavant écrivait déjà « Calomniez, calomniez il en restera toujours quelque chose »…
Rien de nouveau sous le Soleil. La poussière retombera très vite sur leurs excès, mais, pour autant, quelle leçon peut-on retirer du vote des Français ? Quel sens peut-on donner à leurs choix ou non-choix ?
Tout d’abord, les Français semblent ne plus se reconnaître dans aucun des partis actuels.
Ils ont perdu confiance dans les promesses de la Gauche Républicaine, le Parti socialiste, comme dans celles du Centre et de la Droite Républicaine, de Renaissance aux LR.
Renaissance est démonétisée après l’échec des mandats Macron, un président qui a su remarquablement séduire, en excellent acteur, mais n’a pas su présider et surtout laisser ses gouvernements gouverner. Le « En Même Temps » a gagné les cœurs, mais s’est heurté à la dure réalité.
Ses mots ont conquis les votes mais les actes n’ont jamais suivi, de la Sécurité à la Justice, de l’Hôpital à l’Ecole, de la Défense à la politique de l‘Immigration choisie. Le meilleur exemple de ses échecs est en politique étrangère, particulièrement au Proche et Moyen Orient. Au Liban, après l’explosion de stocks de nitrate d’ammonium du Hezbollah, Macron a eu beau donner des coups de menton, rien n’a suivi, un zéro pointé.
De même, après le terrible pogrom du 7 octobre perpétré par les barbares du Hamas, il ne pouvait appeler à une coalition contre ces terroristes islamistes le matin et exiger un cessez-le-feu d’Israël le soir, aucune cohérence, hors sol ! De même aucun résultat au Liban pour empêcher les terroristes du Hezbollah de bombarder tous les jours les populations civiles du nord d’Israël. Aucun résultat pour obtenir la libération de nos deux otages encore retenus dans les tunnels du Hamas, tunnels construits par le détournement de nos aides aux populations civiles palestiniennes, elles aussi otages de ces barbares. Là-bas comme ailleurs, les principales victimes des islamistes sont leurs propres populations. Là encore zéro pointé ! Tout comme dans l’incapacité à diminuer l’influence, tant dans la Finance que dans la vie des « quartiers », et l’entrisme, des frères musulmans du Qatar et de la Turquie sur notre territoire même.
Un zéro pointé symptomatique d’une incapacité à transformer les mots en politique. Paradoxalement, un bon acteur est habile avec les mots mais n’est pas formé pour les actes.
LR est dans un état bien pire : l’écartèlement, entre la soumission de Ciotti à l’extrême droite et son aile gauche humaniste et solidaire, est un supplice, une torture mortelle connue depuis l’Antiquité, dont le parti, en tant que tel, ne se relèvera pas. Seuls ceux qui ont su faire exister une autre voie que celle tracée par Ciotti survivront.
Les Français ne croient plus aux utopies écologistes non plus, avec leurs élues plus intéressées à combattre le mâle blanc hétéro et le barbecue qu’à proposer une alternative énergétique décarbonée crédible, aveuglées par leur dogme anti-nucléaire et finalement anti-progrès scientifiques.
Et nos Concitoyens ne croient bien sûr en rien aux programmes des deux extrêmes qui ne doivent leurs bons scores qu’à l’absence de réelle concurrence et à l’agrégat des exaspérations de toute nature. Le credo de LFI comme du RN est simple : le coupable c’est l’Autre. Eux sont le Bien, les Bons, les autres le Mal, les méchants ! C’est le retour du manichéisme, d’une vision binaire du monde, l’absence de la Nuance. Et tout cela sans programme économique et social sérieux, des mesures datant du PC des années 1970, pour Mélanchon comme pour Le Pen, alors que la France et l’Europe ont profondément changé. Sans parler des « amis » internationaux, Maduro, Poutine, les Mollah, Assad, voire le Hamas, pour LFI, Poutine, Orban et les membres du groupe « Patriotes pour l’Europe » pour le RN. Les Français savent tout cela pertinemment et ne leur ont pas accordé la majorité, ni absolue ni relative.
Mais alors qu’ont voulu dire les Français en ce début d’été par leurs bulletins de vote ?
Peut-être une chose très simple : arrêtez de nous prendre pour des imbéciles, arrêtez de nous emmerder !
L’inverse de ce que Macron disait lors du Covid, lui qui souhaitait « emmerder les Français jusqu’au bout » ! Mais exactement ce que Pompidou, Premier Ministre, préconisait en 1966 : « Arrêtez d’emmerder les Français ! Il y a trop de lois dans ce pays, on en crève, laissez-les vivre, et vous verrez ça ira beaucoup mieux. »
En somme, pour respecter, vraiment, le choix des Français le Président Macron devrait nommer un simple technicien à Matignon et le laisser gérer les affaires courantes, pendant que les Hommes et Femmes de bonne volonté s‘attellent à refonder notre vie politique, à la moderniser, à créer une nouvelle offre adaptée à la société actuelle, sans dogmatisme, avec comme but la recherche du Bonheur Commun. Tout en laissant respirer, en laissant vivre les Français !
Pour cela, l’exemple de la Gauche et du Centre au milieu des années 1960 est intéressant. Il nous faut créer une nouvelle Convention des Institutions Républicaines pour penser demain, qu’est-ce que Faire Nation en France au XXIème siècle, qu’est-ce qu’être Français, proposer un nouveau manifeste radicalement républicain, libéral, social, laïque, Européen, solidariste, pour écrire un nouveau contrat social, ou quasi-contrat social pour reprendre les mots de Léon Bourgeois, Prix Nobel de la paix et chantre du Solidarisme du siècle dernier.
Mitterrand, Mendès France, Edgard Faure, René Billières, Guy Mollet, Jean Poperen, Charles Hernu, Alain Savary et tant d’autres, ont su, il y a 60 ans, mettre de côté leurs ego et leurs formules politiques magiques pour rassembler. À notre tour, à nous de rassembler ce qui est encore épars entre François Hollande, Carole Delga, Bernard Cazeneuve, Manuel Valls, Elizabeth Borne, Gabriel Attal, Laurent Hénart, Xavier Bertrand, Valérie Pécresse, voire Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau.
À nous de réinventer des lendemains qui chantent pour la République. La République n’est pas morte, elle ne se soumettra pas, ni aux islamo-gauchistes, ni aux communautaristes, ni aux racistes, ni aux sectaires, ni aux ultra-autoritaires.
Tel le Phénix, elle sait renaître de ses cendres, tel le Pélican, elle sait que son devoir ultime est d’organiser le juste partage des richesses et de rassasier ses citoyens.
Retroussons-nous les manches, levons-nous et entendons ce nouveau chant du départ : la République nous appelle… Sachons y répondre !