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06H00 - mardi 10 septembre 2024

Esprit de « Paris 2024 », où es-tu ? Éducation nationale : encore une grève contre l’évaluation des élèves. L’édito de Michel Taube

 

Ah qu’ils sont loin déjà l’esprit de compétition, le goût de l’effort, la joie de la victoire insufflés pourtant massivement par les Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 ! Les professeurs ont dû regarder ailleurs pendant leurs (trop ?) longues vacances ! 

Les syndicats d’enseignants FSU-SNUIPP, CGT éducation et Sud éducation ont donc appelé à la grève pour ce 10 septembre. Le contraire eut presque été surprenant, tant ce mode d’expression, bien plus préjudiciable aux élèves et à leurs parents que persuasif à l’égard du ministère, gangrène l’Éducation nationale.

Objet ou prétexte de cette nouvelle grève : la nouvelle méthode d’évaluation nationale des élèves du premier degré. Force est de déplorer que les vertus de cette évaluation puissent laisser sceptique. À commencer par le fait qu’il s’agit non pas d’une évaluation des connaissances, mais des compétences. Une terminologie empruntée à la formation professionnelle continue, dont l’efficacité n’a nullement progressé avec la mise en place d’usines à gaz administratives comme le CPF ou Qualiopi.

Savoir lire, écrire et compter sont donc des « compétences » dont la seule évidence est qu’elles ne sont plus acquises à l’école.

Ces syndicats d’une gauche bien trempée sont-ils légitimes à pester contre ce qu’ils considèrent être une « atteinte à la liberté pédagogique des enseignants » ? Qu’a apporté cette liberté pédagogique, si ce n’est la plongée de l’école (et de l’université) française dans les abîmes de la médiocrité.

Leur credo : pas d’évaluation, pas de classement, pas de note pour garantir une école inclusive non discriminante. Quand on sait que la majorité des enseignants de moins de 30 ans (sondage IFOP du 8 décembre 2022) remettent en cause le bien-fondé de la neutralité religieuse des élèves et par là même de la laïcité à l’école, il devient aisé de dresser le portrait-robot du gréviste systématique encarté dans un syndicat de gauche qui ne peut plus être que radical ou insignifiant.

Ce mouvement social est le prélude à un automne que l’islamo-stalinien Mélenchon veut explosif et séditieux.

Bonne rentrée les camarades !

Michel Taube