Le bruit court, les rumeurs enfleraient-elles ? Dans les cercles feutrés de la République, on murmure que Xavier Bertrand pourrait bien être le prochain à s’installer à Matignon. Un destin qui se dessine avec insistance, à mesure que l’exécutif cherche à remanier son gouvernement pour redonner un souffle nouveau à un quinquennat en mal d’allant. Mais est-ce vraiment le choix le plus judicieux ?
Xavier Bertrand, cet homme au parcours sinueux, à la fois discret et omniprésent, semble pourtant cocher toutes les cases du bon élève de la droite classique. Issu des rangs des Républicains, il a su, au fil des années, se construire une image de sage, de rassembleur, celui que l’on pourrait appeler en cas de tempête. Mais derrière cette façade de stabilité, que propose vraiment Xavier Bertrand ?
En réalité, Bertrand tient davantage de ces politiciens de l’ancien monde, ceux qui avancent masqués, qui évitent soigneusement de se mouiller. On l’a vu, lors des dernières crises, adopter une posture de modération, se gardant bien de prendre parti. C’est cette neutralité, ce faux équilibre, qui semble aujourd’hui le propulser en haut de la liste des prétendants à Matignon. Mais est-ce ce dont la France a besoin ?
La France de 2024, ce n’est plus celle des années Chirac, des consensus mous et des demi-mesures. Le pays est en quête de leaders, de véritables visionnaires capables de prendre des décisions audacieuses, même au risque de déplaire. Or, Xavier Bertrand, malgré ses airs de patriarche rassurant, n’a jamais montré de grandes ambitions pour notre nation. Il se satisfait du rôle de gestionnaire, un simple exécutant, là où il faudrait un architecte de la France de demain.
Les partisans de Bertrand louent sa capacité à dialoguer avec tous, à rassembler au-delà des clivages partisans. Mais n’est-ce pas justement ce manque de clivage, cette peur de trancher, qui risque de nous mener droit dans le mur ? Les défis qui attendent la France demandent autre chose qu’un homme de consensus. Ils requièrent un chef de gouvernement prêt à prendre des risques, à porter un projet de société fort, en dépit des résistances.
Alors, Xavier Bertrand tiendra-t-il la corde ? Peut-être. Mais soyons clairs : si c’est bien lui qui est choisi, ce sera un choix par défaut, une option de repli pour un pouvoir qui cherche à se maintenir en évitant les vagues. Et ce faisant, la France risque de s’engager dans un immobilisme qui, à terme, pourrait bien lui être fatal.
Bertrand à Matignon, ce serait le triomphe de la prudence sur la vision, du statu quo sur l’audace. À l’heure où notre pays a besoin de leaders forts et d’idées nouvelles, est-ce vraiment là la meilleure voie à suivre ?