Edito
11H41 - lundi 26 août 2024

Chiche, Monsieur le président du MEDEF, lançons ce Front économique contre les Fronts politiques ! L’édito de Michel Taube

 

Dans une interview exclusive au Figaro, marquant l’ouverture aujourd’hui de la REF, la Rencontre des Entrepreneurs Français, véritable rentrée économique des décideurs, Patrick Martin, président du Medef, fait une annonce importante :

« Le Medef a décidé de lancer un « front économique », associant des chefs d’entreprise, des économistes et des think-tanks pour peser dans le débat et éviter que nos décideurs ne s’égarent. C’est une impérieuse nécessité pour les entreprises que soit rétabli dans le débat public un certain nombre de réalités mal comprises ou occultées. Nous nous mettons en ordre de bataille, en vue des prochaines échéances électorales, afin de défendre nos convictions et d’influencer la décision publique, qui ne prend pas assez en compte l’état de l’économie et l’état du monde. »

Il est vrai que l’économie est le parent pauvre des débats publics, et ce depuis des années, mais plus particulièrement depuis la dissolution de l’Assemblée Nationale. Quel anachronisme car c’est notamment sur leurs programmes économiques respectifs que les 3 France politiques qui s’affrontent, – nationaliste, jacobine wokiste, centriste européenne et un peu libérale -, sont irréconciliables.

Comme le dit Patrick Martin, « Innovation, formation, emploi, compétitivité : autant de mots qui n’ont presque pas été prononcés durant la campagne législative ! C’est le symptôme d’une grande déconnexion avec la réalité. »

Surtout du côté du pseudo-Nouveau Front Populaire dont le programme économique serait funeste pour les Français.

Il est temps en effet que nos politiques fassent de la vraie politique, c’est-à-dire celle qui gère les problèmes des Français ! Mieux que les problèmes… Les solutions. Au politique de les aiguiller, de les amorcer, de les encourager et surtout de les faciliter ! Comme nous le confie Marie-Claire Capobianco, ancienne dirigeante de BNP Paribas, la France a besoin de coalitions d’acteurs pour porter les innovations et mieux mailler l’économique et le social dans notre pays.

Pour notre part, avec François Perret, conseiller de la rubrique « Eco & entrepreneurs », nous appelions en avril dernier à la tenue des États généraux de l’entreprise libérée et responsable.

Libérer (enfin !) l’économie française est le cap vers lequel nous devrions tous tendre. Et nous ajoutions : « il est l’heure de libérer massivement l’économie et la société françaises et d’appeler nos dirigeants politiques à adopter des mesures radicales pour relancer le moteur France.

Pour refaire de la France la championne des économies libres et responsables, il faut (1) libérer massivement le travail, (2) dégrossir le mammouth public et réinvestir sur un État stratège et régalien, (3) soutenir des entrepreneurs innovants responsables et mettre les chefs d’entreprise au centre de toutes les mobilisations, tant de la puissance publique que de toute la société.

Seules ces trois ambitions combinées remettront la France en ordre de bataille pour que nous retrouvions notre leadership mondial. »

Dans un contexte d’impasse politique qui va malheureusement durer au vu de l’arithmétique électorale sortie des urnes le 7 juillet, c’est peut-être de la société civile, des acteurs économiques et sociaux notamment, que viendront les raisons d’espérer ! D’autant que la France tourne de plus en plus en dépit de nos chers politiques…

A moins que le chef de l’Etat ne fasse le choix de nommer un gouvernement d’élus locaux, de chefs d’entreprises et de dirigeants syndicaux et de décideurs de la société civile pour réinventer la politique française et la sortir de la spirale des incompétences…

Patrick Martin a raison : un Front économique pour redresser la France permettrait en partie d’éviter le sur-place qui se dessine jusqu’à 2027 !

 

Michel Taube