de Montbrial, Hollande, Lagarde, Borloo… Découvrez quatre premiers ministrables pas si iconoclastes que cela ! L’édito de Michel Taube

Si nous avons échappé au pire avec le casse-tête Castets, du moins provisoirement, la France reste dans une impasse politiquement.

C’est pourquoi nous avions déjà suggéré un gouvernement d’élus locaux et de chefs d’entreprise dont nous compléterons la liste dès demain.

Et donc si pour bousculer le Landerneau politique, pour redonner des couleurs au paysage politique français, pour tenter une ouverture hors du corset de la politique classique, Emmanuel Macron choisissait un Premier Ministre audacieux ?

Voici quatre noms à la fois décalés et sérieux, des personnalités qui, chacune à sa manière, pourraient prendre de la hauteur et tenter de trouver des consensus d’action dans une Assemblée nationale divisée et ingouvernable en l’état.

Chacune correspond à un enjeu stratégique pour l’avenir de notre pays…

Priorité à la sécurité et à l’autorité ? Thibault de Montbrial à Matignon ou à la Justice ?

Le célèbre avocat et essayiste français, à qui l’on prête des ambitions présidentielles pour 2027, est connu pour ses positions fermes sur les questions de sécurité, de terrorisme et de laïcité. En phase avec la demande sociale d’autorité dans un pays miné par le laxisme et le manque de respect, Thibault de Montbrial pourrait compenser son manque d’expérience gouvernementale par l’affirmation d’une volonté qui manque trop, paradoxalement, à nos politiques. Son think tank, le CRSI, s’est récemment étoffé pour peser davantage dans le débat public.

Thibault de Montbrial serait un anti Dupont-Moretti et, aidé à la Justice par un Charles Prats, ancien magistrat aux idées concrètes et audacieuses, l’avocat pourrait redonner des couleurs à une France du respect.

Sa dernière tribune dans Le Figaro affiche des ambitions, notamment celle de défendre un accord entre Les Républicains et la macronie. Un coup de barre au centre de l’avocat pour convaincre Emmanuel Macron de le nommer au moins place Vendôme ?

Priorité à l’international et à la refondation de l’Europe ? François Hollande à Matignon ou au quai d’Orsay ?

Ne rigolez pas, même si son humour est communicatif !

Nous le répétons souvent : il a été un bien meilleur Président de la République française sur le plan de la politique internationale que l’image qu’il en a laissée. C’est François Hollande qui a présidé au succès de la COP21 de Paris en 2015. François Hollande a aussi été constant dans son opposition à Vladimir Poutine, dont il a senti les velléités d’invasion de l’Ukraine bien avant les autres.

C’est lui qui en moins de 24 heures a décidé de l’envoi des troupes françaises au Mali en janvier 2013 pour sauver un pays partenaire et qui a retardé de plusieurs années la poussée islamiste malheureusement inéluctable. Ayons d’ailleurs une pensée pour tous les soldats français morts pour la liberté au Sahel ces dernières années…

On oublie aussi trop souvent que c’est sous sa présidence que la France a voulu intervenir en Irak en 2013, et que c’est Barack Obama qui y a mis son lâche veto en dernière minute.

Bref, même si l’Elysée doit prendre la main sur la politique économique pour éviter une dérive socialiste de la France, François Hollande pourrait rehausser le rang de la France car, franchement, les années Macron ne furent pas, au-delà des beaux discours, folichonnes.

Priorité au budget 2025 et au redressement des comptes de la nation ? Christine Lagarde à Matignon ?

Comme nous le suggérions déjà mi-juillet, l’ancienne ministre de l’agriculture, du commerce et de l’économie, l’ancienne directrice générale du FMI et actuelle présidente de la Banque centrale européenne, est une femme de droite. À la fois femme politique, ancienne avocate d’affaires renommée, elle a élargi son horizon et elle est une femme de bon sens et de compromis.

Ayant certes baigné dans la finance (les mauvaises langues pourraient voir en elle un Macron au féminin), elle n’en est pas prisonnière et saurait, par sa formation d’avocate, par ses qualités humaines, rehausser les intérêts de la France, comme elle a su le faire pour les Etats en difficulté à la tête du FMI.

La France a grand besoin d’un virage régalien et libéral à la française (donc toujours très social) et Madame Lagarde pourrait incarner ce compromis.

Enfin, elle saurait expliquer aux agences de notation et à l’Union européenne que la dette de la France ne sera pas apurée de sitôt mais que le maintien d’une politique de l’offre et une salutaire gestion des finances publiques maintiendraient le rang de la France.

Priorité à libérer les énergies françaises ! Jean-Louis Borloo le retour ?

L’ancien grand avocat d’affaires, l’ancien maire de Valenciennes de 1989 à 2002 qui y a revitalisé le tissu économique, l’ancien Ministre, notamment de l’Ecologie qui avait jeté les bases du Grenelle de l’environnement en 2007 sous Nicolas Sarkozy, pourrait tenir sa revanche sur les années Emmanuel Macron… Lequel avait publiquement humilié l’homme d’action en écartant son projet de rénovation urbaine du pays en 2018 avec cette phrase wokiste terrible : « Ça n’aurait aucun sens que deux mâles blancs ne vivant pas dans ces quartiers s’échangent un rapport ».

Jean-Louis Borloo, c’est une volonté, c’est une bonne combinaison entre le public et le privé. Il pourrait avant d’atteindre l’âge d’être un sage relancer l’économie française en donnant plus de place à l’ascenseur social et aux énergies individuelles, tout en veillant aux grands équilibres de l’État.