Dans quelques heures ou quelques jours, la France aura un nouveau gouvernement qui devra décider d’une nouvelle politique économique au moins pour les prochains mois.
Quel que soit ce gouvernement, il aura à affronter une réalité économique difficile mais incontournable. L’écart de croissance et de productivité entre la France et ses principaux concurrents, en particulier les Etats-Unis, ne cesse de se creuser, et pas du tout à notre avantage.
Les populistes et dogmatiques focalisent leurs discours sur l’écart de revenus entre les Français les plus pauvres et les Français les plus riches, le fameux coefficient de Gini. Est-il utile de rappeler que Corrado Gini était un sociologue idéologue proche de Mussolini, et influent dans cette sphère nationale et socialiste qui a débouché sur le fascisme italien ?
Ces populistes et dogmatiques n’ont du coup qu’une solution : taxer les riches.
Mais dans un pays où les taux de prélèvement obligatoires figurent parmi les plus hauts du monde, imposer toujours plus devient rapidement contre-productif. Trop d’impôt tue l’impôt. On augmentera le taux mais on diminuera l’assiette sur lequel il porte. Les riches quitteront le pays, d’autant que l’état de nos services publics, écoles, hôpitaux, universités, sécurité, etc…, ne justifie plus du tout de rester en France.
Autrefois, la qualité de ces services pouvait justifier une imposition élevée, et une petite hausse des taux de prélèvement pouvait passer comme acceptable compte tenu des contreparties reçues par tous nos concitoyens. Cela, c’était avant.
Prenons un exemple simple : la responsable de la comptabilité d’une grande mairie, Miss Nobody pour ne « viser » personne en particulier, constate que son budget est déficitaire de 100 et que parallèlement les recettes fiscales provenant de l’impôt sur les plus-values immobilières sont de 1000. Elle se dit, logiquement, qu’en augmentant de 10% cette taxe elle pourra équilibrer son budget.
Sauf qu’en alourdissant cet impôt, ses concitoyens vont réfléchir à deux fois avant de vendre, ils récupéreraient moins qu’attendu, et ne pourraient pas forcément acheter dans les mêmes conditions qu’auparavant leur prochain appartement. Par conséquent, moins de biens vendus, moins de taxes sur les plus-values et moins d’activité économique liée à la vente et à l’achat de biens, de la vente de meubles aux travaux de plomberie ou peinture. Ce sont tous les rouages d’une économie qui se grippent d’un coup. Les recettes passent de 1000 à 600 et le déficit de 100 à 500 ! Bien joué ! Trop d’impôts diminuent l’assiette sur laquelle il repose. L’idéologie et le dogme tuent l’économie et le pays.
Mais surtout, pourquoi être choqué que les Français riches soient plus riches ? pourquoi cette indignation, ce comportement moralisateur, cette haine de la réussite de l’autre ? Nous devrions au contraire être contents pour eux, ou, au pire, indifférents, voire espérer qu’il y ait encore plus de riches en France. Pourquoi s’en offusquer ? Par jalousie ? Par désir de nivellement par le bas ? Ce nivellement par le bas, c’est le triste résultat des politiques de la Gauche depuis 40 ans. Il est patent que ce n’est pas la solution.
Nous devrions par contre être indignés, choqués, à juste titre, que les Français les plus pauvres, et depuis quelques années, les Français de la classe moyenne, soient plus pauvres aujourd’hui qu’hier. Plutôt que d’agir par jalousie ou par démagogie, plutôt que de tondre les riches, enrichissons les pauvres, et tous les Français. Le véritable problème n’est pas forcément dans le partage des richesses mais dans la faiblesse des richesses à partager. Notre réflexion doit donc se concentrer sur comment créer plus de richesses, et enrichir notre pays et tous nos citoyens.
Regardons les statistiques. Entre 2005 et 2023, selon les données de l’OCDE, l’économie française a progressé d’à peine 20% quand l’économie des Etats-Unis a cru de plus de 40% !
Pire entre 2005 et 2023, la productivité des Etats-Unis s’est améliorée de près de 40% pour un peu moins de 10% pour la France. Ces écarts sont à peu chose près les mêmes entre les Etats-Unis et la Zone Euro d’ailleurs. Le mal n’est pas que français mais européen, avec une spécificité française : nous produisons moins par heure travaillée que nos concurrents, près de 10% de moins selon les données de l’OCDE. Donc le PIB par tête d’habitant en France est de 55k$ environ contre 74k$ aux Etats-Unis, nous sommes 35% en dessous…
Et, soyons clair, une bonne partie de la politique des différents gouvernements Macron, et de son ministre de l’Economie Bruno Lemaire, a consisté à améliorer notre capacité à produire plus et mieux.
La Réforme des Retraites permet de garder une population active plus nombreuse, et donc de produire plus. La flat tax et la baisse de la fiscalité sur les outils de production ont également permis d’investir plus dans nos entreprises, dans l’innovation et dans l’amélioration de la productivité. De même, les charges sur les plus bas salaires ont diminué, même s’il reste un énorme chemin encore à parcourir. Est-il économiquement et socialement pertinent que, quand une entreprise souhaite augmenter un salarié de 1000€ par an, cela lui coûte au moins 2000€ à elle ! Plutôt que de ne penser qu’à augmenter les impôts, la réflexion devrait être comment diminuer le coût réel du travail, par exemple en diminuant fortement la CSG et en augmentant la TVA…
Autant la politique du Logement et de la Construction, depuis 2017, aura été un échec complet, voire une absence totale de politique cohérente, volontariste, une non-politique destructrice de richesses, autant les réformes sur le Travail et sur la fiscalité, même si on pouvait faire différemment, auront été des avancées très positives pour notre Economie.
Mais on part de si bas qu’il faut faire bien plus encore !
Le prochain gouvernement, s’il veut éviter l’impasse économique, et le mur droit devant, et si proche à présent, n’aura pas d’autres choix que de se concentrer sur tout ce qui pourra faire que la France produise bien plus et bien mieux, sur tout ce qui pourra faire que la France crée encore plus de richesses. Plus le gâteau à partager sera grand, plus chaque Français verra son pouvoir d’achat, et sa richesse, progresser.
Une meilleure croissance et une meilleure productivité nous permettront d’améliorer le pouvoir d’achat des Français, de collecter plus d’impôts, sans pour autant relever les taux de prélèvement mais parce qu’on augmente cette fois la taille de l’assiette, et donc de réduire notre dette tout en investissant plus encore dans nos services publics. Le retour au cercle vertueux…
Pour cela, aucun intérêt de nommer une chef comptable de mairie, fut-elle ville lumière, à Matignon, elle ne connaît que la hausse du taux d’imposition et la hausse de la dette pour équilibrer son budget. Il faut au contraire nommer peut-être à Matignon mais surtout à Bercy des gens qui connaissent nos entreprises, qui ont touché, dans le concret, les difficultés de nos industries à produire plus et mieux, des gens qui ont innové, transformé, gagné. Il faut doper nos efforts en Recherche, en Innovation, en Transformation de notre économie, en investissements, en mise en place d’infrastructures de nouvelle génération, en accessibilité pour tous (les JO paralympiques démontrent s’il en était encore besoin notre retard énorme, et incompréhensible, en la matière), et aussi en simplification administrative.
Ce n’est plus l’heure des gens de l’Administration mais bien celle du grand retour des Grands Ingénieurs.
Le vrai sujet n’est pas de taxer plus, mais améliorer la productivité et la croissance économique de notre pays, et il y a urgence !