Edito
10H07 - vendredi 23 août 2024

Et si Macron nommait un gouvernement d’élus locaux ? Petit casting… L’édito de Michel Taube et Sofiane Dahmani

 

Michel Taube était l’invité d’Anthony Favelli, sur CNews dans Face à L’info, vendredi 23 août 2024

Et si l’idée d’un gouvernement d’élus locaux, émise par Franck Louvrier, maire républicain de La Baule et ancien conseiller de Nicolas Sarkozy, de prime abord audacieuse voire iconoclaste, était la bonne porte de sortie de l’impasse politique dans laquelle s’enlise la France ?

Le choix de personnalités locales pour diriger les ministères serait une petite révolution française ! Dans une France où l’Etat pourtant omnipotent s’éloigne de plus en plus des réalités du terrain, un tel gouvernement permettrait de rapprocher le pouvoir exécutif des Français.

Ce serait surtout une révolution administrative qui donnerait une nouvelle dimension à la gestion de l’État, avec de hauts responsables ayant enfin une connaissance intime des besoins et des attentes des citoyens, forgée par une expérience directe de la gestion locale.

Il existe en France une riche diversité de talents prêts à relever les défis nationaux avec l’expérience et la passion acquises au service de leurs collectivités.

En attendant la réconciliation impossible des jacobins et des girondins, voici une courte et donc incomplète sélection de maires et présidents de collectivités locales qui pourraient peut-être gouverner la France et faire consensus au sein du Parlement français…

Nous proposons ici des noms de toutes les familles politiques, dans un esprit républicain qui suggère ce compromis impossible qui manque à la vie politique française…

 

  • Carole Delga ou Valérie Pécresse, une présidente de région première ministre

Les deux femmes politiques dirigent efficacement l’Occitanie et l’Ile-de-France. L’une socialiste, l’autre de droite centriste. Elles pourraient répondre aux attaques qui ne manqueront pas de fuser des bans des Insoumis et du Rassemblement national, pendant que leurs ministres laboureront le terrain…

Et pourquoi pas ce duo inédit à Matignon, institution tentaculaire si complexe à gérer, et dont les juristes trancheraient de la constitutionnalité ? Sous l’ère Macron, et plus encore avec le déni de la séparation des pouvoirs inhérent à ces 17 ministres démissionnaires et pourtant déjà députés, nous n’en serions pas à une première liberté prise sur la lettre de la Constitution…

 

  • Franck Louvrier, ministre de la Réforme de l’Etat, des services publics et de la décentralisation

Puisqu’il a la paternité de l’idée, confions au maire de La Baule le plus difficile des ministères : dégrossir le mammouth administratif, renverser la table jacobine et organiser l’Etat autour de pôles de compétences concrets correspondant aux besoins quotidiens des Français !

Réduire le nombre de fonctionnaires en les formant pour passer dans le privé, – une idée essentielle que porte notre chroniqueur François Perret, renforcer la rémunération au mérite, interdire des syndicats politisés dans l’administration (notamment celle de la justice…). Ce défi français est colossal mais est le seul qui puisse structurellement réduire les dépenses de l’Etat et donc nos déficits publics.

Retisser un réseau de services publics de proximité, revendication prioritaire des Français qui votent aux extrêmes, pour en finir avec les déserts publics serait l’autre versant de cette réforme de l’Etat et des pouvoirs locaux.

 

  • Robert Ménard, ministre de l’Intérieur et de la laïcité

Robert Ménard, maire de Béziers, est une figure politique controversée mais incontestablement efficace. Sa gestion de Béziers, où il a su rétablir un certain ordre et imposer une vision stricte de la laïcité, pourrait en faire un candidat crédible pour le ministère de l’Intérieur. Lors des élections présidentielles,

Ménard s’était rapproché d’Emmanuel Macron, affichant une ouverture qui pourrait faciliter sa nomination. En tant que ministre de l’Intérieur, il pourrait appliquer à l’échelle nationale les méthodes qu’il a mises en œuvre dans sa ville, avec un accent particulier sur la sécurité et la laïcité. L’ancien dirigeant de Reporters sans frontière rassurerait les défenseurs des libertés publiques…

 

  • David Lisnard, ministre de l’économie et des entreprises

Le maire de Cannes et président de l’Association des Maires de France est un vrai libéral ! À la tête de son parti Nouvelle Energie, il réinvente des solutions non idéologiques pour la France et pourrait les mettre en œuvre à Bercy. Sous son impulsion, la direction des entreprises pourrait prendre plus de places dans un édifice colbertiste où la direction des finances publiques truste toutes les prétentions.

 

  • Cédric Perrin, ministre des Armées

Le conseiller départemental du Territoire de Belfort, sénateur et président de la puissante commission des Affaires étrangères, de la Défense et des Forces armées (ETRD) du Sénat, pourrait renforcer le soutien de la France à l’Ukraine et étudier, c’est une suggestion, les conditions de rétablissement du service militaire (et civil).

 

  • Christian Estrosi, ministre de l’Éducation, des Sports et de l’après JO

Celui qui a gravi plusieurs fois le Mont-Blanc et dont la belle ville de Nice a accueilli l’arrivée du Tour de France en juillet dernier, pourrait tenir la barre de deux ministères stratégiques plus longtemps que Madame Oudéao-Castera…

Ayant déjà été ministre de l’Industrie, très ferme et courageux sur les questions de laïcité, il pourrait reprendre le flambeau des années Blanquer et faire oublier la casse idéologique provoquée par la triste parenthèse Pap Ndiaye.

Il pourrait enfin signer (l’échéance est fixée au 1er octobre 2024) au nom de la France l’engagement financier de l’Etat garantissant la préparation des Jeux olympiques d’hiver 2030 attribués aux Alpes françaises et en piloter les premiers préparatifs !

 

  • Brigitte Barèges, ministre de la famille et de la natalité

Cette femme politique, longtemps maire de Montauban, a battu aux dernières élections législatives la socialiste Valérie Rabault. Alliée d’Eric Ciotti et donc du Rassemblement National, elle incarne cette droite conservatrice qui pourrait redonner à la politique familiale de notre pays une nouvelle jeunesse.

 

  • Pierre Hurmic, ministre de l’ascenseur social

Le maire de Bordeaux est le moins pastèque des élus écologistes arrivés à la tête des grandes métropoles françaises en 2020 lors d’élections municipales tronquées par la Covid et un taux de participation électorale subséquemment réduit.

Il pourrait lancer une ambitieuse politique d’égalité des chances centrée sur la valorisation des compétences individuelles et en finir avec le saupoudrage des politiques de la ville autour des quartiers.

 

  • Sonia Backès, ministre des Outre-mer

Les indépendantistes de tous les Outre-mer en seront pour leur compte. Sonia Backès reviendrait au gouvernement pour développer l’économie et la culture des Outre-mer tout en matant les partisans d’une rupture avec la France. Un poste clé et ultra-sensible.

 

  • Karim Bouamrane, ministre des transports

Tout le monde ne parle que de lui pour Matignon. Présenté comme l’anti-Lucie Castets, le maire de Saint-Ouen pourrait faire un super ministre des transports, fort de son expérience réussie à la présidence, depuis novembre 2022, du conseil de surveillance de la Société du Grand Paris.

Devenu en 2023 Société des Grands Projets, ce méga – établissement public de l’État est chargé de créer le réseau de transport du Grand Paris Express. La tenue des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 en a fortement accéléré les travaux.

Ce Français d’origine marocaine a vu sa ville de Saint-Ouen accueillir le village des athlètes mais aussi le siège de la DGSI et le futur Hôpital du Nord-Est.

 

  • Martine Vassal, ministre de la mer

Ancienne dauphine de Jean-Claude Gaudin, proche de Renaud Muselier, macroniste et ancienne LR, la présidente du département des Bouches-du-Rhône pourrait aider les Français à prendre conscience qu’ils vivent dans la deuxième puissance maritime du monde et en développer toutes les potentialités économiques.

Avec Christian Estrosi, son collègue dans ce gouvernement fictif mais espéré, Martine Vassal pourrait piloter l’organisation de la 3ème Conférence de haut niveau sur les océans ou UNOC 3 qui se déroulera à Nice du 9 au 13 juin 2025.

En même temps que ce sommet mondial des mers, le président de la République pourrait annoncer la dissolution de l’Assemblée nationale, un an après sa si triste décision…

 

Nota bene de la Rédaction : nous avons cherché un maire Insoumis modéré mais n’en avons pas trouvé…

Michel Taube et Sofiane Dahmani

 

 

Directeur de la publication