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08H52 - lundi 2 septembre 2024

L’Union de la Droite Républicaine : un pari risqué pour la droite Française. La Chronique de Sofiane Dahmani

 

Eric Ciotti a annoncé ce dimanche la création de l’Union de la Droite Républicaine (UDR), une nouvelle structure politique qui se veut le rassemblement des forces de droite en France. Face à une droite fragmentée, affaiblie par les échecs électoraux successifs et tiraillée entre plusieurs courants idéologiques, cette initiative peut apparaître comme une tentative de redonner du souffle à un camp en perte de vitesse. Mais l’UDR est-elle vraiment la solution pour redynamiser la droite française, ou n’est-elle qu’un énième projet voué à l’échec ?

Il est indéniable que la droite, en France, traverse une crise profonde. L’effondrement des Républicains, l’incapacité à se démarquer clairement d’Emmanuel Macron, et la montée en puissance du Rassemblement National ont laissé le champ libre à une confusion idéologique et stratégique qui nuit à l’ensemble du camp. La création de l’UDR pourrait donc être perçue comme une réponse à ce marasme, une tentative de rassembler sous une même bannière les différents courants de droite, du conservatisme social au libéralisme économique.

Cependant, cette initiative comporte également des risques. Le principal danger réside dans la difficulté à unir des sensibilités parfois opposées. Comment concilier, par exemple, une droite attachée à la souveraineté nationale avec une droite plus européenne ? Comment faire coexister une ligne sécuritaire avec des positions plus modérées sur les questions sociétales ? Ce défi d’unité pourrait bien se transformer en un casse-tête insoluble, conduisant à des compromis qui dénatureraient l’essence même de cette nouvelle formation.

En outre, l’UDR devra affronter le scepticisme des électeurs de droite, lassés des échecs successifs et des promesses non tenues. Pour convaincre, elle devra proposer un projet clair, cohérent, et surtout incarné par des leaders capables de rallier les suffrages. La simple addition des forces ne suffira pas ; il faudra également créer une dynamique, redonner espoir et mobiliser un électorat qui, ces dernières années, s’est souvent tourné vers l’abstention ou vers des alternatives plus radicales.

En définitive, la création de l’Union de la Droite Républicaine est un pari audacieux pour Eric Ciotti. Si elle réussit à surmonter les obstacles inhérents à toute tentative de rassemblement, elle pourrait offrir une nouvelle chance à la droite française de redevenir une force politique majeure. Mais si elle échoue, elle risquerait d’enfoncer un peu plus la droite dans la division et l’échec. Tout dépendra de la capacité des responsables de l’UDR à dépasser leurs différences pour proposer un projet véritablement fédérateur et à redonner à la droite l’élan dont elle a cruellement besoin.

Sofiane Dahmani, Chroniqueur