Edito
10H17 - lundi 9 septembre 2024

Ces 51 salopards. L’édito de Michel Taube

 

Le procès de Mazan nous interpelle tous. Le mari, et les 50 violeurs de Madame Dominique Pélicot à Mazan, sont actuellement jugés par la cour criminelle du Vaucluse pour l’avoir violée pendant des années, en la maintenant sous emprise chimique.

La justice tranchera, mais ces 51 salopards sont 51 criminels qui en violant une femme ont violé toutes les femmes.

Comment ces 51 salopards, à commencer par le mari, ont-ils pu abuser de leur victime ? La violer alors qu’étant sous l’emprise de drogue ? Elle ne pouvait évidemment et manifestement pas être consentante.

Le terrible procès de Mazan n’est pas celui de la soumission chimique. Il est celui de ces hommes qui prennent les femmes pour des objets sexuels. Qui considèrent, surtout lorsqu’ils les aiment, qu’elles leur sont soumises et qu’ils peuvent tout se permettre.

Ces gens-là, petit-bourgeois de province dans une commune de 6 000 habitants, se croyaient sans-doute tout permis par une impunité locale qui rappelle certains films d’Henri Verneuil. Cette société bourgeoise parfois décadente dont nous ne voulons plus !

Alors, évidemment, publier les noms de ces 51 salopards sur les réseaux sociaux est un déni de justice et participe à ce tribunal médiatique insupportable qui condamne à mort des innocents et des coupables, sans parler de leurs familles qui, espérons-le, ne sont nullement impliquées.

Le respect des femmes est un des critères majeurs, sinon le premier, de toute civilisation. Et malgré ses excès trop nombreux, malgré la présomption d’innocence trop souvent bafouée, le mouvement #MeToo a permis de libérer les chaînes de la soumission féminine. Il a donné la force aux femmes de briser le corset de sociétés où elles devaient être soumises au désir tout-puissant de l’homme.

C’est tout cela qui retentit à Mazans dans ce procès hors normes, et pourtant tellement banal. Ces sociétés-là doivent disparaître pour laisser place, enfin, au respect et à l’amour.

Espérons que la justice sera exemplaire !

Michel Taube

Directeur de la publication